Voici un ti OS.
C'est du smac bien sûr
Je remercie Ma CAssis' fan pour la correction
Je dédie cet OS à la personne qui m'a inspiré.
Disclaimer: Aucun des personnages ne m'appartient. J'écris pour le plaisir, je ne gagne rien en écrivant ceci.
Chambre 8433
Tout était calme dans le couloir, seuls résonnaient des bruits de talons se rapprochant de la chambre 8433. La personne frappa et entra.
« - Bonjour Mac, dit-elle en lui souriant. »
Il était là dans son lit, poignets attachés, pour ne pas qu’il puisse se faire de mal.
« - Vous êtes infirmière ? »
« - Non, dit-elle en le détachant. »
Il fronça les sourcils.
« - La femme de ménage ? »
« - Non plus. »
« - Qui êtes-vous alors ? »
« - Stella. »
Un sourire naquit sur ses lèvres.
« - J’ai connu une Stella, elle était aussi belle que vous. »
Elle lui sourit.
« - Stella…Je ne me rappelle plus de son nom de famille. Elle travaillait avec moi. Elle était mon rayon de soleil. Au moindre souci, elle était là et inversement. C’était une formidable amie. »
« - Rien qu’une amie ? »
« - J’aime à penser que non. Que nous étions plus que ça. »
« - Je suis sûre que pour elle aussi, vous étiez important. »
Il haussa les épaules.
« - J’étais juste un ami pour elle, son meilleur ami, je pense. Mais rien de plus. Peut-être même étais-je que son chef. Je ne sais pas… »
« - Ne dites pas de bêtises ! »
Mac la regarda surpris.
« - Elle vous aimait Mac ! Elle vous aime encore ! Je vous interdis d’en douter ! »
« - N’empêche, elle m’a quand même abandonné ! »
« - Elle ne vous a pas… »
« - Ca fait plus de 10 ans que je l’ai pas vu ! »
Elle lui sourit tristement. Elle aurait voulu lui dire qu’elle ne l’avait laissé tomber. Que depuis l’annonce de sa maladie, elle ne l’avait pas quitté, qu’elle passait le voir tous les jours. Mais cela servirait à quoi ? Il ne se souvenait pas d’elle. Elle s’approcha de lui et plongea son regard dans le sien.
« - Elle pense à vous tous les jours. »
« - Pourquoi ne vient-elle pas ? »
« - Elle vient Mac, elle est là, devant vous. »
Elle le vit froncer les sourcils.
« - C’est moi. Je suis votre Stella.»
« - Vous lui ressemblez, mais vous n’êtes pas elle ! »
Alors qu’elle voulait lui répondre, on toqua légèrement à la porte. Une aide soignante, plateau en main, entra.
« - Vous l’avez encore détaché ? Vous savez que vous n’avez pas le droit. »
« - Je le surveille. »
« - Et s’il s’agite ? S’il se blesse ? S’il tente de quitter cette chambre ? S’il se perd, ce n’est pas vous qui le chercherez ! »
« - Je ne le laisserai pas se faire de mal. Puis, je reste là, il ne peut donc pas se perdre. »
Elle déposa le plateau et sortit. Mac souleva la cloche, piqua sa fourchette dans le plat et goûta.
« - C’est dégueulasse. »
Elle ne fit même plus attention à sa façon de parler. Elle avait l’habitude maintenant. La première fois, elle avait été surprise de l’entendre dire ça. Ca ne lui ressemblait pas. Mais la maladie l’avait changé. Stella avait appris à faire abstraction de certaines choses. Elle goûta à son tour.
« - Vous avez raison, ce n’est pas bon. Mais vous devez manger. »
A contre cœur, il repiqua dans l’assiette. Un air de dégout se lisait sur son visage.
« - C’est toujours pas bon ! »
Il posa la fourchette et poussa l’assiette.
« - Oui, mais vous devez manger. Demain, promis, je vous amène une pizza. »
Elle rapprocha l’assiette et lui tendit la fourchette. Voyant qu’il ne réagissait pas, elle décida de le faire manger.
« - Ouvrez la bouche. »
« - J’ai pas faim… »
« - Vous ne tiendrez jamais si vous ne mangez pas. »
« - Vous êtes qui ? »
De nouveau, son cœur se serra. C’était dur pour elle qu’il ne la reconnaisse pas. Ils avaient passé de supers bons moments ensemble et cette maladie avait emporté tous ses souvenirs. Elle l’aimait alors c’était normal qu’elle passe du temps avec lui. Elle avait même essayé de le ramener chez elle au début de sa maladie mais, à peine une semaine après, elle avait été contrainte de le mettre dans un centre hospitalier. Il passait du rire à la méchanceté et à l’agressivité sans raison. Il hallucinait fréquemment, il passait par plusieurs stades : la peur, la colère, les pleurs et surtout il n’arrêtait pas de hurler. Il hurlait qu’il voulait rentrer chez lui. Il hurlait à en réveiller tout le voisinage. Dès qu’elle avait le dos tourné, il essayait de quitter le domicile de Stella. Elle devait le surveiller 24/24h, lui faire à manger, l’aider à s’habiller, enfin l’aider à choisir ce qu’il allait porter, à se laver, lui sortir tout le nécessaire de toilettes et être derrière lui pour qu’il pense à se laver les dents, se coiffer, se parfumer… A bout de force, et à contre cœur, elle lui avait trouvé un centre qui prendrait bien soin de lui. Depuis son arrivée, elle n’avait pas passé un jour sans être venue le voir. Il ne se rappelait jamais d’elle, cela lui faisait mal, mais elle revenait quand même le lendemain. Elle ne pouvait se résoudre à l’abandonner.
« - Je suis Stella. »
« - On se connaît ? »
« - Oui nous sommes amis. »
Il hocha la tête et se remit à manger. Plus aucun mot ne sera échangé jusqu'à l’arrivée de l’aide soignante.
« - Les visites sont terminées. »
Elle prit ses affaires, s’approcha de Mac et lui déposa un baiser sur la joue.
« - Bonasera, s’écria-t-il. Elle s’appelait Stella Bonasera, mon amie. Et c’est vous ?»
Elle ferma les yeux pour éviter que les larmes ne coulent. Il s’était souvenu d’elle.
« - Mme ? »
« - Oui, oui j’y vais. Oui Mac, c’est bien moi. »
Il lui sourit. Une lueur apparut dans ses yeux.
« - Vous me manquez ! Lâcha-t-il. »
« - Vous me manquez aussi. Je…Je n’arrête pas de penser à vous… »
Soudain la lueur disparut. Elle sut qu’il venait une nouvelle fois de l’oublier.
Elle regagna la porte et se tourna vers lui, l’aide soignante le rattachait. Elle ouvrit la porte et la referma derrière elle. Elle regarda une dernière fois son numéro de chambre, 8433, et sourit. Elle s’était battue pour faire apposer ce numéro sur sa porte de chambre et avait fini par gagner. Elle sortit du centre et regagna sa voiture. Comme tous les jours, elle pleurera. Comme tous les jours, elle se dira que le lendemain, elle n’ira pas. Mais, elle savait que c’était des paroles en l’air. Elle savait que le lendemain à 14h, elle serait devant sa porte de chambre. Elle ne pouvait pas le laisser seul avec Alzheimer pour seule compagne.
« "Alzheimer "... C'est un mal qui vole les cœurs, les âmes et les souvenirs ». [Nicholas Sparks]FIN