Ah là, là...vous êtes vraiment les meilleur(e)s. Je ne connaît pas beaucoup de gens qui peuvent s'enthousiasmer à ce point pour mes écrits. Je suis touchée. Votre débat est fort instructif aussi et je sens qui si je ne mets pas de ship sous peu, je vais finir à la broyeuse. Ceci dit, vous allez me haïr en lisant ça. So sorry !
Merci pour tout vos com' et à tr_s vite.
PS : les fans de Criminal Minds vont se retrouver en terrain connu !CHAPITRE 5 : Une balle, deux victimes.
Tout a une cause. Parfois, la cause est plus haïssable que la conséquence, pourtant, c'est souvent la conséquence qu'on abomine.
J. Connelly.
« Stella ! » Le regard bleu du marine scanna le gymnase rapidement, s’étonnant que cela puisse être si grand. Les coups de feu résonnaient encore dans son crâne et c’est à peine s’il vit les corps des gamins. Il cherchait autre chose. Quelqu’un d’autre… « Stella… »
Elle était là. Dans l’angle de la pièce, recroquevillée au sol. A ses pieds, son arme. Incapable de penser correctement, Mac se précipita vers elle et s’agenouilla pour se mettre à son niveau.
« Stella ? Vous êtes blessée ? » Sa collègue secoua la tête, muette. Ses grands yeux verts étaient écarquillés de terreur et elle tremblait de la tête aux pieds, tant et si bien qu’il pouvait entendre ses dents claquer. Suivant le regard de son amie, il aperçut le corps d’un gamin dans son dos. Flack était déjà penché sur lui et lui prenait le pouls, l’air sombre. « C’est Forsthworth. Il est mort.
- Qu’est-ce qu’il foutait là ? Stella ?
- Je… » Elle était si pâle qu’il craignit un instant qu’elle ne s’évanouisse. Et elle semblait incapable de décrocher son regard de Darren. Avec douceur, Mac l’aida à se relever et la prit par le coude. « Venez, on va prendre l’air. »
Quelques minutes plus tard, ils étaient tous les deux installés sur un banc dans la cour du lycée – à l’écart, loin des journalistes. Mais même de là, ils pouvaient entendre Flack hurler sur les agents présents. ‘Bon dieu ! Vous m’aviez dit que cette foutue scène de crime était sécurisée ! Vous aviez tout fouillé ! Apparemment, quelqu’un a merdé ! Ça m’est égal qui…vous imaginez ce qui aurait pu se passer ?!’
Mac regardait sa collègue avec inquiétude. Si l’air frais lui avait rendu quelques couleurs, Stella était toujours au bord des larmes – les lèvres crayeuses et les mains tremblantes. Elle ne cessait de murmurer des phrases au sujet d’un gilet oublié, ou perdu. Le marine se dépouilla de sa veste pour lui déposer sur les épaules. Elle sursauta comme s’il l’avait frappée et il sentit son estomac se tordre douloureusement. « Stella…
- …
- Ecoutez-moi. » Saisissant doucement son menton, il l’obligea à le regarder dans les yeux. Il voulait l’extirper de ce monde effrayant où elle semblait coincée. « Stella ? » La jeune femme finit par s’arracher à ce cauchemar éveillé pour lui lancer un regard désemparé. « Je l’ai tué.
- Que s’est-il passé là-dedans ?
- Je…
- On peut attendre un peu, si vous voulez.
- Non. Non. » Stella sourit bravement, d’un sourire tremblotant et triste. « Je…j’étais en train de relever les impacts de balles contre le mur nord. Tout était silencieux. Je vous entendais discuter avec Flack dehors et…soudain, il y a eu un bruit dans mon dos.
- Un bruit ?
- Des pas. Je pense qu’il était caché quelque part dans un des placards de tapis. Il a du vouloir sortir discrètement, mais je me suis retournée. Je croyais que c’était vous. Mais… » Elle s’interrompit brusquement, de plus en plus pâle. « Il était là. Son arme à la main.
- Il vous a tiré dessus ?
- On s’est regardé et puis…il a levé son arme. Je n’ai pas eu le temps de sortir la mienne, il a fait feu. » Une larme glissa sur sa joue, allant s’écraser sur le pantalon de toile claire. « Il m’a ratée. La balle est allée se loger dans le mur, juste…juste à côté de ma tête. Ensuite, je ne sais plus très bien. C’est allé très vite. J’ai du prendre mon arme et tirer. Parce que tout ce dont je me souviens c’est de lui qui s’effondre, et puis…vous étiez là.
- Ça va aller, Stella. » Murmura-t-il, en lui prenant la main. « Je suis là.
- Je l’ai tué.
- C’est terminé.
- C’était juste un enfant, Mac !
- Un enfant qui avait déjà fait 11 victimes et qui n’aurait pas hésité à en faire une douzième. Vous deviez tirer.
- Je…Il m’a regardée. Droit dans les yeux. C’était juste un gosse terrorisé. Je l’ai tué. » Elle porta une main à sa bouche, les ailes du nez verdâtres. « Je vais être malade. » Le cœur lourd, Mac la regarda bondir sur ses pieds et s’appuyer au poteau le plus proche avant de rejeter tout le contenu de son estomac dans un buisson. Il lui laissa un moment, sachant qu’elle avait horreur de ces instants de faiblesse et qu’elle n’apprécierait pas sa présence à cet instant. Puis alla la rejoindre, lui offrit un mouchoir. « Ça va mieux ?
- Oui, mentit-elle avec aplomb. C’est bon, je…je suis désolée. » Le scientifique écarta ses excuses de la main. « Je vous ramène chez vous. »
Beaucoup plus tard…Stella se laissa tomber sur le banc en bas du labo, les jambes soudainement coupées. Elle tremblait comme une feuille, la respiration hachée et le cœur battant à tout rompre. Incapable de bouger. C’était le contrecoup, elle le savait. Toute la journée elle avait lutté contre ce sentiment, contre la nausée et la fatigue à grand renfort d’analyse et de café. Mac avait tenté de la renvoyer chez elle à plusieurs reprises, mais elle s’était obstinée. Pas question, pas tant qu’ils n’auraient pas clos ce dossier. Pas tant que les affaires internes ne lui aurait pas rendu son arme. Elle avait l’impression de vivre un cauchemar… Le psy, Flack, l’autre guignol de l’IGPN, le profiler du FBI, ils étaient tous venus lui réclamer sa version des faits. Toujours les mêmes questions, encore et encore. Mais cette fois-ci, elle en avait bel et bien terminé. Elle avait encore repoussé l’offre de Mac de la raccompagner, en lui expliquant qu’elle avait besoin d’air. De marcher. La nuit était si belle… Maintenant, elle commençait à le regretter.
Stella se força à se ressaisir et se releva. Un peu chancelante, elle fit quelques pas avant de se rendre à l’évidence : elle n’avait pas la force de marcher. Lentement, la scientifique se dirigea vers la borne de taxi.
Elle faisait le pied de grue depuis quinze minutes, lorsqu’un quatre-quatre noir s’arrêta à sa hauteur. La vitre du côté passager s’ouvrit et Stella reconnut le regard noir du profiler de cet après-midi. Derek…quelque chose. Derek Morgan.
« Je vous dépose quelque part ? » Stella jeta un œil à la rue déserte : pas l’ombre d’un taxi en vue. L’agent du FBI lui offrit un sourire bienveillant et la jeune femme sentit ses dernières barrières tomber. Et grimpa dans la voiture. « Vous n’êtes pas rentrés à Washington ?
- Le jet a eu un petit souci technique. » Apercevant son sourire narquois. « Quoi ?
- Un jet, hein ?
- Ey ! On est l’élite du FBI, plaisanta le garçon en lui faisant un clin d’œil. « Alors ? Où va-t-on ? » Comme elle ne répondait pas, il ajouta. « Par ‘on’, je voulais dire vous, bien sûr. Je…
- …Je ne sais pas. Je ne sais pas où je veux aller.
- Chez vous ? proposa-t-il, probablement touché par son air perdu.
- Non. Pas chez moi. Je n’ai pas envie d’être seule.
- Un petit ami, peut-être ?
- Non.
- De la famille ? Des parents ? Une sœur ? » Stella secoua la tête, les yeux soudain embués. Elle n’avait nulle part où aller. Personne qui ne l’attendait nulle part. « Un ami ? » Stella hésita un instant. Puis lui donna l’adresse de Mac.
Lorsqu’ils arrivèrent devant la porte de l’immeuble, elle allait sortir lorsqu’une poigne ferme la retint. « Vous n’êtes pas obligée d’aller bien dès ce soir, vous savez.
- Pardon ?
- Après ce qui s’est passé aujourd’hui… vous avez le droit à un moment de faiblesse.
- Je sais. Mais ça va. » Il acquiesça, visiblement pas dupe. « Ok, alors.
- Merci pour…
- Pas de quoi. » Stella allait descendre lorsque le perron s’éclaira soudain. Une porte s’ouvrit et elle reconnut la silhouette de Mac. En le découvrant en jogging et tee-shirt blanc, la jeune femme crut un instant qu’il allait faire un footing. Mais au lieu de ça, il grimpa rapidement en voiture et démarra. « Eh. C’est pas votre collègue, ça ?
- Suivez-le.
- Quoi ?
- Suivez-le. Vite.
- Stella, je ne crois pas que… » Elle lui lança un long regard et il démarra la voiture. « Vous savez où il va ?
- Non.
- Vous êtes certaine de vouloir le savoir ?
- Non.
- Alors, on devrait peut-être…
- Roulez. » L’agent capitula – pas besoin d’être profiler pour deviner qu’on ne la ferait pas changer d’avis.
Plus ils avançaient, plus Stella sentait qu’elle faisait une grave erreur. Et pourtant, rien n’aurait pu la faire reculer. Elle avait besoin de savoir – elle voulait retrouver son meilleur ami. Ils traversèrent sans problème le pont de Brooklyn, vide à cette heure tardive, et traversèrent le quartier résidentiel de Brooklyn Hill, plein de ces pavillons blancs qui pullulaient dans le coin ; tous identiques et parfait. Façon Wisteria Lane. Mais la maison devant laquelle s’arrêta Mac n’avait rien à voir avec ses voisines. Dans le genre manoir des années 30’s, il était en pierres roses et la façade était recouverte de lierre. Il n’était pas immense, mais se démarquait de ses voisines par son toit de tuile, ses bow-windows ainsi que par l’entrée monumentale, encadrée de colonnes blanches. Les fenêtres du rez-de-chaussée étaient éclairées – mais les volets fermés à l’étage. Stella vit son collègue gravir les marches jusqu’au perron, frapper à la porte qui s’ouvrit sur une femme. Elle était trop loin pour être reconnaissable, mais la scientifique aurait juré qu’il s’agissait de l’inconnue de l’autre jour. Ils restèrent un moment sous le porche et entrèrent dans la maison. Détournant la tête, la scientifique s’aperçut qu’ils étaient garés juste derrière…une décapotable noire. C’était la goutte d’eau qui fit déborder le vase. Stella se mordit les lèvres, gelée soudain. Derek lui pressa gentiment le bras. « Je vous ramène chez vous, maintenant ?
- Non. Ramenez-moi à votre hôtel. »
Elle aussi voulait quelqu’un pour lui tenir chaud. Même si cela ne durerait qu’une nuit. Le profiler parut sur le point de refuser, alors elle lui adressa un sourire charmeur- ce sourire qui faisait tomber les hommes le plus naturellement du monde depuis 34 ans. Il hocha la tête et la voiture redémarra, laissant derrière eux la confortable maison.