Miami style vs New York style (ship/action)

Le corps de la femme avait été rapatrié à la morgue. Stella aurait pu prédire les conclusions de Sid : comme les autres la victime avait succombé à une hémorragie causée par la blessure par balle. Lindsay, quant à elle, avait déjà confirmé que l’arme utilisée correspondait à celle utilisée par le « tueur des hôtels ». Ils avaient donc une nouvelle victime à mettre au compte de ce barjot.
Bonasera rejoignit Adam. Il était chargé d’analyser les échantillons biologiques récoltés sur la scène de crime. Quand elle arriva au labo ADN elle vit le jeune technicien devant un écran, il montrait quelque chose à Boa Vista.
Stella se dit que le fait que le meurtre ait eu lieu dans l’hôtel où était descendu les deux CSI de Miami avait était une « heureuse coïncidence ». Natalia avait déjà sécurisé le périmètre quand elle était arrivée sur place et la scène n’était pas trop contaminée. De plus, même si la course-poursuite entre le meurtirier , Wolfe et Hawkes s’était soldée par un échec, cela leur avait permis de conclure que l’homme connaissait le quartier. Par contre elle se demandait toujours ce que Sheldon fichait aussi sur les lieux. Wolfe et lui étaient rentrés au labo après avoir perdu la trace du meurtrier et la tension entre les deux hommes était palpable.
Pour le moment l’ancien légiste et Danny travaillaient sur les poussières laissées par les chaussures du tueur dans la chambre, épaulés par Lindsay qui cherchaient des correspondances topographiques avec les éléments chimiques découverts. De son côté, Ryan, qui s’était fait poser des strips sur l’arcade par Sid, était en débriefing avec Mac.
« Dites moi que vous avez trouvé quelque chose de nouveau. Demanda t’elle en s’approchant d’Adam
- Non malheureusement, rien de plus à mettre au dossier, soupira Ross.
- On a juste confirmé que l’homme était de race blanche et qu’il avait les yeux bruns, ajouta Natalia.
- Une rareté à New York. » Railla Stella.
Soudain elle vit Danny traverser le couloir en trombe et se rendre dans le bureau de Taylor. Plantant là les tests ADN, elle le suivit. Elle s’arrêta à l’entrée du bureau. Mac lui jeta un regard et hocha la tête.
« On a pu définir d’où il venait ! les informa Danny
- De l’immeuble désaffecté, poursuivit Hawkes qui les avait rejoints. Les poussières retrouvées dans la chambre de la victime sont les mêmes que celles qu’on a prélevé sous les semelles de Ryan et c’est le seul endroit où je ne suis pas allé.
- Mais Flack et ses hommes ont bouclé le quartier et contrôlé le bâtiment. Ils n’ont rien trouvé ! objecta Bonasera
- C’était sans compter sur le réseau de caves souterraines qui relie les immeubles du pâté de maisons entre eux. » lança Lindsay en entrant dans la pièce.
Elle déplia les cartes qu’elle avait apportées et montra à ses collègues ce qu’elle avait découvert. Le bâtiment désaffecté qui avait été fouillé communiquait avec son voisin.
« Comment cela se fait il qu’on n’ait pas vu ça tout à l’heure, s’étonna Mac.
- Selon Don, un éboulement bloquait ce passage, expliqua Monroe.
- Pas assez apparemment. »
Mac se retourna et regarda par la fenêtre
« On va faire une descente dans ce deuxième immeuble, reprit-il. Danny, rappelez Flack. Qu’il nous retrouve directement avec ses hommes derrière l’hôtel. Tout le monde là-bas dans 30 minutes ! »
Tous sortirent du bureau et allèrent se préparer pour l’intervention.
« Je vous accompagne. » Wolfe s’était levé
« Vous n’êtes pas dans votre juridiction et je ne veux pas prendre de risque.
- Peut être mais j’ai couru après ce salopard et je l’ai laissé filer. J’estime avoir le droit de continuer la chasse. »
Mac réfléchit un instant. Il pouvait voir la détermination dans le regard du jeune homme. Il se décida.
« Passez à l’armurerie, on vous donnera un gilet pare-balle. Je vous attends au parking. »


Il se réveilla en sursaut. Il avait cru entendre un bruit. Il tendit l’oreille tout en s’essuyant le front, trempé d’une sueur froide. Cela devait être encore un mauvais rêve. La mort de la truie ne l’avait pas soulagé cette fois…
Il les entendit fracasser la porte en bas. Il n’avait pas rêvé. On était venu le chercher. Il n’avait pas fait assez attention et on l’avait trouvé. Il se leva et saisit son arme.
Il se tapit dans un coin et les attendit.

La porte ouverte, ils se déployèrent dans le bâtiment. Comme son voisin, l’immeuble était en ruine et les policiers durent zigzaguer entre les tas de gravats, les meubles en morceaux et les murs à moitié effondrés.
Mac envoya Don et 4 de ses hommes au sous-sol et Stella accompagnée de Wolfe, Sheldon et de deux autres policiers à l’étage. Accompagné de Danny, Lindsay et du reste de l’escouade, il terminait de sécuriser le rez-de-chaussée et les alentours.

Stella montait les marches menant à l’étage avec appréhension. Elle suivait l’agent Prince, mettant ses pas dans les siens et priant pour que l’escalier tienne le coup sous leur poids.
Ils débouchèrent tous les cinq sur le palier. La lueur des lampes torches laissait deviner un endroit jonché de saletés. Le plus silencieusement possible ils se dirigèrent vers le bout du couloir où ils pouvaient distinguer une faible lumière.

Ils approchaient. Ils allaient le trouver car lâches comme ils étaient, ils étaient venus à plusieurs. Il y avait même des femmes. Il en avait distingué deux en bas par le sol effondré et une dehors. Ils allaient le trouver mais il ne se laisserait pas faire. Il les attendait.
Le premier à entrer était un gros flic bien gras, il ferait une cible facile quand il l’aurait décidé. Derrière lui il vit se profiler une des femmes. La belle aux cheveux bouclés. Elle était suivie par trois hommes : un autre poulet et deux autres qui lui semblaient familier.
Il se souvenait ! Le Blanc avait failli l’avoir à l’hôtel. Il vit avec satisfaction le bleu sur son œil droit. Il en voulait encore il fallait croire. Il reporta son attention sur le Noir. C’était l’homme qui avait essayé de sauver la truie. Il espérait qu’il avait échoué …

Stella détailla la pièce. Eclairée par une vieille lampe de chevet elle paraissait étonnamment propre comparé à ce qu’ils avaient vu auparavant. Une faible odeur de nettoyant ménager flottait dans l’air. Cela aurait pu être un studio normal si le mur du fond ne venait à manquer, laissant deviner un trou béant jusqu’au sous-sol. Un ascenseur plate-forme devait autrefois desservir les divers étages mais la rouille qui rongeait toute la structure accusait de sa vétusté.
Stella nota le lit défait. Dans cet environnement strict il détonait. L’homme devait donc se trouver dans les parages. Elle montra d’un signe de tête le lit et les quatre hommes se tendirent, prêts à faire feu.

Ils furent pris de court. Le tueur sortit brusquement de sa cachette derrière le frigo et il empoignât Stella. Pour l’empêche de se débattre il lui asséna un coup de crosse sur la tempe. Assommée, la jeune femme allait s’écrouler sur le sol quand il la rattrapa et se servit de son corps inanimé comme d’un bouclier.
L’assassin ignora les avertissements des trois hommes dans la pièce et tira. Il blessa le gros policier au bras. Ce dernier tomba à genou en couinant.
Tenant toujours Stella il la traîna vers le monte-charge. Il obligea les trois hommes encore valides à poser leur arme.
Dans l’escalier résonnait un bruit de course. On entendait Mac crier à Flack de remonter vite fait. Sheldon et Ryan s’étaient mis d’accord d’un coup d’œil. Lentement ils se déplaçaient, tentant de prendre le meurtrier en tenailles. Ce dernier était acculé. Encore un pas en arrière et c’était l’ascenseur branlant et le vide.
Taylor déboucha dans la pièce suivit de Danny. L’homme repoussa Stella sur le sol et la mit en joue. Mac tira sur l’homme au moment où Hawkes et Wolfe se jetaient sur lui. Les coups de feu se mêlèrent aux cris et au fracas que fit le monte-charge en cédant sous le poids des trois hommes.

Tous restèrent pétrifiés. Ce n’est que quand ils entendirent Stella gémir qu’ils sortirent de l’état de stupeur où l’effondrement de la plate forme les avait mis.
Mac courut rejoindre sa collègue, la peur au ventre. Même s’il avait blessé le tueur celui-ci avait eu le temps de tirer sur son amie. S’agenouillant près d’elle, il l’appela doucement. Les yeux de Stella tressaillirent : elle l’entendait. Il vit une tâche rouge sur sa jambe. La balle du meurtrier l’avait atteinte à la cuisse. Il paniqua à l’idée que l’artère fémorale soit touchée. Il ne pouvait pas laisser Stella se vider de son sang. Il ne voulait pas la perdre. Il ne pouvait perdre encore une fois une fois une femme qu’il …qu’il quoi au juste ? Qu’il aimait ? Cette révélation fut comme un flash : oui, il l’aimait ! Il l’aimait et il ne voulait pas qu'elle meurt. Il reprit ses esprits, déchira le pantalon de la jeune femme, dévoilant sa blessure. Le projectile semblait s’être logé dans la chair de la cuisse et l’hémorragie ne devait pas être fatale.
Il prit Stella dans ses bras et cria à Danny et à Lindsay d’appeler les secours et de tenter de joindre Hawkes. Dans sa panique de voir son amie blessée, il avait presque oublié la chute des trois hommes. Arrivé au rez-de-chaussée il rejoignit Don qui était penché sur le trou d’où s’échappait encore un nuage de poussière.
« Mac ! Vous croyez qu’ils s’en sont sortis ? » Le policier avait était pâle et le stress nouait sa voix.
« J’espère en tout cas. Faites venir une équipe de déblayage le plus vite possible et essayer de les appeler. On va les retrouver ! »
Toujours avec Stella dans les bras il sortit dans la rue et se dirigea vers une des ambulances qui avait été appelée en renfort. Il confia Stella aux urgentistes qui prirent en charge la jeune femme sur place. Il resta près de l’ambulance le temps d’être informé sur son état de santé.

***

Wolfe ouvrit les yeux et essaya de bouger. Tout paraissait OK. Il se redressa et retomba sur le côté. Non, son épaule gauche n’était pas OK. Doucement il tenta de la mouvoir mais la douleur lui brouilla la vue. Cassée ou démise, elle était dans un sale état.
Il réussit à se mettre assis et les détails de l’accident lui revinrent en mémoire : la bagarre, le bruit du métal qui cède, la chute de la plateforme, les cris, le choc, le trou noir …
Il fouilla ses poches de sa main valide à la recherche de sa lampe de poche. Il ne trouva que son téléphone portable. Aidé par la lumière bleutée il examina l’endroit où il avait atterri. Cela ressemblait à une cave humide. Un tas de vieux matelas avait amorti sa chute. Au dessus de sa tête : un enchevêtrement de barres d’acier, de béton et de câbles. Le toit de l’ascenseur avait tenu bon, l’empêchant d’être écrasé.
Ryan entendit un gémissement. Il dirigea la lueur vers le bruit. Hawkes ! Il avait oublié qu’ils étaient trois à être tombés. Il fit de nouveau le tour de la cave avec son portable mais il ne vit aucune trace du tueur. Il se traîna jusqu’à son collègue.
L’ancien légiste semblait mal en point. Il était coincé sous une plaque de métal. Wolfe s’arcbouta et réussit à déplacer la plaque en s’aidant de ses pieds.
« Hawkes ! Ca va ? Vous m’entendez ?
- Je pensais que le paradis serait moins sombre que ça, souffla t’il
- On est dans une des caves. Vous arrivez à bouger ? »
Sheldon essaya de rouler sur le côté mais ne put retenir un cri.
« Je suis en miette … Dirigez la lumière vers moi, je dois voir ce que j’ai ; »
Ryan fronça les sourcils mais obtempéra. Il aida Hawkes à ôter on gilet pare-balle et à relever son pull. Ce dernier se palpa le torse en grimaçant.
« Côtes cassées. » Conclut ‘il.
« J’ai été chirurgien, précisa t’il devant l’air étonné de Wolfe. Et vous ? Ca va ?
- Epaule mal en point et migraine, rien de mortel.
- Où est ce salaud ?
- Soit il a eu plus de chance que nous et il s’est déjà sauvé. Soit il en a eu moins et il est sous les décombres. J’ai vu Taylor lui tirer dessus avant de tomber. Il l’a sûrement eu. »
Ils entendirent alors un grésillement. Wolfe se dirigea à tâtons vers le bruit. Il dégagea des décombres un des talkies walkies qu’ils portaient lors de l’intervention.
L’appareil était cassé et le son inaudible mais il tenta quand même de signaler aux collègues qu’ils étaient en vie. Il voulut ensuite appeler Natalia avec son portable mais il était hors réseau.
« Essayez avec le mien, dit Sheldon en lui donnant son téléphone.
- Il éteint. »
Hawkes lui dicta le code PIN et l’appareil se mit instantanément à vibrer. Ryan lui rendit le portable pour lui laisser écouter ses messages. Apparemment beaucoup venaient d’une femme qui semblait passablement en colère. La voix lui semblait familière. Sheldon effaça les messages et écouta le dernier. « C’est Danny … il m’informe qu’ils ont dépêché les secours et qu’ils … » Il s’arrêta, le souffle rauque.
« Calmez-vous. Je vais les rappeler. » Il composa le numéro de Taylor.

Mac était encore auprès de Stella quand son téléphone sonna. Il lâcha la main de son amie et décrocha.
« Sheldon !
- C’est Ryan.
- Où êtes-vous ? Comment allez-vous ?
- A mon avis nous sommes au sous sol, sous les restes de l’ascenseur. Pour ma part pas trop de mal mais Hawkes pense qu’il a des côtes cassées. Je trouve qu’il n’a pas l’air en forme.
- Les secours sont déjà sur place et une équipe de déblayage vient de s’attaquer aux décombres.
- Qu’ils fassent vite. »
Mac fit une pause.
« Et le tueur ?
- Pas de traces de lui ici.
- On continue les recherches alors. Je vous rappellerai régulièrement pour vous tenir au courant. On va vous sortir de là. »

Wolfe raccrocha et s’assit à côté de Sheldon. Ce dernier avait les yeux fermés.
« Hawkes ! Vous m’entendez ?
- Oui ça va. Je m’économise, le rassura t’il
- Les secours sont au travail. Ils vont nous dégager dans quelques heures. »
Ils se turent quelques instants puis Ryan reprit
« Qu’est ce que vous vouliez me dire à l’hôtel ? A propos de Natalia …
- Ce n’était pas à propos de Natalia.
- De qui alors ! S’impatienta Wolfe
- Cécile …
- Cécile ?! Une lueur de compréhension s’alluma dans son regard
- Elle ne vous avait pas précisé qu’elle avait quelqu’un, n’est-ce pas ? Jeta Sheldon, amer.
- Vous plaisantez ?! Elle n’a pas arrêté de me parler de son petit ami tellement formidable. Elle vous a dans la peau.
- Cela ne vous a pas empêché de vous envoyer en l’air hier soir au studio !
- Comment savez-vous où nous étions hier soir ? »
Ryan braqua la lumière du portable sur le visage de Sheldon. Il regardait droit devant lui, les traits crispés par la douleur et la colère.
« Vous nous avez suivi ?! » déclara t’il, incrédule.
Sheldon semblait maintenant un peu honteux.
« Je ne sais pas si vous êtes au courant mais Cécile est photographe …
- Vous me prenez pour imbécile ?!
- Des fois je me demande. » ironisa Wolfe.
Il soupira puis reprit
« On a fait des photos hier. Juste des photos. En tout bien tout honneur. Si on s’en sort rapidement vous pourrez même les voir ce soir. Cécile voulait qu’on aille tous les trois au restaurant pour nous présenter. Elle ne vous en n’a pas encore parlé ?»
Hawkes avait refermé les yeux.
« Je crois que le dîner est annulé. Je crois que ma relation avec Cécile est terminée. Je crois que je me suis conduit comme le dernier des cons.
- Qu’est ce que vous avez fait ?!
- Avant de venir vous voir. Je l’ai plaqué par texto …
- Eh ben mon vieux … Connaissant la demoiselle, si un jour on sort d’ici vivant, je ne sais pas si vous le resterez longtemps … »

Ils stoppèrent là leur discussion et chacun retomba dans ses pensées.

Taylor regarda l’ambulance démarrer et conduire Stella jusqu’à l’hôpital. Le médecin avait ausculté la jeune femme et lui avait assuré qu’il n’y avait rien grave, la balle s’étant logée dans le muscle sans toucher une artère. Pour ce qui était du coup sur la tempe, il avait été assez violent pour l’étourdir un instant mais le crâne ne semblait pas endommagé.
La jeune femme avait repris connaissance et il avait pu lui parler avant son départ. Il lui avait pris la main, lui promettant de venir très rapidement la voir. Il mourrait d’envie de l’accompagner tout de suite, de la veiller, de lui faire comprendre combien il la trouvait courageuse et si belle. Mais il devait encore rester : deux de ses hommes étaient toujours piégés dans les sous-sol du bâtiment et un fou dangereux était introuvable.

Mac retourna dans l’immeuble. L’équipe de déblayage avait étayé le trou afin de consolider les fondations et d’éviter un nouvel éboulement, ils allaient maintenant commencer l’excavation des débris.
Danny ne tenait pas en place, houspillant le chef des opérations pour qu’il aille plus vite. Lindsay descendait de l’étage. Elle venait de terminer ses prélèvements et allait les apporter au laboratoire pour commencer à rechercher le moindre indice permettant l’identification du tueur.
« Mac, je rentre au labo. Adam est prévenu il a commencé à préparer le matériel. »
Taylor hocha la tête.
« Natalia a proposé son aide. Elle demande juste à ce qu’on la tienne au courant sur l’état de santé de Wolfe.
- Je demanderai à Danny de vous appeler régulièrement. »


Il avait mal, il n’avait jamais eu mal comme ça. Même quand sa mère le battait. Il avait ressenti en premier le choc de la balle, puis le choc avec le sol dur et enfin la masse qui lui avait brisé le dos. Il avait mal, il ne pouvait plus bouger.
Il les entendait. Le Blanc et le Noir. Ceux qui l’avait fait tomber. Il espérait qu’ils souffraient autant que lui.
Il se sentait si fatigué. Il sentait qu’il allait mourir.


Mac était inquiet. Lors de leur dernière conversation, Ryan l’avait informé que Sheldon avait de plus en plus de mal à respirer et qu’il peinait à rester conscient. La batterie du portable commençait à faiblir. Ils s’étaient donc mis d’accord pour ne s’appeler qu’en cas d’urgence.
Il eut ensuite une brève conversation avec Horatio Caine. Il se devait d’appeler son homologue de Miami pour le mettre au courant de la situation. Il promit à Caine de le rappeler une fois que Wolfe serait à l’air libre.
Il regarda son téléphone. Il avait encore une personne à appeler mais il hésitait. Il savait qu’elle était assez forte pour conserver son calme mais il avait cru comprendre qu’il y avait une certaine tension entre elle et Hawkes ces derniers jours. Il se décida et composa le numéro qu’il avait récupéré via le standard de la police.
« Rhymes, fit une voix étouffée
- Cécile ? C’est Mac Taylor. » La jeune femme resta silencieuse, attendant la suite.
« Sheldon a eu un problème sur une intervention.
- Quel genre de problème ? » La voix était froide. Mac fronça les sourcils, il avait dû manquer quelque chose. Etaient ils encore en bons termes ?
« Il a été blessé et …
- Il est à l’hôpital ?» Rhymes semblait plus concernée à présent.
« Pas encore Wolfe et lui sont coincés dans une cave suite à un éboulement.
- Où êtes-vous ?
- Cécile, je vous rappellerez quand nous l’aurons sorti de là, c’est promis. »
Il n’eut pas le temps d’en dire plus, elle avait raccroché.

Il vit Don se diriger à pas rapide vers lui.
« Mac, on n’a rien trouvé dans les galeries adjacentes. La cave où sont enfermés Hawkes et Wolfe est complètement bouchée par les gravats.
- Il est donc avec eux, déduisit Mac
- Ils ne l’ont pas vu ?
- Wolfe assure qu’ils n’ont décelé aucun signe de cet homme.
- Il est sûrement mort alors, se rassura Flack. On va quand même continuer les recherches jusqu’à ce qu’on ait quelque chose. »


Il faisait si noir. Noir dehors, noir dans son cœur et il commençait à faire noir dans sa tête. Il savait qu’il ne pourrait pas finir ce qu’il avait entrepris. Nettoyer New York, la purifier de ces femmes. C’était son principal regret. L’autre était d’avoir dû tirer sur la jolie femme qui sentait si bon. Il espérait qu’il ne l’avait pas tué, elle ne le méritait pas.
Maintenant il allait fermer les yeux une dernière fois.


Danny s’approcha de Cécile. Il ne savait toujours pas comment elle s’était débrouillée pour avoir l’adresse de l’intervention mais elle avait débarqué à l’arrière d’une moto ; le pilote l’avait déposée et était reparti dans la nuit.
« Ca va ? » demanda t’il.
Elle se tourna vers lui, les yeux rougis.
« S’il s’en sort, je le tue moi-même.
- Tu sais, ce n’est pas sa faute. Il avait voulu sauver Stella, c’est très courageux. » Danny défendait son ami comme il le pouvait.
Elle eut un rire nerveux, repensant au texto reçu plus tôt dans la soirée. « Courageux, c’est ça … »
Puis elle craqua « Je deviens quoi moi s’il meurt ? » sanglota t’elle sur l’épaule de Messer. Ce dernier la serra contre lui. Il prit sur lui de ne pas lui montrer qu’il s’inquiétait lui aussi énormément pour Sheldon.


Wolfe n’en pouvait plus. Son épaule lui faisait un mal de chien, il mourait de chaud et il commençait à paniquer à l’idée que l’état de Hawkes s’aggrave. Ce dernier ne répondait plus quand il l’appelait mais il respirait encore. Une respiration difficile mais une respiration quand même.
Taylor ne l'avait toujours pas contacté pour les prévenir de leur libération prochaine mais il entendait de mieux en mieux les bruits des outils et la voix des hommes chargés de les secourir.
« Bientôt » se dit il.
Il se demanda comment son chef allait réagir à son retour. Il ne pourrait pas reprendre le travail tout suite et il espérait que Caine n’allait pas lui en tenir rigueur. Il se dit que ce dernier allait éluder la question d’un tour de passe-passe avec ses lunettes. Il soupira, il avait pu s’apercevoir de l’esprit de camaraderie qui liait ses collègues de New-York et il regrettait que ce ne soit pas la même chose à Miami.
Il arrêta là ses pensées quand il sentit de la poussière tomber sur sa veste. Les sauveteurs étaient tout proches, il pouvait distinguer un faisceau lumineux entre l’enchevêtrement de matériaux au dessus de sa tête. Au même moment le portable sonna.
« On est là. » dit Taylor
Ryan raccrocha et prit sa tête entre ses mains. Enfin !