Lie or Truth ? [Lie To Me/Ship]

Je viens de lire cette fic d'une traite et c'est une pure merveille!

Au début, j'ai eu peur pour Cal qu'il lui arrive quelque chose, ensuite j'ai eu peur qu'il ne survive pas à se
nombreuses blessures mais heureusement, ce n'est pas le cas!
Gillian me fait vraiment mal au coeur Elle n'arrive pas à avouer ses sentiments à Cal,
et lui qui ne voit rien
Il dépasse Mac dans le "bouletisme"....Eli a vraiment raison!
Il y a des claques qui se perdent....
Merci Carods pour cette superbe fic
J'ai hâte de lire la suite

Le lendemain matin, après avoir déposé Emily au lycée, Cal regagna son bureau. Il passa deux longues heures sur son ordinateur, à taper d'ennuyeux rapports en retard pour le gouvernement. Vers 10h, ayant mal aux doigts et aux yeux, il fit une petite pause. Puis il se demanda pourquoi Gillian n'était pas passée le voir. Il se leva de son siège et passa la tête dans l'encadrement de la porte.

"Ria, Loker, vous avez vu Gillian ?"
"Non, mais à vrai dire, je ne vous avais pas vu non plus."

Cal réalisa qu'il était resté le nez plongé dans sa paperasse, il ne l'avait peut-être ni vue ni entendue. Il se dirigea vers son bureau et toqua. Il n'eut pas de réponse, alors il se décida à entrer. Il était complètement désert. Il n'y avait rien, ni personne. Toutes les affaires personnelles de Gillian s'étaient envolées. Il fut stupéfait à cette vue, tout comme Eli et Ria, qui l'avaient suivi en silence. Il s'avança et remarqua une enveloppe posée sur le bureau. Son estomac se noua lorsqu'il reconnut son nom dessus, écrit de la main de Gillian. Il revint dans son bureau pour chercher ses lunettes, toujours suivi de Ria et d'Eli. Précautionneusement, il l'ouvrit, déplia la feuille de papier qui se trouvait à l'intérieur et commença sa lecture. Au fur et à mesure qu'il avançait, son visage pâlissait et il semblait avoir du mal à se retenir d'arrêter la lecture. Puis il arriva au bas de la page. Il semblait paralysé, incapable de parler, de bouger, voire même de respirer. On aurait pu croire qu'il était en train de mourir. La seule chose qu'il réussissait à faire était de murmurer inlassablement "Gillian" d'une voix emplie de désespoir et d'horreur. Ria s'approcha de lui.

"Cal ? Tout va bien ?"
"Tu crois qu'il fait exprès ou il va vraiment mal ?"

En réponse à Eli, elle prit la lettre des mains de son supérieur et se mit à la lire à son tour.

"Cal,
Je sais qu'en lisant cette lettre, tu vas souffrir. Mais ce ne sera rien comparé à la souffrance que tu as engendré en moi. Je crois que tu as droit à une explication, celle que je n'ai jamais osé te révéler. Je sais que je suis à blâmer dans cette histoire, mais je ne suis pas la seule. Je vais commencer par le début, la base de tout ce qu'il s'est passé. Je t'aime. Depuis le premier jour, quand nos regards se sont croisés au Pentagone. Mais j'étais mariée, tu l'étais aussi, c'était impossible. Je ne t'avais jamais oublié alors je n'ai pas hésité quand tu m'as proposé de nous associer. J'allais enfin t'avoir à mes côtés. Quand tu as divorcé... J'ai honte en écrivant ça mais c'est la vérité, j'ai été heureuse. J'avais une raison de plus de ne plus supporter Alec. Cela a conduit inexorablement à la mort de notre "couple". Tu as cru que j'étais heureuse de ce divorce parce que j'étais débarrassée d'Alec et de ses problèmes. En réalité, c'était surtout parce que j'avais éliminé le dernier obstacle entre toi et moi. Si à la base je n'ai rien fait, c'était par respect pour Emily. Et ensuite je me suis convaincue que je ne pouvais pas et j'ai attendu que tu fasses le premier pas. Chaque jour, je guettais des signes d'amour sur ton visage, dans une de tes paroles ou un de tes gestes. Et j'ai fini par enterrer au fond de moi ce sentiment, espérant qu'un jour tu saurais le faire rejaillir.
Et puis il y a eu l'attentat. Quand ça a explosé, j'étais sonnée, je n'avais plus de forces. Mais ce qui m'en a redonné, c'est le fait de savoir que tu étais à l'intérieur, peut-être au bord de la mort. Il fallait que je tente de te sauver. Quand j'ai vu le jeune homme sous les décombres, j'ai hésité à le sauver car ça allait peut-être m'empêcher de TE sauver, et je l'ai laissé mourir pour ça. Puis quand je t'ai vu, inconscient, j'ai perdu tout espoir, je n'avais même plus envie de sauver ma propre vie. Puis j'ai senti tes battements de coeur sous mes doigts et j'ai utilisé toute la force que tu animais en moi pour te sortir de là. Je me suis rendue compte que j'étais prête à tuer et mourir pour toi. Malgré toi, tu as fait ressurgir mes sentiments à ton égard. J'ai été à deux doigts de te perdre et je ne voulais plus que cela recommence. Je voulais tout t'avouer. Mais j'ai encore eu peur. Peur de ta réaction. Peur que tu me repousses, me rejettes, que tu ne veuilles même plus de moi comme amie. Je n'aurais jamais pu supporter de voir de la haine dans tes yeux à mon égard. Alors je me suis murée dans le silence, faisant le plus possible pour t'éviter afin que tu ne lises jamais sur mon visage à quel point je t'aimais, je ne voulais pas que tu me surprennes. Je voulais te le dire avant que tu ne comprennes. J'ai souffert de la situation beaucoup plus que ce que je ne l'ai laissé paraître. Quand cet homme, ce Ferguson, a dit que j'étais amoureuse de l'homme qu'il ne fallait pas, ça a été la goutte d'eau. J'avais terriblement peur que tu aies compris. Si lui l'avait fait, pourquoi pas toi ? En rentrant chez moi j'ai décidé qu'il fallait que ça cesse. Je suis venue ici, et je t'ai laissé un message sur la vidéo-surveillance. Comme je m'y attendais, tu l'as vu. Quand tu m'as appelé, j'ai pensé que tu avais compris. J'ai pensé que tu allais me dire les quatre mots que j'attendais depuis si longtemps : Je t'aime Gillian.
Mais tu n'as fait qu'enfoncer le couteau dans la plaie. Tu as cru que ma tristesse venait de ma culpabilité alors qu'elle venait de mon amour pour toi. Tu m'as achevée en me disant que j'étais ta meilleure amie. Si ça m'avait suffi à une époque, là ça a été le choc de trop. Je ne veux plus être une amie pour toi, je veux juste être la femme de ta vie.
Enfin, je le voulais. Car désormais je serais incapable de te regarder dans les yeux, d'affronter ton regard chaque jour. Être avec toi, mais sans être avec toi. Ce serait un supplice pour nous deux, puis pour tout le monde. Je l'ai vécu un mois, je l'ai supporté, mais je ne pourrais pas continuer toute une vie. Alors je vais m'en aller. Dans un endroit où tu ne pourras pas venir me chercher. Il faut que j'apprenne à t'oublier, même si je sais déjà que je n'y arriverai pas. Je t'en prie, n'essaye pas de me retrouver, j'ai besoin de tenter de vivre sans toi, sans une partie de moi.
Peut-être que si je t'avais dit tout ça avant, beaucoup de dégâts auraient pu être évités. Mais on ne peut pas revenir en arrière et il faut apprendre à vivre avec nos erreurs. Et sans ce que l'on a perdu. Je t'aime Cal Lightman. Sache que mon coeur t'a toujours appartenu.

Gillian"

Doucement, Ria releva la tête, ainsi qu'Eli, qui avait lu par-dessus son épaule. Malgré elle, une larme coula sur sa joue devant la détresse de Gillian. Ils n'avaient rien compris. Elle jeta un coup d'oeil à Cal. Il semblait totalement dévasté. Elle se sentait mal elle-même, alors lui, que devait-il ressentir ? Elle s'approcha de lui et posa une main pleine de compassion sur son épaule.

"Cal ? Est-ce que ça va ?"
"Sortez de mon bureau..."
"Cal, je..."
"SORTEZ DE MON BUREAU !"

Eli entraîna Ria vers la sortie et claqua la porte. Lorsqu'ils arrivèrent dans le couloir, une petite foule d'employés se pressa autour d'eux et l'un d'eux demanda.

"Qu'est-ce qu'il se passe ?"
"Lightman pète un plomb..."

Eli en voulait encore plus à Lightman que la veille. Lui non plus n'avait pas remarqué à quel point Gillian souffrait, même il avait l'excuse de ne pas être aussi proche d'elle. Même s'il était très peiné pour Gillian, il trouvait que Cal n'avait que ce qu'il méritait. Soudain, ils entendirent un cri atroce de désespoir monter de son bureau, accompagné d'un bruit de verre brisé, puis d'objets jetés contre un mur. Avec toute l'ironie dont il était capable, Loker lança.

"Ouh, et pas que des plombs, d'ailleurs..."

Ce qui arrête souvent de dire la vérité, c'est qu'elle ressemble trop au mensonge des autres. [Maurice Donnay]

Quelques minutes plus tard, ils entendirent la porte s'ouvrir et ils virent Cal Lightman émerger de son bureau. Ses mains et son visage était recouvertes de sang, ainsi que le devant de sa chemise blanche. Il semblait sortir d'une bagarre. Bagarre contre lui-même. Il marmonna un ordre à ses employés.

"Allez me chercher Reynolds. Tout de suite."
"Vous n'auriez pas besoin d'un psy plutôt ? Ah j'oubliais, la seule qui vous supportait est partie, ça va pas être facile..."
"Loker, fermez votre sale petite gueule ou croyez-moi, je vais vous l'éclater."
"Eli, calme-toi. Cal, je vais vous chercher Ben."

Ria s'éloigna, trop contente de quitter l'atmosphère pesante qui régnait dans le couloir. Cal et Eli, quant à eux, se tenaient face à face, attendant une seule provocation de l'autre pour frapper. Au grand soulagement de ceux qui avaient osé rester, Ria revint vite avec Ben, mettant fin au climat de tension. Cal regagna son bureau et Reynolds entra à son tour. Celui-ci fut stupéfait devant le chaos qui régnait dans la pièce. Presque aucun objet n'était intact. Le bureau de Lightman était vide, tout ce qui était posé dessus d'habitude était répandu par terre, à l'exception de son ordinateur. Une multitude de choses et autres jonchait le sol. Et enfin, la grande fenêtre était brisée et l'éclat de verre, ainsi que tous les petits débris tombés par terre, était recouvert du sang de Cal. Reynolds se retourna vers lui.

"Dites donc, vous n'y êtes pas allé de main morte, c'est le cas de le dire."
"Je ne vous ai pas fait venir pour faire un compte-rendu sur l'état de mon bureau."
"Que voulez-vous ?"
"Gillian est partie."
"Où ça ?"
"C'est justement pour ça que vous êtes là. Je veux que vous la retrouviez."
"Je ne peux pas Lightman."
"Bien sûr que si ! Vous mentez ! Vous bossez au FBI non ? C'est votre truc de retrouver les gens !"
"J'ai les moyens de le faire, mais pas l'envie."
"Et pourquoi ça ?"
"Parce que Gillian doit avoir ses raisons d'avoir fait ça, ça ne nous regarde pas."
"Au contraire, ça me regarde."
"Je ne le ferai pas, Lightman."
"Je suis prêt à tout pour que vous le fassiez."
"Ce sont des menaces ?"
"Vous pouvez le voir comme ça."
"Vous ne m'impressionnez pas. C'est non."
"Je vous en prie..."

Subitement, le voix de Cal avait changé. Mais Reynolds savait qu'il était sincère. Il changeait pas de tactique pour le faire céder, il était réellement désespéré. S'il n'avait pas capitulé sous les menaces, Reynolds se laissa influencer par le ton implorant de la voix de Cal.

"Bon... je ne vous promets rien, mais je vais voir ce que je peux faire."
"Merci Ben, vraiment."

Reynolds eut la confirmation qu'il ne s'était pas trompé en voyant passer le soulagement sur le visage de Cal. S'il avait appris au moins une chose avec lui, c'était à voir la vérité, la sincérité. Il partit localiser Gillian, laissant Cal dans une attente insupportable. Lorsqu'il revient, une vingtaine de minutes plus tard, ce dernier lui bondit dessus.

"Alors, vous l'avez trouvée ?"
"Elle est à Baltimore, au Mount Vernon Hotel. Je n'ai pas plus précis."
"Merci Ben, je vous revaudrai ça !"

Cal quitta précipitamment son bureau et courut vers la sortie. Il remarqua à peine Emily, qui venait d'arriver.

"Papa, tu saignes ! Papa ? Où tu vas ?"
"À Baltimore"

Elle n'eut même pas le temps de réagir qu'il était déjà parti. Il fonça vers la gare et se précipita au guichet.

"Quand part le prochain train pour Baltimore ?"
"Dans 10 minutes monsieur, vous avez de la chance."
"Et vous, vous avez de la place ?"
"Cela fera 25$."
"Voilà !"

Il se saisit de son billet et s'élança vers le quai, sous les yeux éberlués de la guichetière et tandis qu'une voix annonçait que les passagers du train en partance pour Baltimore n'avaient plus que quelques minutes pour monter à bord. Il courut plus vite qu'il ne l'avait jamais fait et parvient à monter, hors d'haleine, dans son wagon. Il mit à profit la soixantaine de kilomètres séparant les deux villes, le séparant de Gillian, pour panser ses blessures qui attiraient les regards inquiets des passagers. Arrivé dans la ville, il ne mit pas longtemps à déboucher sur Franklin Street et entra dans le joli petit hôtel. À l'accueil, il se fit donner le numéro de la chambre de Gillian, la numéro 12. Il arriva devant la porte, prit une grande inspiration et frappa.

Lorsque Gillian ouvrit la porte, Cal était la dernière personne qu'elle s'attendait à voir. Elle fut si surprise qu'elle ne réagit pas lorsqu'il passa devant elle et entra dans la chambre. Le choc passé, elle se tourna vers lui.

"Comment m'as-tu retrouvée ?"
"Reynolds."
"Je t'avais demandé de ne pas chercher à le faire."
"Je sais. Mais j'avais quelque chose à te dire."
"Vas-y."
"Promets-moi de me laisser terminer, quoique je dise."
"Vas-y..."
"Je vais faire comme toi, je vais commencer par le début. Je t'aime. Non tu m'as promis, ne me coupe pas. Je te dois aussi des explications. Je t'ai toujours aimé Gillian. Pourquoi tu crois que je t'ai demandé de nous associer ? Parce qu'à l'époque, je n'avais pas le courage de remplacer "associer" par "marier" et surtout comme tu l'as dit, on ne pouvait pas. Le "cadeau de divorce" que je t'ai offert, j'aurais voulu que ce soit un cadeau de mariage, le nôtre. Mais j'ai un peu trop attendu, et il y a eu cet attentat. Quand la bombe a explosé, c'est ton visage qui m'est apparu avant que je ne m'effondre. Si j'ai survécu, c'est grâce à toi, c'est pour toi que je me suis battu. Mais après ça tu as commencé à changer à mon égard. Je me suis demandé ce que j'avais bien pu te faire. Jusqu'au jour où j'ai vu la vidéo. J'ai vu ce que tu essayais de me dire. Tout s'est éclairé. Je sais que tu te demandes alors pourquoi je ne t'ai rien dit. J'étais prêt à le faire, mais j'ai pensé... J'ai pensé que je me trompais, que je ne voyais que ce que je voulais voir, c'est-à-dire que tu m'aimais. C'est pour ça que je ne t'ai rien dit. Tout à l'heure, quand j'ai lu ta lettre, j'ai cru que j'allais mourir. Je suis désolé de n'avoir rien compris, désolé de t'avoir fait autant souffrir. Je m'en veux. Je veux que tu saches que c'est la vérité. Plus de mensonges avec toi Gillian. J'ai passé ma vie à analyser ceux des gens et à voir les dégâts que cela cause, et je n'ai même pas été capable de voir ce que le mien a engendré. En ne te disant rien, j'ai fait la plus grosse erreur de ma vie. Je sais que tu m'en veux. Je viens juste te demander pardon. Je t'aime et je veux passer le reste de ma vie avec toi, même si je ne te mérite pas."

À la suite de ce discours qui l'avait bouleversée, Gillian vint se jeter dans ses bras. Des larmes de joies et de soulagement se mêlèrent à leur sourire. Puis Cal posa une main sur sa joue et ils échangèrent un baiser passionné.

"Celui-là, on l'aura pas volé !"

Ils passèrent leur première nuit ensemble à Baltimore. Il est inutile de préciser qu'ils ne dormirent pas beaucoup. Dès le lendemain, ils retournèrent à Washington où ils annoncèrent à leurs employés et collègues leur intention de se marier. La cérémonie se déroula peu de temps après, Ben et Ria étant respectivement les témoins de Cal et Gillian. Neuf mois plus tard, Gillian donna naissance à un petit Daniel Lightman, qui émerveillait ses parents, ainsi que sa grande soeur Emily. À l'occasion du baptême du bébé, cette dernière fut choisie comme marraine. Cal insista pour que le parrain soit Eli, qui accepta sans hésitation, ému aux larmes, enterrant ainsi la querelle passée entre les deux hommes. Ils avaient désormais tout pour être heureux.

Aimer, c'est trouver, grâce à un autre, sa vérité et aider cet autre à trouver la sienne. C'est créer une complicité passionnée. [Jacques de Bourbon Busset]