Juste un café

C'était il y a maintenant 10 ans, un grand jour de froid. J'étais sortie avec lui boire un café entre deux affaires. Je me souviens de tout comme si c'était hier; le froid qui envahit mon corps, le verglas sur le bord du trottoir, la neige grise rabattue sur le coté de la route... Je me souviens d'absolument tout.

Dans le café, la salle était bondée de monde, tous essayant de se réchauffer.
Voulant échapper à cette foule, Mac me proposa de ressortir boire notre café dehors. Alors que le thermomètre devait bien friser les -10º, j’acceptai tout naturellement.

Nous avons marchés jusqu'à Central Park, il était recouvert d'un beau manteau blanc. Ici et là jouaient des enfants, faisant des batailles de neige et de la luge.
Nous sommes allés nous asseoir sur un banc plus isolé et puis nous avons parlés comme nous en avions l'habitude : boulot, affaires, enquêtes, suspects, boulot, boulot et boulot...

J'étais bien, assise là avec Mac. J'avais terriblement froid mais le bien-être prenait le dessus.
Voyant que je grelottais et que mes lèvres viraient au violet, Mac me proposa, gêné, de venir dans ses bras. Ne voulant pas paraître trop joyeuse à cette idée, je me contentai de répondre d'un oui hésitant.
Il m'offrit ses bras, et je me pelotonnai doucement contre lui. Je peux encore sentir l'odeur de son parfum...

Je t'assure, je m'en rappelle vraiment, ça peut te paraître dingue. Mais c'est comme ça, je ne peux pas l'expliquer.

Nous avions arrêtés de parler boulot, déviant inconsciemment sur nos souvenirs communs, les bons et les mauvais moments passés ensemble. Se rappelant des coups durs lors de certaines enquêtes aux joyeuses soirées passées avec l'équipe, comme pour se promettre d'être encore là longtemps l'un pour l'autre.

Ensuite nous nous sommes dirigés vers le labo, doucement, prenant tout notre temps. Je voulais profiter de ce moment jusqu'à la dernière seconde.
Avant de monter, Mac m'accompagna jusqu'à ma voiture, j'avais oublié un dossier sur la banquette arrière.
Je me dépêchai d'aller chercher ma pochette, et retrouva Mac près de l'ascenseur.

Alors que je m'apprêtais à rentrer dans l'ascenseur, je sentis une main m'attraper le poignet.
Je me retournai, et Mac commença à parler. Il sembla déterminé mais en même tellement hésitant.
"Stella, je me rends compte chaque jours à quel point j'ai de la chance de te connaitre, de t'avoir comme collègue. Je me rend compte comme tu m'es indispensable pour vivre, et cela un peu plus chaque jours."
Plus je l'écoutais parler, plus j'avais l'impression de sombrer un peu plus dans un monde inconnu.
"Je... Je t'aime Stella. Et ce depuis longtemps. Je ne peux plus rester muet comme ça. ...C'est dingue ! Tu dois me prendre pour un fou !"

Voilà. C'est ça qu'il m'as dis. Un fou ? T'y crois ça ? Oh non ce n'étais pas lui le fou crois moi.

J'étais restée là, à rien dire. Je ne pouvais rien dire.
Quand je vis Mac s'approcher de moi, posant doucement ses lèvres sur les miennes... Je cru d'abord que mon esprit me jouait des tours, de très cruels tours.
Mais mes doutes furent vite dissipés lorsque je sentis sous ma poitrine le cœur battant de Mac.

Ça fait un peu conte de prince et de princesse raconté comme ça non ?
Et bien voilà comment il m’a déclaré sa flamme après 10 ans.

Aller, vas te coucher, il est tard, tu as école demain.
Bonne nuit, je t'aime Mac Junior.


FIN