Au delà des apparences II (enquête/ship)

When September comes

Avril

« Vous devriez aller lui parler. » Stella se tenait derrière Mac. Ils étaient dans le bureau de ce dernier.
« Pour lui dire quoi ? soupira l’ancien marine
- Que parfois il vaut mieux écouter son cœur que sa tête. »
Taylor ferma les yeux. « Facile à dire mais si difficile à faire » pensa t’il en respirant l’odeur de sa collègue tout près de lui. Il en savait quelque chose, lui qui n’osait jamais franchir le pas.
« Vous avez raison. »

Mac se dirigea alors vers le labo ADN où Hawkes était penché sur un microscope.
« Ca va Sheldon ?
- J’ai connu mieux. Répondit le CSI en manipulant la plaquette.
- Vous êtes allé la voir ? »
Hawkes se redressa un sourire malheureux sur les lèvres.
« Elle vous a bien précisé que « elle » ne voulait pas me voir. Je dois respecter cela.
- Une amie m’a dit que parfois il valait mieux écouter son cœur. Essayer de lui parler. » insista Mac. Puis, alors que son subalterne s’était penché à nouveau sur le microscope, il fait demi-tour.

« Son appartement a été reloué »
Taylor se retourna. Le jeune homme avait ôté ses lunettes et se frottait les yeux.
« Je suis passé chez elle la semaine dernière. Elle n’était plus là. Partie sans laisser d’adresse ;
- Je suis désolé Hawkes. »

***

Septembre

Sheldon revenait du Sullivan où il avait assisté à la retransmission du match de foot entre les New York Giants et les Washington Redskins avec Don et Danny. Il monta les marches qui menaient à son appartement sans entrain. Il se sentait vraiment déprimé en ce moment et le temps, contrairement à ce qu’il avait espéré, n’arrangeait rien. Heureusement que ses amis prenaient soin de lui chacun à leur manière sinon il ne ferait même plus l’effort de sortir de chez lui.
Il glissa la clé dans la serrure quand la lumière du couloir s’éteignit. Au moment où il allait appuyer de nouveau sur la minuterie il sentit une présence sur le palier. Une vague de panique le saisit avant qu’une douce odeur de fleur n’arrive jusqu’à lui. Il se retourna lentement et la vit, assise sur les marches qui menaient à l’étage du dessus.
Elle était vêtue d’un jeans, de boots et d’une veste en cuir. Autour du cou elle portait l’écharpe en soie verte qu’il lui avait offerte le Noël précédent. Elle avait coupé ses cheveux en un carré plus court et une grande mèche barrait à présent tout un côté de son visage. Il lui trouva l’air fatigué.
Elle se leva sans un mot.
Il ouvrit la porte et toujours en silence l’invita à entrer. Elle déposa son sac dans le couloir et resta de dos. Hawkes se posta derrière elle et lui prit sa veste qu’il accrocha à la patère au mur. Puis il posa ses mains sur ses épaules. Il trouva qu’elle était plus osseuse que dans son souvenir.
Lentement il la força à se retourner et ils se regardèrent dans les yeux. Sheldon ne savait pas ce qu’il ressentait. Surprise, colère, joie, rancœur, espoir … tout se mêlait dans une tornade de sentiments qui l’empêchait de penser rationnellement. Puis tout d’un coup : désir.
Il se pencha donc pour l’embrasser. Tout d’abord doucement, du bout des lèvres. Quand il sentit après quelques secondes qu’elle répondait à son baiser il s’enhardit et ses mains glissèrent sur les hanches de la jeune femme. Il l’attira tout contre lui pendant qu’elle passait ses bras autour de son cou. Ils se déshabillèrent mutuellement, avec avidité. Leurs caresses n’avaient rien de tendre et leurs gestes brusques trahissaient l’empressement de se sentir de nouveau l’un dans l’autre. Leurs larmes se mêlaient, évacuant les tensions et diluant les nombreuses épreuves qui les avaient éloignés.
Ils firent l’amour dans le couloir, contre la commode de l’entrée qui, comme la première fois qu’ils s’étaient aimés chez Hawkes, céda de nouveau sous leur poids.
Ils jouirent ensemble et s’endormirent presque instantanément, à même le sol.
Le froid réveilla Sheldon. Il souleva sa compagne assoupie et la porta dans la chambre. Il la coucha et s’assit sur le bord du lit pour la regarder. Comme il l’avait senti au cours de leur étreinte elle avait beaucoup maigri. Et elle était si pâle ! Sa peau paraissait translucide. Son visage arborait un masque dur que le sommeil n’adoucissait pas. Il caressa une petite cicatrice sur la joue droite qu’il ne lui avait jamais vu. Une profonde tristesse envahit le jeune homme. Cette femme qu’il avait tant aimée, et qu’il avait tenté d’oublié en vain depuis plus de 6 mois lui revenait enfin… Mais dans quel état !
Il eu peur de la réveiller. Il s’étendit alors à ses côtés et sombra rapidement dans un sommeil sans rêve.

***

Il se réveilla en sursaut et jeta un regard au réveil sur la table de nuit. 9h27. La place à côté de lui était vide.
Il fronça les sourcils alors qu’un sentiment de malaise s’insinua en lui. Il quitta la chambre. Il n’y avait de traces de Cécile nulle part. Il fit le tour de l’appartement et ne trouva personne. Même l’entrée ne laissait rien transparaître de leur étreinte de la veille.
Sheldon commençait à croire qu’il avait imaginé ces retrouvailles quand il s’aperçut que le pied de la commode qui avait cassé était posé contre le mur et que des livres maintenait le meuble d’aplomb.
Il n’avait donc pas rêvé ! Elle était bien venue et elle était aussi vite repartie ! Sans lui parler, sans rien expliquer.
Hawkes balança son poing dans la porte de sa chambre et chassa les larmes qui lui montaient aux yeux. Il se sentait trahi et en rage comme jamais auparavant.
Il se rendit alors à la salle de bain et se mit sous la douche. L’eau brûlante ruisselait sur sa peau et détendait un peu ses muscles crispés sous l’effet de la colère.
Il arrêta le jet d’eau quand il entendit la sonnette de la porte d’entrée retentir. Il se rappela alors qu’il avait promis à Stella de l’accompagner au musée Guggenheim et que cette dernière devait venir le chercher en fin de matinée.