Manhattan Baby - enquête + ship (Smac, Sheldon/OS)

Chapitre 14

Hammerback soupira. Hier, Taylor lui avait demandé d’examiner une nouvelle fois les cadavres des deux adolescents retrouvés morts dans les égouts.
Le corps carbonisé de la jeune Mitchell n’avait rien révélé de plus. Tout était en trop mauvais état.
Le légiste travaillait maintenant sur Jerry Pollard. Il refit le tour de toutes les contusions qui marquaient les membres du garçon. Rien de nouveau de ce côté-là. Il termina en regardant de nouveau le coup derrière la nuque et là, il marqua un temps d’arrêt. Il rapprocha la loupe et se pencha plus près. « Bon dieu ! » s’écria t’il.

Mac et Stella étaient descendus aussitôt à la morgue. Sid les attendait en bas des marches, apparemment très fébrile.
« Venez voir ce que j’ai découvert »
Il les précéda jusqu’à la table d’autopsie où reposait le corps de Pollard.
« Regardez. » Il tourna la tête de ce dernier et indiqua aux experts une marque bleue à la base du cou
« C’est une marque post mortem, répondit Bonasera
- Ce coup est le coup fatal qui a entraîné la mort de ce jeune homme, commença le médecin.
- Et ? Qu’à t’il de plus par rapport à votre dernier examen ? demanda Taylor.
- Cette marque n’est apparue que très récemment à cause des variations de température auxquelles le corps a été soumis. Je l’ai photographié et agrandi. Voici ce que nous pouvons voir. »
Hammerback projeta les clichés sur l’écran derrière lui. L’agrandissement de la marque montrait une tâche ovale constellée de stries à l’intérieur.
« On dirait un sceau, commenta Stella en fronçant les sourcils.
- Ou une armoirie, continua Mac
- Les armoiries de Béta Théta Pi ! » s’écria la jeune femme.
Les deux experts se regardèrent et se comprirent sans un mot. Les membres de cette fraternité qui poireautaient en cellule allaient devoir leur faire cadeau de leur bague.
Ils remercièrent Sid et remontèrent au labo.

Ils tournaient en rond en attendant les résultats des analyses des chevalières de Jospeh Wilson et de Craig Moore. En attendant l’étudiant clamait toujours son innocence et le professeur ne démordait pas de sa version : il avait aidé Wilson à se débarrasser de cadavres.
Stella était assise sur le bord du bureau de Mac.
« Je suis sûre que c’est Moore ! râlait elle. J’en suis sûre mais nous n’avons rien d’irréfutable et ça m’énerve !
- Calme toi. » lui dit Mac en lui prenant la main.
Ils se tutoyaient depuis leur baiser et cela ne semblait choquer personne au labo. C’est comme si cela allait de soi.
« Ce n’est pas quelques caresses sur le dos de la main qui vont me calmer, au contraire. » lui répondit elle.
Ses yeux s’étaient rétrécis en un regard provocateur et Mac commençait à avoir chaud. Il se promit de prodiguer bien plus que quelques effleurements à son amie une fois que cette affaire serait bouclée.

Il se démagnétisa du regard d’émeraude de Stella et pencha la tête sur le côté. Adam attendait à l’entrée de son bureau qu’ils fassent attention à lui.
« Entrez Adam, l’appela Taylor. Vous avez trouvé quelque chose d’utile ?
- Euh .. Oui … » Il espérait n’avoir rien interrompu d’important entre les deux chefs.
« Et c’est ? …
- J’ai travaillé sur les échantillons ADN prélevés sur Moore et j’ai eu un résultat surprenant !
- Continuez … Stella commençait à s’impatienter.
- Moore est le père du bébé d’Elizabeth Mitchell.
- Le voilà notre mobile !
- Merci Adam. » le congédia Mac.
Le technicien les salua d’un signe de tête et sortit.
« On a un motif mais pas de preuves qu’il l’a éventrée. »
« Moi j’ai la preuve qu’il a tué Pollard ! »
Ils se retournèrent et Lindsay entra à son tour dans le bureau de son chef.
« J’ai analysée la marque retrouvée sur la nuque de Jerry et ce sont bien les armoiries de la fraternité à laquelle appartient nos deux suspects.
- Et comment savez-vous que c’est la bague de Moore ?
- Je me suis renseignée chez le bijoutier qui crée ces bijoux. Selon lui, chaque chevalière est unique car, en plus des armoiries, les initiales de chaque membre sont gravées sur la bague. »
La jeune femme leur montra l’image améliorée qu’elle avait obtenue
« Vous voyez, CM.
- Pas une minute à perdre alors. » Taylor prit son téléphone et appela Flack afin qu’il lui emmène Craig Moore.

Après une nuit en prison, le professeur n’était plus que l’ombre de lui-même. Un tic nerveux agitait une de ses paupières et de gros cernes assombrissaient son visage.
Taylor jaugea l’état de tension de l’homme en face de lui et fit signe au détective d’y aller franco.
« Moore ! Nous avons les preuves que vous avez assassiné Jerry Pollard et Elizabeth Mitchell
- Ce n’est pas moi, c’est ...
- Taisez-vous ! C’est vous qui avez cassé la nuque du jeune Pollard ! L’empreinte de votre chevalière personnalisée est imprimée dans la peau de son cou ! »
Flack s’était penché en avant son visage touchant presque celui de l’homme en face de lui.
« Quant à Lizzie, continua Mac. Nous savons qu’elle était enceinte de vous et je suis sûr que vous aussi vous le saviez … C’est pour cela que vous l’avez tué. »
Moore frotta son œil pour faire cesser les tremblements.
«Elle voulait le garder, commença t’il. Elle est venue me le dire il y a deux semaines. Elle voulait le garder et Pollard était d’accord pour jouer le père. L’imbécile était tellement amoureux d’elle qu’il aurait accepté n’importe quoi pour être avec elle.
- Alors pourquoi la tuer ? Voulu savoir Don
- Si elle changeait d’avis ? Je ne pouvais pas risquer ma réputation pour une gamine imprudente.
- Cette gamine comme vous le dites avait 20 ans et toute la vie devant elle ! Explosa Mac. Et vous vous avez décidé de la mort de trois personnes pour protéger une réputation ?! »
Flack posa sa main sur le bras de l’ancien Marine pour qu’il se calme. Il posa enfin la dernière question qui restait en suspens.
« Pourquoi avoir accusé Wilson ? »
Moore eu un ricanement et se redressa sur sa chaise.
« Parce qu’il est aussi coupable que moi ! Ce crétin est venu me voir totalement paniqué ! Il croyait que le bébé de Lizzie était le sien. Je n’ai pas cherché à le contredire. Je lui ai même suggéré de s’arranger pour que Lizzie passe l’initiation suprême. Des accidents arrivent souvent lors de ces bacchanales immondes ! Mais cet idiot est venu me trouver en pleine nuit pour me dire que Pollard et Mitchell étaient morts et qu’il avait besoin de moi pour cacher les corps. »
Moore s’arrêta un instant et ses yeux gris prirent un reflet d’acier
« Mais ils n’étaient pas morts, cracha t’il. Pollard reprenait conscience quand je suis arrivé. Je lui ai donné un coup sur la nuque pour l’étourdir. Apparemment ce geste a été trop efficace … Quand à Lizzie, Elle ne bougeait plus. Nous avons pris deux heures pour préparer ma voiture et nous les avons chargés dedans avant de les jeter dans les égouts. Là j’ai vu les yeux de Lizzie ciller. J’ai renvoyé Wilson à la voiture et … et …
- Vous l’avez éventrée et vous l’avez brûlée. » Finit Mac.
Le professeur hocha la tête, une larme coulant sur sa joue.

Flack se leva et éteignit la caméra. Un policier reconduisit Moore dans sa cellule.

Chapitre 15

Stella agrafa le dernier compte-rendu sur l’analyse de l’identification de la chevalière de Moore et plaça le document dans une chemise. Elle rangea le tout dans le carton d’archive numéro NPDP_CSI 1564641-21MP/EM et appela un employé des archives pour qu’il vienne enlever la boîte et la ranger.
Une fois cette tâche accomplie elle se leva et enfila sa veste.
Elle se dirigea ensuite vers le bureau de … Son patron ? Son petit ami ? Elle fronça les sourcils. Si l’histoire qui commençait entre Mac et elle dépassait le stade des balbutiements il faudrait qu’ils mettent rapidement au point des règles quant à leur comportement au labo.
Il sourit en la voyant entrer et ses yeux étaient remplis d’une once de tendresse en plus.
« Mac, je rentre chez moi. » l’informa t’elle. « Si tu as besoin de quelque chose appelle moi et je passerai te voir. » ajouta t’elle avec un clin d’œil.
Même si c’était Mac elle ne voulait pas d’hommes chez elle. Pas encore. Le seul qui avait brisé cette règle avait fini avec plusieurs balles dans la peau. Peut-être plus tard.
Son chef lui fit comprendre d’un hochement de tête qu’il le ferait.

Il la regarda partir et reprit la lecture du rapport qu’il avait entre les mains. Stella était parfaite. Elle avait comprit immédiatement qu’il souhaitait rester discret au travail. Ils avaient le temps. Le temps de découvrir ce qu’ils ne connaissaient pas encore d’eux, le temps de se connaître plus intimement. Le temps …
Une heure plus tard il brancha son répondeur et quitta son bureau. Comme d’habitude, il fit le tour du labo. Il alla féliciter Adam pour son travail efficace pendant l’affaire Mitchell/Pollard. Comme à son habitude, le jeune technicien joua le modeste. Il vérifia si Lindsay était encore là pour lui faire part de son contentement mais elle était partie retrouver sa fille.
Dans les vestiaires il croisa Hawkes, blouson sur le dos.
« Sheldon ! »
L’ancien ME se retourna
« Oui Mac ?
- Ca va ?
- Mieux maintenant que ces ordures ont été arrêtées.
- Et Cécile ?
- Mieux quand je lui annoncerai. »
Taylor lui sourit et lui souhaita une bonne soirée. Il prit ses affaires et descendit au parking.

Une fois installé dans l’Avalanche, il prit une profonde inspiration et saisit son portable. Il était nerveux comme un collégien mais il parvint à garder une voix ferme le temps de donner rendez-vous à la femme qu’il aimait. Il raccrocha et mit le moteur en route : s’il se dépêchait il aurait le temps de commencer le repas avant qu’elle n’arrive.


Quand Sheldon entra chez lui, le silence régnait. Cécile était partie deux semaines à Seattle, invitée à couvrir un congrès sur les nouvelles technologies de l’information.
Ce déplacement était prévu de longue date et représentait un contrat en or pour la jeune femme. Il avait cependant tenté de la dissuader d’y aller aux vues des derniers évènements mais c’était peine perdue.
Il ne put s’empêcher de penser qu’il sortait avec une des pires têtes de mules qu’il connaissait, Stella mise à part.
Elle lui avait quand même laissé un mot sur la porte du frigo
« Je reviens vite. Appelle moi. XXX. C »
Il hésita, calculant le décalage horaire, puis composa quand même son numéro. Au bout de deux sonneries elle décrocha.
« Hello princesse, ça va ? »
Au brouhaha en bruit de fond, il devina qu’elle était déjà au travail
« Oui, je viens d’arriver sur le salon. Tu rentres tard, tu as de bonnes nouvelles ?
- On les a coincés. Les deux. Moore pour meurtre et Wilson pour complicité. »
Elle ne répondit pas tout de suite et il crut entendre un soupir de soulagement.
« C’est bien. »
Ils discutèrent encore quelques minutes puis le silence enveloppa de nouveau Hawkes.


Mac était en train de surveiller sa crème anglaise pour qu’elle n’attache pas quand la sonnette de la porte d’entrée retentit.
Il éteignit le gaz et alla ouvrir, le cœur battant.
Stella entra et lui tendit une bouteille de vin rouge.
« Ma contribution à notre repas improvisé » dit elle en défaisant sa veste. Elle l’accrocha au porte-manteau à côté de la porte et fit face à Taylor. Elle était plus intimidée qu’elle ne l’aurait pensé. En chemin, elle n’avait cessé de se demander comment elle devait se comporter et ses idées n'étaient toujours pas claires alors qu’elle se tenait dans son entrée.
Mac décida pour eux. Il posa la bouteille sur une petite table et se pencha pour l’embrasser.
Elle avait un goût de framboise, le goût de son rouge à lèvre. Il la serra un peu plus dans ses bras en même temps que leur baiser se faisait plus intense. Il la relâcha enfin et contempla ses yeux brillants d’émotion.
« Bienvenue chez moi »
Stella lui répondit d’un sourire. Elle connaissait les lieux, elle y était déjà venue. Cet accueil pourtant avec quelque chose d’officiel : ce n’était plus l’amie de longue date qui venait mais la nouvelle petite amie.
Il l’emmena à dans la pièce adjacente où une jolie table pour deux était dressée. De la cuisine ouverte s’échappait un mélange d’arômes particulièrement appétissant.
« Tu as eu le temps de faire tout cela en 30 minutes ?! S’étonna la jeune femme.
- Les traiteurs sont très efficaces dans mon quartier. » Admit Mac. « Par contre le dessert sera maison. »
Il ouvrit le vin que Stella avait apporté et ils se mirent à table.
Le repas se déroula dans une ambiance de séduction avancée. Mac avait choisi des plats simples et légers mais ce qui intéressait Stella c’était de troubler son ami à force de sous-entendus, de sourires et de frôlements. Elle avait vite oublié ses interrogations du début et laissait faire l’alchimie qui passait naturellement entre eux.
Mac, quant à lui, sentait son cœur s’alléger au fur et à mesure que la soirée avançait. Plus de regards qui fuyaient, plus de questions sans réponses, d’espoirs déçus. Plus de petits jeux ! Ils étaient enfin sur la même longueur d’onde.
Ils décidèrent d’un commun accord de remettre le dessert à plus tard. Ils prirent leur verre et s’installèrent sur le sofa. Par la fenêtre New York scintillait de mille éclats. Les deux experts ne s’intéressèrent pas longtemps à la vue très vite occupés à découvrir le corps de l’autre.
La nuit fut intense et le sommeil de courte durée. Le soleil de fin Avril les trouva enlacés sur le canapé. Un rayon caressa la joue de Mac et l’éveilla. Doucement il se dégagea des bras de son amante dont le joli visage était caché par une masse de boucle. Elle resta endormie.
Il commença à préparer le petit déjeuner en se disant que finalement l’amour n’était pas si effrayant que cela quand on avait trouvé la bonne personne. C’est également ce que se disait Stella en contemplant le corps nu de son amant entre ses yeux mi-clos.

Sheldon se réveilla en sursaut, le corps trempé d’une sueur froide.
Comme chaque nuit depuis deux semaines il faisait le même cauchemar : il était de retour un mois en arrière sous les gravats de l’immeuble effondré. Sauf qu’il était seul et qu’il se sentait mourir.
Il passa une main sur son visage et se leva prendre une douche afin d’évacuer les derniers relents d’angoisse.
Il hésitait à prendre des anxiolytiques. Il hésitait aussi à aller voir un psy pour exorciser ce moment. L’ancien médecin en lui lui disait que c’était plus raisonnable mais il n’avait jamais été un médecin raisonnable.
Une fois propre et parfaitement réveillé il alla boire un verre d’eau en cuisine.
Il faisait ces rêves depuis que Cécile était partie à Seattle. Si c’était là une manière qu’avait son esprit pour lui dire qu’elle lui manquait, il trouvait que son subconscient y allait un peu fort.
Elle était revenue dans la nuit et ils s’étaient mis d’accord pour se voir le soir même.
Hawkes ouvrit un des tiroirs de son bureau et en contempla le contenu. Tout était prêt depuis longtemps déjà et n’attendait que son bon vouloir. Il referma le meuble ; le moment était venu.

Cécile entra dans le hall du Ayza, un restaurant chic de Manhattan dont la spécialité était le vin et le chocolat. Le maître d’hôtel la conduisit à la table que Sheldon avait réservée. Elle était la première.
Elle repensa au texto qu’il lui avait envoyé plus tôt dans la journée « Rendez vous 21h au 11 West 31st Street, tenue chic casual exigée ». Elle regarda autour d’elle et nota les coups d’œil furtifs dont la gratifiaient les hommes attablés autour d’elle. Elle fut rassurée sur son choix, la petite robe noire à première vue très sage mais scandaleusement décolletée à l’arrière semblait faire mouche.
Elle porta la main à ses yeux. Elle se sentait fatiguée et elle ne savait pas si elle devait accuser le décalage horaire, le surmenage ou les nuits blanches passées à trop réfléchir d’être responsable de son épuisement.
Elle le sentit approcher et ferma les yeux. Il déposa un baiser sur son épaule tandis que sa main chaude lui caressa le dos. Elle leva son visage vers lui et ils s’embrassèrent doucement.
Il s’installa ensuite en face d’elle et elle ne put qu’apprécier sa chemise blanche légèrement ouverte sous une veste de velours noir.
Ils commencèrent par rattraper les deux semaines écoulées se racontant mutuellement les menus événements passés.
Au milieu du repas Cécile sortit de son sac le fameux casse-tête.
« Ce truc va me rendre folle ! Montre moi »
Sheldon prit l’objet et commença à le manipuler sans quitter son amie des yeux. En trente secondes plusieurs déclics se firent entendre et le boîtier était ouvert.
« Trop facile effectivement » soupira la jeune femme.
Hawkes, quant à lui, était un peu déçu qu’elle n’eût pas réussi à résoudre l’énigme par elle même mais le moment était venu. Il prit une profonde inspiration et baissa les yeux sur le contenu du coffret. Il fronça les sourcils : un petit papier était posé sur le dessus. Il le saisit
« Avant de prendre toute décision je ne veux qu’une réponse : pourquoi trois ? »
Il rit
« Comment ai-je pu douter de ta ténacité ?
- Comment en effet. Alors ? Pourquoi trois ? »
Sheldon saisit le premier anneau.
« Miss Rhymes, es-tu d’accord pour habiter de façon permanente avec moi ?
- Hmm, j’avais fait la demande avant mais je reconnais que ce que tu m’offres est bien plus joli que mon porte-clé. Oui »
Il prit alors sa main et glissa un jonc en or blanc tout simple le long de son annulaire.
Il replongea la main dans le coffret.
« Maintenant je voulais savoir si tu étais prête à fonder une famille avec moi. »
Cécile baissa la tête. Elle repensa à sa fausse-couche trois semaines auparavant. Même si cette grossesse avait été un accident, elle aurait voulu la mener à son terme juste parce que c’était lui.
« Oui »
Une nouvelle bague en bois exotique noir rejoignit la première.
Hawkes avait du mal à déglutir : c’était la dernière ligne droite et il ne pouvait plus reculer.
« Enfin Cécile, souhaites tu faire de moi le plus heureux des hommes et acceptes tu de m’épouser ? »
La jeune femme posa sa tête sur sa main et regarda pensivement l’homme assis en face d’elle
« Cécile Hawkes ça sonne plutôt bien … » murmura t’elle.
Elle se redressa et planta ses yeux clairs dans ceux de Sheldon.
« C’est oui »
Une troisième bague vint rejoindre les deux autres à son doigt ; le même jonc que le premier mais pavé de diamants.
Cécile regarda sa main. Voilà donc la signification qu’elle attendait : foyer, famille, futur … Trois engagements, trois liens entre eux qu’elle souhaitait éternels.

Ils se penchèrent pour s’embrasser. Leur baiser fut interrompu par les applaudissements des autres clients du restaurant qui n’avaient rien perdu des diverses demandes de Sheldon.
Un peu gêné ils les remercièrent d’un geste de la main puis trinquèrent à leur avenir.

Alors qu’il l’aidait à remettre sa veste Cécile vit un sourire qu’elle commençait un connaître se peindre le visage de son … futur mari.
« Tu me caches encore quelque chose, déclara t-elle, méfiante.
- Décidemment, tu lis trop facilement en moi. J’ai une autre surprise pour toi. »
Disant cela il sortit un foulard de sa poche et lui banda les yeux.
La jeune femme se laissa faire. Il la conduisit à bord d’un taxi et sans un mot il glissa au chauffeur l’adresse de leur destination inscrite sur un papier.
Tout le long du trajet Cécile essaya de deviner où on l’emmenait mais Sheldon ne céda pas.
Une dizaine de minutes plus tard il la fit descendre et lui fit monter une volée de marche. Elle l’entendit ouvrir une porte et elle entra dans ce qui lui semblait être un vestibule. Elle distinguait de la musique dans la pièce à côté : I’ve got you Under my skin, de Franck Sinatra.
Il la mena dans cette pièce et se mit derrière elle. Après un dernier baiser dans le cou il défit le bandeau.
Elle resta pétrifiée sur place. Ils étaient dans le salon de la maison qu’elle lui avait fait visiter le mois d’avant. La maison de ses rêves dont elle avait laisser filer l’achat, trop remuée par son incident.
La pièce était quasiment vide à l’exception d’une multitude de bougies qui donnaient à l’endroit un air de cocon romantique
Elle se retourna vers Hawkes, pas sûre d’avoir compris.
« Pourquoi somme nous là ?
- C’est chez nous, lui répondit
- Chez nous ?
- Les papiers n’attendent plus que ta signature et nous pourrons aménager dans un mois. »

Les mots étaient maintenant inutiles. Ils s’embrassèrent d’abord avec retenue puis passionnément. Ils firent l’amour sur le parquet de leur futur salon, leurs corps enlacés doucement éclairés par la lumière chaude des bougies.
Ils passèrent la nuit à s’aimer jusqu’à ce que le sommeil vienne les cueillir aux aurores. Aucun cauchemar, aucune angoisse ne vint les assaillir. Ils étaient bien, ils étaient deux, ils étaient chez eux. Enfin.