Meaning [Castle]

Lorsque Kate Beckett arriva au commissariat, son équipe s'aperçut qu'il se passait quelque chose d'inhabituel. Elle semblait perdue dans ses pensées, comme si son corps était présent mais pas son esprit. Elle attrapa à peine la tasse de café que lui tendait Ryan et elle s'assit à son bureau, sans avoir conscience que tous les regards étaient tournés vers elle.

"Beckett, ça va ?"

La douce voix de Rick Castle la réveilla. Elle leva les yeux : son visage était si proche de celui de Castle qu'elle pouvait en voir chaque centimètre, elle pouvait sentir son parfum, presque le toucher... elle pouvait même l'embrasser si elle voulait. Cette pensée finit totalement de la réveiller. Elle secoua la tête et se leva.

"Désolée... Je suis encore un peu endormie, j'ai passé une sacrée nuit."
"Ha oui ?"

Les trois garçons ricanèrent à la réflexion d'Esposito. Elle soupira :

"Tu es vraiment impossible, tu sais ? Je ne disais pas ça dans ce sens."
"Qu'est-ce que tu voulais dire alors ?"

Kate prit une minute pour réfléchir. Était-ce le bon moment pour le leur dire ? Non, ils poseraient trop de questions. Et elle n'était pas sûre d'être prête à y répondre.


TBC

When Kate Beckett entered the police station, all her team realized that something unusual was going on. She seemed lost in thought, like she was there but her mind was somewhere else. She barely grabbed the cup of coffee Ryan was holding out to her and sat at her desk, unaware that everyone in the room was staring at her.

“Beckett, you’re alright ?”

The soft voice of Rick Castle woke her up. She looked up : her face was so close to Castle’s that she could see every inch of his skin, smell his perfume, almost touch him… She could even kiss him if she wanted to. That thought definitely finished to wake her. She shook her head and stood up.

“Well… sorry. I’m still a bit asleep, I’ve spent a hell of a night.”
“Oh, you did ?”

The three boys sniggered at Esposito’s remark. She sighed.

“You’re really impossible, you know that ? I didn’t mean that kind of night.”
“What did you mean then ?”

Kate took a minute to think. Was it the good time to tell them ? No, they’ll ask too many questions, and she wasn’t sure she was prepared to answer them.

"Rien, rien d'important."
"C'est pas grave, dis-nous."

Quelques instants auparavant, ils plaisantaient à propos de sa nuit mais maintenant, Kate pouvait aussi lire une forme d'inquiétude sur leurs visages. Elle sourit et répondit :

"Je vais bien les gars, vraiment. Et je suis sûre que vous avez mieux à faire que de m'écouter."

Inutile d'insister : elle ne dirait rien. Ils prirent quelques dossiers et partirent. Même Castle, car il avait lu dans les yeux de Beckett qu'elle voulait être seule.

Après que l'ascenseur se fut refermé sur eux, Beckett se sentit un peu soulagée mais elle savait que cela ne durerait pas : ils finiraient par découvrir ce qui s'était passé. Ce serait mieux si c'était elle qui leur annonçait la nouvelle.

Après avoir passé la journée à travailler sur des affaires simples, elle rentra chez elle. Sous la douche, elle décida qu'elle leur dirait tout le lendemain matin. Mais elle n'en eut pas l'occasion. Quand elle alluma sa télé quelques minutes plus tard, son visage était à l'écran.

"Oh non, c'est pas vrai !"

Elle s'obligea à se calmer et s'assit sur son canapé pour écouter le présentateur.

“Nothing… it’s nothing important.”
“Doesn’t matter, tell us.”

Just a minute ago, they were joking about her night but now, Beckett could see they were kind of worried. She smiled and replied :

“It’s okay guys, really. And I’m sure you’ve got more important stuff to do than listening to me.”

They know there was no need to insist : she wouldn’t say a thing. They grabbed a couple of files and left. Even Castle, because he saw in Beckett’s eyes that she wanted to be alone.

After the elevator closed on them, Beckett felt a bit relieved but she knew that wouldn’t last : they would eventually find out what happened. It would be better if she was the one who would give them the news.

After spending the day working on some mere cases, she went back home. While taking a shower, she decided that she would tell them everything the next morning. But she didn’t get the opportunity to do that. When she turned on her TV a few minutes later, her face was all over the screen.

“Oh no, this is not happening !”

She forced herself to calm down, sat on her couch and listened to the anchorman.

"Comme vous le savez, hier se déroulait le tirage du Loto ! 10 millions de dollars et il s'avère que le gagnant est célèbre ! Vous connaissez tous le lieutenant Kate Beckett pour son travail aux côtés de l'écrivain qu'il n'est plus nécessaire de présenter, Rick Castle..."

Kate coupa le son. Elle n’avait pas besoin d'entendre le reste. Elle savait. Et le petit ticket sur sa table était un bon rappel. Elle était en train de se demander comment elle ferait face aux réactions de son équipe le lendemain matin quand on sonna à la porte.

"Génial, ça commence avec les journalistes, les paparazzi et les curieux..."

Mais quand elle ouvrit la porte, ce n'était que Lanie. Elle entra dans la pièce comme une tornade, posa le champagne qu'elle avait apporté sur la table et prit Beckett dans ses bras.

"Kate, c'est génial, je suis si heureuse pour toi."
"Merci. Enfin, je crois."

Lanie se recula et regarda son amie.

"Je n'ai pas rêvé, tu as bien gagné au Loto ?"
"Ouais."
"Alors pourquoi tu fais la même tête que le drôle de gars que j'ai autopsié ce matin ?"
"Quelle belle métaphore !"
"Ben tu devrais voir ta tête... souris un peu, t'es riche !"
"Désolée Lanie, mais ça fait un peu beaucoup."
"Bon, on prend un verre et ensuite tu vas tout me raconter."

Alors qu'elles s’asseyaient, Beckett commença son histoire :

"Je ne sais pas vraiment quoi dire. C'est tellement inattendu. Je n'ai jamais vraiment joué pour gagner, tu sais, mais plus pour m'amuser. Alors hier, je n'en croyais pas mes yeux. Je n'en ai pas mangé, je n'en ai pas dormi. Et ce matin, je ne savais pas quoi dire aux gars. "Hé, je suis millionnaire maintenant !" ne semblait pas top. Enfin, je suppose qu'ils savent maintenant."
"Il y a autre chose, n'est-ce pas ? Ce n'est pas juste que c'est trop à supporter... tu as peur."
"C'est juste que... je ne sais pas quoi faire. Je ne sais pas si je peux avoir une vie normale à présent et..."
"Et tu as peur de nous perdre. Tes amis."
"Oui..."

Lanie se rendit compte que Kate était au bord des larmes. Elle lui prit alors la main et lui dit :

"Écoute-moi bien attentivement. Ce qui t'arrive est merveilleux et si un des tes amis te tourne le dos parce qu'il est jaloux ou comme ça, hé bien bon débarras ! Mais ce que je peux t'assurer, c'est que ça n'arrivera pas avec moi ou Javi ou Ryan. On ne va pas te laisser tomber parce que tout d'un coup tu es plus riche que nous. Et Castle ? Tes 10 petits millions, c'est ce qu'il doit gagner en quelque mois ! Ne t'inquiète pas, profite."
"Wow, Lanie..."
"C'était un sacré speech, je sais !"

Beckett rit et sécha ses larmes. Les deux filles passèrent ensuite la soirée à rire et à parler de choses et d'autres lorsque Lanie posa la question que Beckett redoutait :

"Qu'est-ce que tu vas faire de cet argent ?"

“As you know, yesterday was Lottery Day ! 10 million bucks and it turns out we’ve got a famous winner ! You all know Detective Kate Beckett for her work alongside the writer who needs no introduction, Rick Castle…”

Kate turned the sound off. She didn’t need to hear the rest. She knew. And the little ticket on the table was a good reminder. She was wondering how she would face her team’s reactions the next morning when the doorbell rang.

“Great, the beginning of journalists, paparazzi and curious people…”

But when she opened the door, it was just Lanie. She entered the room like a storm, put the champagne she had brought on the table and gave Beckett a hug.

“Kate, that’s wonderful, I’m so happy for you.”
“Thanks. I guess.”

Lanie stepped back and looked at her friend.

“I didn’t dream, you’ve won the Lottery, right ?”
“Yeah.”
“Then why do you look like this creepy guy I performed an autopsy on this morning ?”
“What a nice metaphor !”
“Well, you should see your face… smile girl, you’re rich !”
“I’m sorry Lanie, but it’s a bit overwhelming.”
“Come on, let’s have a drink and then you’re gonna tell me everything.”

As they sat, Beckett started her story :

“I don’t really know what to say. It was just so unexpected. I never really played to win, you know, but more for fun. So yesterday, I couldn’t believe my own eyes. I didn’t eat, I didn’t sleep. And this morning, I didn’t know what to tell the boys. “Hey, I’m a millionaire now !” didn’t sound great. Well, I guess they know by now.”
“There’s something else, right ? It’s not just too much to deal with… you’re scared.”
“It’s just… I don’t know what to do. I don’t know if I can have a normal life anymore and…”
“And you’re afraid of losing us. Your friends.”
“Yes…”

Lanie realized that Kate was ready to cry so she took her hand and said :

“Listen to me very carefully. What’s happening to you is marvelous and if a friend of yours turns his back on you because he’s jealous or whatever, then good riddance ! But what I can ensure you is that it won’t happen with me or Javi or Ryan. We are not gonna let you down because suddenly, you’re richer than us. And Castle ? Your 10 little million, that must be what he earns in a couple of months ! Don’t worry sweetie, just enjoy.”
“Wow, Lanie…”
“That was a hell of a speech, I know !”

Beckett laughed and dried her tears. The two girls then spent the evening laughing and talking about a lot of things when Lanie asked the question Kate was fearing :

“What are you going to do with that money ?”

"Je ne sais pas vraiment... je pense que je vais commencer par payer mes factures, ce sera une bonne chose ! Et ensuite... peut-être un château."
"Oh mon Dieu, vraiment ?"

Une seconde plus tard, Lanie riait tellement qu'elle ne pouvait même plus respirer. Beckett la regardait d'un air ahuri.

"Quoi ? Qu'est-ce que j'ai dit ?"
"Vraiment ? Tu ne vois pas ?"

Beckett attendit que Lanie se calme et écouta son explication.

"Il y avait des milliers de réponses. Une voiture, une maison, un voyage, la superbe robe qu'on a vue l'autre jour mais non, tu as choisi de dire un château. Un CHÂTEAU. Et dire que tu critiquais mes métaphores..."
"Je ne comprends pas."
"Hé bien, peut-être que le château, ou plutôt devrais-je dire le "castle", que tu veux n'est pas fait de pierres."

Beckett rougit tellement que Lanie sut qu'elle avait visé juste.

"Je vais passer un coup de fil au New York Times, j'ai le titre de couverture : Kate Beckett, le flic riche qui caque pour le riche écrivain."
"Lanie !"
"Quoi ? Tu ne vas quand même pas nier..."
"Lanie, tais-toi !"
"Quoi ? Et qu'est-ce que tu regardes de toutes..."

Backett était pétrifiée, les yeux rivés sur la porte. Lanie tourna la tête dans cette direction et réalisa quelque chose : quand elle était entrée dans l'appartement de Kate, elle avait laissé la porte ouverte et aucune d'elles n'était allée la fermer. Et maintenant, Castle en personne se tenait debout sur le pas de la porte.

"... manières ?"

“I don’t really know… I think I’m gonna start by paying my bills, that would help ! And then… maybe a castle.”
“Oh my God, really ?”

A second later, Lanie was laughing so hard she couldn’t even breathe. Beckett was looking at her, dumbfounded.

“What ? What did I say ?”
“Really ? You don’t see ?”

Beckett waited for Lanie to calm down and listened to her explanation.

“You could have said a thousand of things. A car, a house, a trip, that gorgeous dress we saw the other day but no, you chose to say a castle. A CASTLE. And you were talking about my metaphors… !”
“I don’t get it.”
“Well, maybe the castle you want is not made of stones.”

Beckett blushed so hard that Lanie knew she had reached the target.

“I gonna give a call to the New York Times, I’ve got their main title : Kate Beckett, the rich cop who’s got a crush on the rich writer.”
“Lanie !”
“What ? You’re not gonna deny…”
“Lanie, shut up !”
“What ? What are you looking at any…”

Beckett was petrified, staring at the door, so Lanie turned her head towards it and realized something : when she entered Kate’s flat, she left the door open and neither of them went closing it. And now, Castle himself was standing on the doorstep.

“…way ?”

"Ok là ça commence à devenir bizarre donc je vais vous laisser tous les deux..."

Avant de partir, Lanie murmura à Kate :

"C'est peut-être ta dernière chance, ne la manque pas."

Puis elle partit, refermant la porte derrière elle cette fois. Castle et Beckett se retrouvèrent seuls. Après un moment de silence, Castle parla :

"J'ai vu les infos à la télé et j'ai pensé que je pourrais passer pour vous féliciter."
"Qu'est-ce que vous avez entendu Castle ?"
"Que vous avez gagné au..."
"Non, je veux dire, qu'est-ce que vous avez entendu de ma conversation avec Lanie ?"
"Je suis arrivé quand elle a commencé à rire comme une baleine. Donc oui, j'ai entendu la partie qui vous fait rougir maintenant."

Beckett le regarda. L'homme qu'elle aimait. Est-ce que tout cela était vraiment en train de se produire ? Elle était prête à tout nier mais à la dernière minute, elle changea d'avis. Lanie avait raison. Elle avait le droit d'être heureuse. Alors elle osa demander :

"Et ça ne vous..."
"Quoi ? Est-ce que ça ne m'ennuie pas ? Ne m'énerve pas ? Ne me donne pas l'envie de vous tuer ? Non, ça me rend plus heureux que vous ne pouvez l'imaginer."

Et avant que Kate ne put ajouter quelque chose, il s'avança et l'embrassa.

Kate Beckett n'était qu'une flic.
Et ensuite elle gagna au Loto, et elle devint un flic riche.
Et ensuite elle embrassa le riche écrivain qu'elle aimait, et elle devint le flic le plus heureux du monde.
Et Rick Castle devint la chose la plus importante qu'elle eut jamais gagné.

“Okay, now it’s getting awkward so I’m gonna leave you two…”

Before going, Lanie whispered to Kate :

“This might be your last chance, don’t miss it.”

Then she left and closed the door behind her this time. Castle and Beckett were all alone. After a moment of silence, Castle spoke :

“Well, I saw the news on TV and I thought I could drop by to congratulate you.”
“What did you hear Castle ?”
“That you won the…”
“No I mean, what did you hear from my conversation with Lanie ?”
“I arrived when she started laughing like a drain. So yes, I heard part which is the reason you’re blushing right now.”

Beckett looked at him. The man she loved. Was this really happening ? She was going to deny everything but at the last minute, she changed her mind. Lanie was right. She had the right to be happy. So she dared to ask :

“And that doesn’t…”
“What ? Bother me ? Piss me off ? Make me want to kill you ? No, that makes me happy in a way you can’t imagine.”

And before Kate could add a thing, he stepped forward and kissed her.

Kate Beckett was just a cop.
And then she won the Lottery, and she became a rich cop.
And then she kissed the rich writer she loved, and she became the happiest cop in the world.
And Rick Castle became the most important thing she ever won.