Une lettre, un précipice...

C’était un matin de juin, j’étais arrivé comme souvent, de bonne heure. Je m’assis à mon bureau et me mis directement à travailler. Avec les vacances de mon équipe, j’avais pas mal de chose à faire, de papier à remplir. Vers 16h, je fis une petite pause et me levais pour aller prendre un café. Je fis tomber mon crayon et me penchais pour le ramasser, lorsqu’une lettre retient mon attention. Elle avait du tomber avec un courant d’air. Je l’ouvris délicatement et m’assis à mon bureau pour la lire.

Le 29 juin 2011

Lieutenant Taylor,

Je m’appelle Angèle, j’ai 10 ans et j’allais à l’école à Manhattan. Une école spéciale pour les enfants de Marin’s. La maîtresse, nous a obligés à écrire une lettre à des personnes ayant eux même subit ca. Dans la liste, il y avait ton nom alors j’ai choisis de t’écrire à toi. Il y a deux ans de ça, je vivais avec mes parents et mes frères jumeaux. Mes parents étaient souvent absents à cause de leur boulot, alors je prenais soin de mes frères pour eux. Ma mamie nous surveillait, mais elle était trop vieille pour s’occuper de nous trois. Malgré son âge, c’était une mamie gentille. Elle nous achetait souvent des bonbons et nous faisait des gâteaux et des tartes pour le soir. Mais, un jour en rentrant de l’école, deux personnes habillées plus chic que mes parents étaient devant la porte. Ils avaient aussi plus de badges que mes parents. L’un d’eux m’a tendu une boite avec à l’intérieur une médaille. Il m’a ensuite dit que mes parents étaient de bons marin’s et que je pouvais être fier d’eux. Ils m’ont ensuite dit qu’ils avaient tout les deux péris. Péris ? Qui à 8 ans sait ce que veut dire ce mot ? Ma mamie quand elle s’est arrêter de pleurer, me l’a expliqué. Leur voiture avait roulé sur une mine, ils n’avaient eu aucune chance de s’en sortir. Ces deux hommes m’ont aussi dit qu’ils n’avaient pas souffert. Mais qu’en savaient-ils ? Ils ont déjà sauté sur une mine ? Non, j’en doute ! Personne ne peut savoir ce que ca fais ! Après ça, mes frères et moi sommes allé en famille d’accueil. Je t’ai dis que ma mamie était trop vieille. Elle a as pu obtenir notre garde. Elle a pourtant tout fait pour nous garder, mais, elle a perdu. Mes frères ont réussis à être ensemble mais pas moi. On ne vit pas très loin, mais je les vois pas beaucoup. Ma famille d’accueil, n’aime pas que je traine, alors après l’école, je dois rentrer tout de suite. Je me sens seule. Ils n’ont pas d’autres enfants. Et à l’école, je suis « l’enfant sans parents » personne ne joue avec moi. Ils disent que c’est contagieux, que s’ils jouent avec moi, leurs parents aussi vont mourir. Alors je pense mes journées seule, assisse sur un banc. En classe, personne n’a voulu s’assoir à coté de moi, pareil à la cantine et dans le car. Je n’ai personne à qui parler, les journées sont si longues. J’ai qu’une envie rejoindre mes parents. Je sais déjà comment m’y prendre. Sur le chemin de l’école, j’ai repérer un précipice. Le dernier jour de classe, je descendrais à l’arrêt d’avant le mien, prétextant aller chez une amie et je gagnerais ce précipice. Alors sans avoir peur, je franchirais cette ligne invisible qui me sépare de mes parents. Je ne serais jamais plus seule.


Pourquoi je vous dis tout ca ? Le psychologue que je vois, m’a conseillé d’en parler à quelqu’un. Il m’a dis qu’après, je me sentirais mieux. Il a mentit. Je ne vois pas en quoi je vais mieux. Je me sentirais mieux quand mes parents viendront m’accueillir.

Je dois vous laissez, ma famille d’accueil va rentrer d’un instant à l’autre.

Angèle

Cette lettre m’avait ému. Je jetais un œil sur le calendrier, le dernier jour d’école était…Je me levais précipitamment. Je croisais Jo qui sortait de l’ascenseur.

« - Tu rentres à quelle heure, ce soir… »

Je m’engouffrais dans l’ascenseur et appuyais comme un fou sur le bouton.

« - Pas tard, j’espère. »

Les portes se fermèrent. Une fois dans le parking, je me hâtais de monter dans l’avalanche. J’avais moins de 30 minutes pour trouver le trajet de son car et de l’empêcher de sauter. Je gagnais l’école en vitesse et obtient ainsi le trajet. Je remontais vite en voiture et alluma mon gyrophare. Mon cœur battait vite, j’avais peur d’arriver trop tard. Au loin, je vis le précipice. Je me garais et sortis en vitesse.
Elle était là au bord, prête à sauter.

« - Angèle. » Dis-je doucement pour pas lui faire peur et qu’elle ne saute.

Elle se tourna doucement. Elle avait les larmes aux yeux.

« - Je suis le lieutenant Taylor. C’est à moi que tu as écris…»
« - Je vous ai vu à la télé quelques mois après la mort de mes parents. »
« - Eloigne toi, nous allons parler… »
« - Je vous ais tout dis. Je n’ai plus rien ici. »
« - Tu as tes frères ! Si toi aussi, tu pars, qui va s’occuper d’eux ? »
« - Je ne peux pas les voir. »
« - J’en parlerais au juge et aussi à ta famille d’accueil. »
« - Il vous écouterons pas. J’en ai marre Mac.»
« - Je sais que ce n’est pas facile, mais tu vas t’en relever. On s’en relève toujours. Viens.»

Je lui tendis la main et je sentis une hésitation.

« - Ils me manquent. »
« - Je sais. » Dis-je en m’approchant légèrement d’elle.
« - Tu me promets que je réussirais à m’en remettre ? »
« - Le temps efface nos blessures. Pendant un moment tu vas pleurer en pensant à eux, tu auras mal. Puis un jour en te réveillant, tu penseras à eux en souriant. Tu penseras alors à tous ces merveilleux moments que vous avez passés ensemble. »
« - Et si j’y arrive pas ? »

Je lui souris.

« - Tu réussiras. »
« - Et si je les oublies ? »
« - Jamais, tu ne les oublieras. Ils seront toujours là. » Dis-je en posant ma main sur son cœur. « - Quoi que tu fasses, ils seront toujours présent. »

Je la pris contre moi et la serra fort. Je la ramenai chez sa famille d’accueil, leur demandant de prendre soin d’elle. De pas la laisser seule, de l’aider à vaincre cette solitude et de lui permettre de voir ses frères.
3 mois après, ses frères et elle vivaient ensemble. Elle avait retrouvé un léger sourire. Pour ses frères, elle m’avait promis de tenir. Nous continuons à nous échanger des lettres, plusieurs fois par mois et c’est elle que j’ai choisis comme demoiselle d’honneur, trois ans après, lorsque Jo m’a dit oui. Nous sommes très proches d’elle maintenant. Elle a demandé à Jo d’être la marraine de son fils Mac Junior. Imaginer ma joie, lorsqu’elle m’a dit le prénom du petit.


FIN