Bonsoir tout le monde !
Je vous poste rapidement un OS que j'avais envie d'écrire depuis longtemps... Il met à l'honneur une autre "Stella" dont je vénère le personnage, à savoir la Stella Spotlight de Starmania ! J'espère que ça vous plaira...
On considèrera que c'est le paiement de mon pari parce que, même si j'ai deux autres OS smac en tête, je n'ai pas trop le temps de les rédiger en ce moment donc...
Bonne lecture en tous cas ! Gros bisous à toutes !!!
Le rêve de Stella
Chacun devrait pouvoir vivre sa vie comme il l’entend…
Certains ont tout qui ne s’en rendent pas compte, laissant ceux qui n’ont rien souffrir en silence… Certains veulent à tout prix vivre leurs rêves tandis que d’autres s’efforcent de survivre dans un monde injuste et cruel… Certains donneraient tout pour un quart d’heure de gloire quand d’autres ne demandent rien de plus que de rester dans l’ombre...
Certains ne se satisfont de rien cependant que d’autres n’aimeraient rien tant que de pouvoir vivre d’un bonheur simple…
Notre monde est fou. Si fou… Pourquoi faut-il que les gens s’entretuent ? Quel malin plaisir trouvent-ils à ces meurtres gratuits ? Ne peut-on donc pas vivre dans la tolérance et le respect de l’autre ? Quel besoin est-il de régler les choses à coups de poignard, de bombes ou de revolver ? Quant à moi, je voulais croire que la justice finirait par avoir raison de toutes ces atrocités qui forment notre quotidien. Je me suis engagée dans la police pour participer à cette grande entreprise. Je m’en rends compte aujourd’hui, sans doute pensais-je qu’il suffirait que je rejoigne les rangs des forces de l’ordre pour que tout s’arrange…
Mais il a suffi de quelques secondes… Nous étions tous réunis dans le hall d’un luxueux hôtel pour fêter l’arrestation parfaitement menée d’une bande de criminels qui avaient fait régner la terreur dans les quartiers pauvres de la ville pendant plus d’un mois. Toutes les forces de la police étaient représentées. Le gouverneur était là également, ainsi que les proches des victimes, qui avaient été invités. Même si le deuil des familles pesait sur la réception, nous ne pouvions nous empêcher d’être satisfaits. A vrai dire, je m’étais même sentie fière d’avoir été un chaînon essentiel dans cette opération… Quelle dérision ! Que reste-t-il de cette fierté à présent ?
En l’espace d’un instant, des balles avaient fusé de tous les côtés de la salle. La plupart de ceux qui se trouvaient présents s’étaient jetés à terre pour tenter d’échapper aux tirs cadencés des mitraillettes… en vain. Les assassins étaient plus d’une dizaine. On ne saura sans doute jamais comment ils avaient réussi à entrer dans l’hôtel, ni la raison de ce carnage. Y en avait-il même une ? Rien n’est moins sûr…
Une seule certitude… Quelques instants à peine avant la fusillade, je m’étais retirée dans les toilettes pour me passer un peu d’eau sur le visage et tenter d’apaiser les battements de mon cœur que je sentais s’affoler dès que le regard de Mac se posait sur moi. J’avais pris une profonde inspiration. Ce soir-là, j’avais l’intention d’avouer au lieutenant Mac Taylor, le meilleur expert de la police scientifique new-yorkaise, mon supérieur, mon partenaire, mon meilleur ami, que j’éprouvais pour lui des sentiments bien plus forts que de l’amitié… J’avais longuementt réfléchi à tout cela mais j’avais fini par prendre ma décision. J’avais toujours eu peur de mes sentiments, et peut-être bien plus encore des siens… Je savais que la blessure laissée par la disparition tragique de Claire ne s’était jamais vraiment refermée, même s’il s’était écoulé plus de huit ans depuis, mais j’avais fini par me décider à tenter ma chance, advienne que pourra !
Mais ce soir-là, ce furent quatre-vingt treize personnes qui perdirent la vie, en moins d’une minute. Parmi eux se trouvaient des politiciens, des notables, de pauvres gens également ainsi que tous mes amis… Il y avait Lindsay, Danny, Don, Sheldon, Sid et Adam… Et il y avait Mac… Lorsque les coups de feu avaient retenti, je m’étais précipitée vers la salle mais je n’avais rien pu faire. Je n’avais pas mon arme sur moi et il était de toute façon trop tard… Les tueurs avaient disparu, aussi soudainement qu’ils étaient arrivés, et je me souviens avoir crié, hurlé… Je me souviens m’être ruée sur les corps inertes de mes amis, m’être écroulée en sanglots contre celui de Mac…
Et aujourd’hui, je reste comme un corps vide à errer dans les rues de Manhattan. Je viens d’assister à leur enterrement. La cérémonie fut magnifique mais c’est si difficile… Je tente tant bien que mal d’apaiser ma tristesse en me disant que, pour le moins, Danny et Lindsay sont partis ensemble, et que Don et Mac pourront retrouver celles qu’ils aimaient là-haut… Mais Sid, Sheldon, Adam… Ils avaient encore tant à vivre ici-bas ! Et Lucy… La petite Lucy… Je sais que ses parents auraient voulu que je m’occupe d’elle mais j’en serai incapable !
Mes jambes me traînent finalement jusqu’à mon appartement et je me dirige comme un automate vers mon salon. Là, j’allume la chaîne hi-fi et la mélodie doucereuse d’une chanson vient emplir la pièce…
https://www.youtube.com/watch?v=QY_Gbuy04dc&feature=relatedA quoi ça sert de vouloir monter si haut ?
A quoi ça sert de vouloir être si beau ?
S’il ne reste plus rien quand vient la fin du show
Que la chaleur d’un spotlight sur la peau…
L’univers est un star-système…
La Terre est une poussière d’étoile…
La Lune sera mon diadème
Pour mes noces trans-sidérales.
La Voie Lactée sera mon voile nuptial,
Ma robe de mariée une aurore boréale…
Je sens mes larmes, trop longtemps contenues, couler lentement le long de mes joues. Je n’ai pas voulu pleurer lors de l’enterrement. Je me suis toujours refusée à laisser voir aux autres les souffrances qui m’oppressaient… Et puis… Je ne m’en sentais pas le droit. Pourquoi ? Je ne saurais même pas dire… Peut-être parce que la femme et les filles de Sid se trouvaient là, ainsi que la mère d’Adam… Parce que je n’étais rien finalement pour eux, rien qu’une collègue, une amie peut-être… Je ne sais pas mais, quoi qu’il en soit, j’ai mal… Si mal…
Les larmes coulent, et je ne fais rien pour les retenir à présent. Je me lève lentement et me dirige jusqu’à la commode. Je tourne la clef dans la serrure, me saisis de mon arme avant de refermer le tiroir. Puis je marche jusqu’à ma chambre. Je me laisse tomber sur mon lit et ferme les yeux. Devant moi défilent soudain les images de ce qu’aura été ma vie. Portée par l’ambition de contribuer à ramener la justice sur New York, prétendant sans doute pouvoir faire changer les choses à moi seule, je n’ai même pas réussi à protéger ceux que j’aimais… Alors à quoi bon vivre encore ?
Devant mon miroir, j’ai rêvé d’être une star !
J’ai rêvé d’être immortellement belle…
Ce soir j’irai voir, à travers le miroir,
Si la vie est éternelle…
Il y en a qui vivent leur rêves… Moi je me suis contentée de rêver ma vie… J’ai cru que, peut-être, je pourrais être l’un des maillons de la grande chaîne qui nous conduirait à ce monde idéal de justice. J’ai eu confiance en nous, en notre société. Naïvement, j’ai espéré que les choses changent… J’ai même éprouvé, un instant, une certaine fierté d’avoir joué un rôle dans cette grande entreprise… Et voyez à quoi cela m’a conduit ! J’ai perdu tout ce que j’avais, jusqu’à mon âme…
Je n’ai pas tenu le bon rôle… J’ai seulement été un fardeau supplémentaire pour tous… Et je sais de toute façon aujourd’hui qu’il ne faut pas croire aux miracles. Notre monde est fou, et si cela doit changer un jour, ce sera sans moi… Une balle suffira. Je vous dis adieu. Je n’ai fait que passer sur terre, le temps d’une vie, mais le temps est infini…
***
Lorsque l’on retrouva le corps sans vie de Stella Bonasera dans son appartement, deux jours plus tard, un mince sourire se dessinait sur les lèvres de la scientifique cependant que ses doigts demeuraient crispés autour d’une photo. Sur le papier glacé, un homme et une femme, tendrement enlacés, complices… Ils avaient été partenaires, meilleurs amis… Et le lien qui les avait uni ne cesserait jamais d’exister, même par-delà la mort !
Tandis que les policiers s’activaient en silence dans le salon, seule une mélodie venait en briser le calme troublant… Quelques mots qui résonnaient si doux à l’oreille…
Si la vie est éternelle…
Je tiens à préciser que les personnages ne m'appartiennent pas, ni les paroles tirées de Starmania ! Je ne retire aucun profit de l'écriture de cette fiction...
(les paroles utilisées ici sont un mix de la version 1979, l'originale, ma préférée mais introuvable en vidéo car non filmée à l'époque, et de la version 1989 dont j'ai mis la vidéo en lien...)