Eeeeeeeeeeeeeeeeeeeet... non ! Ce n'est pas Noël ! Mais vous allez quand même avoir (enfin) droit à cet épilogue !!!! Après plus de 6 mois !!!!
Non, sincèrement je m'excuse de ne pas l'avoir publié plus tôt, j'espère que vous n'aurez pas tout oublié de la fic car il est susceptible de vous plaire donc ben... bonne lecture ^^
Ah et, euh... Il est long ! Très long ! XD
EpiloguePOV Lindsay MonroeJe soupirai amèrement. Ces couloirs blancs, ces portes coulissantes, ces néons et cet air aseptisé… Je ne les connaissais que trop bien à présent.
Lorsque j’arrivai au couloir où se trouvait sa chambre, je me mis à chercher le Docteur Meyer du regard. Je voulais lui parler, lui demander si… S’il y avait eu du changement… Si nous pouvions toujours espérer…
J’allai demander à une infirmière si elle savait où je pourrais trouver le médecin lorsque je le vis sortir de la chambre d’un de ses patients. Je me dirigeai aussitôt vers lui, mais alors que j’arrivais à sa hauteur je sentis soudain ma main droite retomber contre ma cuisse.
« Lucy ! Reviens ici ! Je ne vais pas te courir après ! »
Autant parler à un mur…
Je vis ma petite tornade blonde se précipiter vers l’extrémité du couloir avant de s’arrêter. Je n’insistai pas. Ma grossesse m’épuisait, j’avais déjà du mal à marcher normalement, alors courir après une puce de trois ans… La surveillant d’un œil pour m’assurer qu’elle ne fasse pas de bêtises et qu’elle ne s’éloigne pas plus, je me tournai vers le médecin. Il me salua d’un triste sourire. C’est sans trop d’espoir que je lui demandai des nouvelles et il ne fit que confirmer mon pressentiment.
Toujours pas d’évolution.
Cela faisait plus d’une semaine à présent qu’avait eu lieu le… L’accident. Tout avait commencé avec cette enquête. Un homme et sa maîtresse avaient été tués une nuit, dans un hôtel. Un crime passionnel. Une interpellation tout ce qu’il y avait de plus banal. Nous avions gagné le domicile de l’épouse, avions forcé la porte. Elle avait pris peur et avait braqué une arme sur nous en menaçant de tirer si jamais nous approchions davantage… Mac avait alors commencé à lui parler. C’est toujours ce qu’il faut faire dans ces cas-là ! Nous l’avions déjà interrogée une fois, nous savions bien qu’elle n’avait pas l’âme d’une criminelle et qu’il n’était pas dans ses intentions de tirer… Elle avait juste peur… Mais quand Mac avait commencé à s’approcher d’elle, elle s’était crispée et son doigt s’était dangereusement rapproché de la gâchette. Le patron ne s’était pas démonté pour autant. Il avait continué à lui parler, et puis Danny avait essayé également, jusqu’à ce que tout dégénère soudain. Il y avait ce jeune qui nous accompagnait. Un nouveau, à peine sorti des bancs de l’école de police. C’était une de ses premières fois sur le terrain et il avait déconné…
Au lieu de nous faire confiance, il avait tiré tout d’un coup en direction de la jeune femme, espérant sans doute la désarmer, et le résultat ne s’était pas fait attendre ! Elle avait pressé la gâchette, plus par nervosité qu’autre chose. Danny s’était trouvé sur la trajectoire de la balle.
Je soupirai. Je n’avais même pas la force d’en vouloir à ce gamin. Tout ce que je voulais, c’était que Danny s’en sorte. Il ne pouvait pas me laisser, il n’en avait pas le droit ! Pas maintenant ! Jamais ! Malheureusement, si le pronostic vital n’était pas engagé, l’homme que j’aimais était loin d’être tiré d’affaires pour autant. La balle avait fait des dégâts sur son passage, effleurant un poumon, venant se loger près de la moelle épinière. Il risquait d’y avoir des séquelles… Je refusais d’y croire. Après ce qui lui était déjà arrivé deux ans plus tôt, je ne pouvais l’accepter. Il fallait qu’il se batte ! Pour sa fille, pour son fils qui viendrait bientôt au monde, et pour moi…
Je remerciai le Docteur Meyer et gagnai l’autre extrémité du couloir, où se trouvait la chambre de Danny. Ca faisait une semaine déjà… Une semaine qu’il était maintenu dans un coma artificiel, le temps que son organisme recouvre suffisamment de forces. Quant à moi, j’appréhendais son réveil, le moment où le médecin lâcherait son verdict. Je me souviendrais toujours de cette lassitude qui avait envahi Danny lorsqu’il avait compris qu’il n’y avait quasiment aucune chance qu’il retrouve un jour la mobilité de ses jambes… Je ne voulais revivre ça à aucun prix mais que pouvais-je y faire ? Il ne me restait plus qu’à prier…
Tandis que je me dirigeais vers la chambre, je récupérai Lucy au passage. Assise sur une chaise trop grande pour elle, elle s’amusait gentiment avec l’une de ces superbes poupées Corolle, celles qui sentent bon la vanille quand on les coiffe. Elle venait de finir de boutonner son petit manteau rouge et un gigantesque sourire s’afficha sur son visage. Ma petite puce semblait aux anges !
« Tu t’es fait une amie à ce que je vois… »
Lucy sembla à peine remarquer ma présence, toujours en extase devant la poupée. Je secouai la tête en riant doucement. Au moins me remettait-elle un peu de baume au cœur… Retrouvant mon sérieux, je jetai un coup d’œil à la propriétaire de la poupée, assise sur la chaise d’à côté.
« Tu es toute seule ? »
La fillette leva les yeux vers moi. Elle ne devait pas avoir plus de six ou sept ans. Je ne voyais personne alentours et elle n’avait rien à faire, seule, dans un couloir d’hôpital… Mais elle afficha un grand sourire et répondit d’une voix calme.
« Ma maman est allée voir le Monsieur. Mais elle a dit qu’elle préférait que je reste ici. Elle n’en a pas pour longtemps. »
« Oh… »
J’acquiesçai avant de demander…
« Il est dans une de ces chambres le Monsieur ? »
« Oui. Elle a dit qu’il était très malade, c’est pour ça qu’elle est venue. »
Je hochai la tête et l’observai quelques instants. Ses grands yeux noirs s’étaient assombris pendant un moment mais elle retrouva rapidement le sourire. Elle était très mignonne, très polie aussi. Trop peut-être… Elle semblait presque un peu trop mâture pour son âge… C’est alors seulement que je remarquai les nombreuses cicatrices dont ses bras et son cou étaient couverts. Elles semblaient dater un peu car elles n’étaient presque plus visibles, mais il ne faisait aucun doute que cette petite avait souffert. La vie n’avait pas toujours dû être tendre pour elle…
Je passai une main dans ses cheveux et lui offrit un grand sourire.
« Bon… Tu ne bouges pas d’ici hein ! Tu attends sagement que ta maman revienne et tu fais bien attention à toi. »
Elle acquiesça vivement, souriant en retour. Je me tournai alors vers Lucy. Il fallait y aller à présent ! Mais il y en avait une qui n’avait pas perdu le nord…
« Regarde la jolie poupée maman ! »
Et Lucy de me tendre la poupée de son amie en me lançant le regard le plus charmeur possible ! Ou comment insinuer peu discrètement
Maman, j’en veux une pareille moi ! Je secouai la tête d’un air désespéré tout en riant intérieurement. Il n’était pas question que je me laisse faire, pas cette fois. Son père avait déjà bien trop tendance à céder à tous ses caprices ! Je rétorquai d’une voix que je voulais stricte, sans être sévère.
« Oui oui, je vois ! Mais tu en as déjà plein toi aussi. Allez, rends-lui sa poupée maintenant et viens. »
« On va voir papa ? »
Je hochai la tête. Oui, comme chaque jour depuis une semaine, j’étais passée récupérer Lucy chez la nourrice juste avant de venir à l’hôpital, voir son père. Elle ne comprenait pas vraiment ce qu’il se passait, mais elle sentait bien que c’était grave et elle s’inquiétait beaucoup…
« Tiens, ta poupée. »
Je souris en regardant ma petite puce rendre le jouet à l’autre fillette. La scène était craquante… Lucy se leva
et je lui pris la main. Avant de m’éloigner, je me retournai une dernière fois vers l’enfant. Plus par réflexe qu’autre chose, je demandai…
« Comment est-ce que tu t’appelles ? »
La petite détacha son regard de la poupée qu’elle serrait à présent tendrement dans ses bras.
« Mia. »
***
Un moment de silence, une hésitation… Puis la jeune femme se précipita vers la chambre de son mari, tirant sa fille derrière elle...
Elle voulait en avoir le cœur net…
***
POV Lindsay MonroeUn sas séparait la chambre de Danny du couloir. Je poussai la première porte et sentis mon cœur se serrer en entrant.
C’était bien elle…
Elle était de dos, observant discrètement Danny à travers le hublot de la porte, mais je n’avais pas besoin de voir son visage pour savoir que c’était elle.
« Stella… »
Incrédule, je la vis se retourner vers moi et je me mis à trembler nerveusement de tout mon corps. Elle était là… Elle se trouvait en face de moi, à un mètre de moi… Elle était revenue.
« Je… Euh… »
Je tentai de balbutier quelque chose mais rien ne sortit. Lorsque je croisai son regard, je pus lire en elle les mêmes incertitudes que celles qui me tourmentaient. Il s’était passé tant de choses, tant de non-dits se trouvaient derrière nous ! Ni l’une ni l’autre ne savions réellement où nous en étions…
Brisant enfin le silence pesant qui nous entourait, je bredouillai…
« Je… Je voulais t’appeler, te prévenir pour… Enfin… »
Je lui désignai la chambre de Danny du menton. Comme elle ne disait mot, j’ajoutai…
« Sid m’a dit qu’il s’en était chargé. »
Elle hocha légèrement la tête, détourna le regard.
« Oui, il m’a mise au courant. Il a insisté pour que je vienne… »
Mon cœur se serra un peu plus dans ma poitrine. Avait-il réellement fallu l’insistance de Sid pour qu’elle se décide à venir ?
Je retins un soupir. Quelques mois auparavant, j’aurais eu du mal à accepter qu’elle vienne voir Danny, après tout ce qu’elle nous avait fait. Je lui en voulais trop ! Mais je n’étais plus si sûre de moi à présent… Je savais que Danny, lui, n’avait jamais réussi à en vouloir à Stella. Peut-être même avait-il été l’un des seuls à la comprendre, avec Sid. Moi qui me disais sa meilleure amie, qui pendant tant d’années avait espéré la voir heureuse avec Mac, je n’avais pas songé un seul instant que son amour pour le patron ait justement pu être la cause de son départ ! Quant à Mac, n’en parlons pas… Nous avions été tellement idiots tous les deux… Stella n’avait certes pas facilité la réconciliation par la suite, mais je ne pouvais m’empêcher de culpabiliser.
Je soupirai franchement cette fois. Je ne savais trop quoi penser. Lorsqu’elle était revenue à New-York la dernière fois, j’avais appris par hasard que Danny l’avait aidée à se tirer du bourbier où elle s’était fourrée. Il savait qu’il risquait gros mais ça ne l’avais pas empêché de mettre sa plaque et son couple en danger pour Stella. Il ignorait que j’étais au courant de ça, je ne lui en avais jamais parlé. Je lui en avais voulu un peu, à lui aussi. Je ne comprenais tout simplement pas pourquoi il l’avait aidée alors qu’elle nous avait tous trahis ! Et j’étais là à présent, à fixer Stella sans trop savoir quoi faire, car je me rendais compte que ces querelles idiotes n’avaient que trop duré et que notre amitié et notre complicité me manquaient terriblement…
Doucement, je murmurai…
« Je suis sûre qu’il sera heureux de te voir ici. »
Elle ne répondit pas. Elle observait toujours le lit, sans bouger, crispée, se triturant les doigts nerveusement… Ce fut une violente contraction qui me tira soudain de mes pensées. Je bredouillai…
« Je… Je vais te laisser. Je repasserai plus tard. »
« Non. »
Elle se retourna vers moi et me retint par le bras.
« Non, reste, je t’en prie. Je ne vais pas te faire attendre, pas dans cet état ! »
Je ne rétorquai rien. A vrai dire, je lui étais même reconnaissante de me laisser la place. Non pas que je désirais la chasser, mais les contractions se faisaient de plus en plus insoutenables et il devenait urgent que je m’assoie. Esquissant un timide sourire, elle ajouta…
« Mia est avec moi. On va faire un tour et on repassera après. »
J’acquiesçai.
« Oui, je… J’ai discuté un peu avec Mia. Je ne savais pas que c’était ta fille, c’est seulement quand elle m’a dit son prénom que j’ai réalisé… »
Je marquai une courte pause. Je revoyais le visage de la fillette, ses yeux noirs, ses jolies boucles brunes sur sa peau métissée… Je soufflai…
« Elle est adorable ! »
Elle hocha la tête, souriant toujours d’un air hésitant, puis elle tourna les talons. Elle allait quitter la pièce lorsque je la retins à mon tour.
« Stell’ ! Attends ! »
Elle relâcha la poignée, hésita un instant avant de me faire face. Le silence s’installa, lourd, oppressant… Ce n’est qu’au bout d’un long moment que je me lançai.
« Stell’, je… J’en ai assez de tout ça… Je veux que tu saches que… je suis désolée. J’ai eu tort de réagir comme je l’ai fait. Je m’en suis prise à toi, j’ai été idiote ! Je te connaissais suffisamment, j’aurais dû comprendre depuis le début… Mac m’a parlé de ta lettre, je sais maintenant que c’est à cause de lui que tu es partie. Mais tout a été si vite quand tu as quitté New York… Ca a été si brusque… Je n’ai pas pris le temps de réfléchir, j’ai pris tout ça trop à cœur, j’en ai fait une affaire personnelle… Je… J’ai eu tort. J’espère que tu me pardonneras un jour… »
Je le pensais vraiment. Et j’en venais même à espérer à nouveau que ça fonctionne entre Mac et elle. Si seulement le patron pouvait faire le premier pas… Un jour, peut-être…
Je bredouillai.
« Je suis sincèrement désolée… »
« Ne le sois pas. »
Je sentis mon estomac se nouer. Il y avait tant de lassitude dans sa voix. Elle baissa les yeux, soupira amèrement.
« Tout est de ma faute Lindsay… C’est moi qui ai tout gâché. »
***
Stella avait emmené Mia manger et elles étaient revenues une heure plus tard. Lindsay était partie, il n’y avait personne d’autre, alors la scientifique s’était enfin risquée à aller au chevet de son ami. Elle avait fait signe à Mia de rester silencieuse, lui avait bien expliqué de ne toucher à rien, et puis elle s’était assise à côté du lit pendant quelques instants. Le cœur serré, elle avait observé le corps inerte du jeune homme. Portant machinalement le regard sur le chevet, à côté d’elle, elle avait alors aperçu l’enveloppe posée sur la petite table. Son nom était inscrit dessus. C’était l’écriture de Lindsay. Stella avait hésité un moment puis fini par tendre la main vers l’enveloppe qu’elle s’était empressée de décacheter, et elle avait senti un sourire se dessiner sur ses lèvres tandis qu’elle en découvrait le contenu. Une photo. Celle d’une échographie récente, sur laquelle quelques mots avaient été griffonnés à la hâte.
On dit que c’est à la marraine de choisir le prénom…Une petite dizaine de minutes plus tard, la scientifique avait repris ses affaires et quitté la chambre avec sa fille, tentant tant bien que mal de mettre un frein à toutes les pensées qui se bousculaient dans sa tête. Elle se morigénait elle-même. Elle avait peur. Elle avait honte. Elle était perdue… Si seulement elle avait pu tout effacer, revenir en arrière ! Mais que ne ferait-on avec des « si »...
Quand soudain elle s’arrêta. Jetant un coup d’œil à sa fille, comme pour y puiser sa force, elle prit sa résolution. Non, on ne pouvait pas retourner en arrière, mais l’on pouvait encore pardonner et oublier. Stella venait de le comprendre, et Lindsay aussi. Restait une dernière pièce au puzzle, un dernier point noir à rectifier, et tout redeviendrait comme avant…
***
POV Mac TaylorIl faisait déjà nuit noire lorsque j’arrivai à l’hôpital. Je me rendis aussitôt au chevet de Danny. J’avais eu très peur pour lui lorsqu’avait eu lieu « l’accident », lorsque je l’avais vu à terre, et tout ce sang dont il était couvert. Je n’étais pas d’un naturel pessimiste, avant, et il avait été un temps où j’aurais cru dur comme le fer que tout irait bien et qu’il s’en sortirait sans séquelles, mais rien n’était plus comme avant et je me retrouvais à craindre le pire à présent. Mon conflit avec Stella m’avait ouvert les yeux. Je n’étais pas même fichu de prendre soin des gens que j’aimais. Je n’étais qu’un imbécile, un lâche et un égoïste. Probablement avait-elle bien fait de partir. Elle méritait quelqu’un de bien mieux que moi.
Je soupirai amèrement. Cela faisait des mois que j’avais reçu cette lettre de Stella, et je ne pouvais m’empêcher d’y penser à chaque heure, chaque minute. Elle m’obsédait plus que jamais, mais il y avait pire : j’étais convaincu que si une nouvelle occasion se présentait de la retrouver, je ne serais même pas fichu de la saisir…
Posant à nouveau mon regard sur Danny, je sentis la culpabilité m’envahir. Jamais je n’aurais dû le laisser s’exposer ainsi. Il était papa, et Lindsay accoucherait bientôt de leur deuxième enfant ! Comment avais-je pu être aussi inconscient ! J’avais risqué sa vie, et s’il ne s’en sortait pas indemne je ne pourrais jamais me le pardonner… Oh, bien sûr, tout ça c’était idiot. La vérité, c’était que je n’étais pour rien dans ce qui lui était arrivé. Personne n’aurait pu le prévoir. Mais il me semblait que c’était à moi de porter le chapeau, parce que je n’étais qu’un incapable.
Je poussai un nouveau soupir avant de quitter la pièce. Le sort m’avait pris Claire, je n’avais jamais su aimer à nouveau, et j’avais réussi à perdre la seconde femme de ma vie. Quant à mes amis, mon équipe, je n’étais même plus digne de leur confiance. Ma vie n’était qu’une succession d’échecs. Il ne me restait plus qu’à retourner me plonger dans les dossiers qui recouvraient mon bureau. Après tout, ils avaient toujours constitué un excellent prétexte pour ne pas avoir à affronter la solitude de mon appartement…
La gorge nouée, je traversai le parc de l’hôpital en marchant lentement. Alors seulement je l’aperçus, sa silhouette élancée se découpant à la lueur d’un réverbère. Je sentis mon cœur manquer un battement tandis que je m’approchais. Il fallait que j’en aie le cœur net !
Stella…
C’était bien elle, ce ne pouvait être qu’elle… Ces longues boucles brunes qui retombaient en cascade sur ses épaules, les formes de son corps… Je les aurais reconnues entre mille !
Mais alors que j’allai me précipiter vers elle, quelque chose me retint. Ma lâcheté sans doute… Elle était forcément venue pour Danny. Moi, elle me rejetterait, et elle aurait bien raison. A moins que…
C’était ma dernière chance et je le savais. Alors je n’hésitai pas plus longtemps. Prenant une profonde inspiration pour me donner du courage, je m’avançai vers elle, doucement, en silence. Elle était assise sur un banc. Tandis que j’approchais, je remarquai la forme allongée sur ses jambes, le petit poing qu’elle serrait tendrement entre ses propres mains. Sa fille. Mia. Un châle sur les épaules, elle semblait dormir paisiblement sur les genoux de sa mère. Après une dernière hésitation, je m’assis à mon tour sur le banc, à l’autre extrémité, à un peu moins d’un mètre de Stella. La balle était lancée, il s’agissait à présent de l’attraper…
***
Un lourd silence s’installa entre les deux experts. Anciens collègues, meilleurs amis, confidents… Il avait été un temps où ils se comprenaient sans même se parler, où les mots étaient bien inutiles lorsque tant de choses étaient dites en un seul regard.
Mac retint un soupir, jeta un coup d’œil furtif à son amie. Il savait qu’elle avait remarqué sa présence, mais elle n’avait pas bougé. Elle regardait tendrement sa fille, sans sembler se préoccuper de l’expert qui venait de s’installer à ses côtés. Le message était clair. Elle avait déjà dit tout ce qu’elle avait sur le cœur dans sa lettre, elle avait mis les choses au point. Ce n’était plus à elle de faire le premier pas…
« Est-ce que Christopher va bien ? »
Il avait parlé sur un ton le plus neutre possible mais Stella avait tressailli, comme troublée.
« Je l’ignore… »
Mac l’observa attentivement. Elle avait à peine murmuré, fronçait les sourcils. L’expert préféra ne rien ajouter, voulant à tout prix éviter les sujets sensibles, mais elle continua d’elle-même.
« J’ai renoncé à avoir un homme dans ma vie. Mia est mon soleil, tout ce dont j’ai toujours rêvé, et je sais qu’elle ne m’en voudra pas si je ne lui donne pas de papa. »
Elle se tut. Sujet clos. Mac réfléchissait tant bien que mal à ce qu’il pouvait dire pour lancer la conversation lorsqu’elle poursuivit sur sa lancée.
« Et vous ? Est-ce que ça se passe bien avec Kathleen ? »
L’expert retint un hoquet de surprise. Elle le fixait, et il n’y avait aucune ironie grinçante, aucun dédain dans sa question. Bouleversé, il balbutia…
« Je… Eh bien… Nous avons rompu, il y a un moment maintenant… Elle… Elle a préféré s’éloigner… »
Stella afficha un regard étonné, et sincèrement attristé.
« Je suis désolée… »
« Non ! Non, il ne faut pas… Je ne lui en veux nullement. Elle avait compris que je ne pourrais jamais m’engager avec elle… »
Il marqua une pause avant de reprendre.
« C’est moi qui suis désolé Stella. Je… J’aurais dû voir, j’aurais dû comprendre… »
Elle détourna le regard un bref instant. Ses yeux brillaient de larmes contenues. Il poursuivit.
« Je vous ai fait du mal, je le regrette sincèrement. »
« Je sais… »
La voix de la scientifique manqua de se briser sur ces simples mots, mais Mac fut heureux de n’y déceler aucun reproche, aucune amertume. Baissant le regard, il demanda…
« Pourrez-vous un jour me pardonner ? »
Pour toute réponse, le silence…
« J’ai été trop idiot. Pendant toutes ces années à vos côtés je n’ai… »
« Arrêtez !!! »
Mac stoppa net au ton violent de la jeune femme. Il se tourna vers elle et sentit son cœur se serrer en voyant son beau visage ravagé par les larmes. D’une voix brisée, elle souffla…
« Pourrait-on éviter ce sujet Mac ? S’il-vous plaît… »
« Bien sûr… »
Elle hocha la tête, esquissa un maigre sourire en guise de remerciement. L’expert sortit alors de sa poche intérieure une petite enveloppe qu’il lui tendit délicatement.
« J’attendais de pouvoir vous la remettre en mains propres. »
Stella fronça les sourcils. Elle avait été heureuse de lire le petit mot de Lindsay, mais cette enveloppe-ci ne présageait pas forcément quelque chose de très bon.
« Qu’est-ce que c’est ? »
« Ouvrez-la. »
La scientifique hésita un moment, fixant l’enveloppe avec inquiétude, tentant de deviner de quoi il pouvait bien s’agir. Puis, renonçant, elle la décacheta lentement. Elle en tira alors une photo, accompagnée d’une courte lettre, et la jeune femme ne put dissimuler sa surprise en voyant la signature.
A une prochaine fois peut-être ma Stella ! Je l’espère. Et merci ! Merci pour tout. Je revis enfin et c’est grâce à toi. Tu es sans doute ce qui m’est arrivé de mieux durant ma vie. Je suis loin maintenant mais sache que je ne t’oublierai jamais ! Surtout ne change pas ! Tu es quelqu’un de formidable… Et sois heureuse, c’est un ordre tu m’entends !!!
Je t’embrasse Stell’… A bientôt.
Thaïs
A ces quelques mots était adjointe une photo, visiblement prise en Europe, en France ou en Espagne, sur les bords de la Méditerranée, où l’on pouvait voir une jeune femme poser sous un olivier. Stella l’aurait reconnue entre mille malgré la mantille de dentelle noire qui lui couvrait le visage…
« C’est impossible… »
La scientifique se tourna vers Mac, déconcertée.
« Elle est morte, j’étais là, ils l’ont dit partout… »
Le regard suppliant, elle voulait comprendre.
« Vous avez vu votre amie tomber à vos côtés ce jour-là, vous l’avez vue gravement blessée sur ce toit, puis vous avez perdu connaissance. »
« Oui mais… Je me souviens parfaitement ! Lorsque je me suis réveillée, j’ai regardé la télévision. Sur toutes les chaînes, ils disaient que Thaïs était morte ! »
« Ca c’est la version que nous avons livrée aux médias… mais elle est un peu simplifiée. »
La jeune femme commença à froncer les sourcils, réalisant ce qui avait pu se passer.
« La vérité, c’est que Thaïs était très grièvement blessée mais encore vivante lorsque nous sommes arrivés sur le toit, Danny, moi et les autres. Elle a été conduite à l’hôpital, comme vous. Nous avons affirmé aux médias qu’elle était décédée au bloc, mais elle a en réalité été miraculeusement sauvée. »
« Je ne comprends pas… »
Mac hésita un instant, prit une profonde inspiration.
« Vous savez Stella… Parfois, même l’homme le plus intègre se prend à faire des choses qui dépassent les droits qui lui sont conférés… »
« Ce qui veut dire ? »
Elle avait compris, mais elle voulait l’entendre de la bouche de l’expert.
« Le chirurgien qui a soigné Thaïs était une très vieille connaissance de Sid et de moi-même. Il a prétendu que Thaïs était morte, l’a faite transférer à la morgue, où Sid s’est arrangé pour que l’on perde toute trace de son corps. Contre la promesse de Thaïs de ne jamais remettre les pieds en territoire américain, je lui ai procuré de faux papiers pour passer la frontière et elle a gagné l’Europe, où elle semble passer des jours tranquilles. »
Stella ne sut quoi répondre. Elle ne pouvait y croire ! Un large sourire aux lèvres, elle regretta amèrement de ne pas avoir su cela plus tôt… Peut-être n’aurait-elle pas mis fin à ses espoirs… Peut-être n’aurait-elle pas envoyé cette lettre d’adieux à Mac… Peut-être...
« Merci… »
Elle n’ajouta rien de plus. Qu’y avait-il à dire ? C’était fini. Les choses avaient été mises au point entre eux, ils savaient à présent l’un et l’autre qu’ils s’étaient pardonnés. Ils savaient aussi fort bien que ça ne suffirait pas.
Le cœur lourd, Stella se leva, sa fille dans ses bras. Elle se retourna une dernière fois vers Mac, lui offrit un triste sourire, murmura un adieu, puis elle marcha jusqu’ à la route, à quelques mètres de là, pour y héler un taxi. Une voiture s’arrêta bientôt et elle installa sa fille à l’arrière. Mais alors qu’elle allait monter à son tour dans le véhicule, elle se sentit tirée en arrière.
« Non, reste ! »
En l’espace d’un instant, Mac l’avait saisie par le bras et lui avait fait faire volte-face. Il avait presque crié, ça ne lui ressemblait pas, et il la fixait si intensément ! Après une profonde inspiration, il se lança.
« Je n’ai été qu’un pauvre idiot durant toutes ces années Stella, je le sais aujourd’hui, et je recommencerais tout si seulement je le pouvais ! Tu es la seule femme que j’aie vraiment aimée après la disparition de Claire et… j’ai besoin de toi ! J’ignore si je suis digne de toi… Je ne sais pas si nous deux ça peut marcher, mais je… Je suis prêt à essayer, si tu veux encore de moi. »
Stella eut un instant d’hésitation. Le chauffeur de taxi les interpela mais elle l’interrompit, le priant de patienter encore quelques instants. Alors, lentement, elle leva sa main vers le torse de l’expert, venant dessiner du doigt les contours de son corps, se mordant nerveusement les lèvres, ébahie, incrédule. Voyant les yeux de son amie s’embuer, Mac s’approcha aussitôt d’elle et l’enlaça tendrement. Après un moment, Stella s’apaisa. Elle se blottit un peu plus au creux des bras de l’expert et celui-ci ne put que sourire en la sentant s’agripper avec force à sa veste, comme si elle refusait catégoriquement de le voir s’éloigner.
Ils restèrent longtemps ainsi, dans les bras l’un de l’autre, sans qu’aucun d’eux esquissât le moindre geste pour mettre fin à leur étreinte. Lorsque Mac s’écarta légèrement de la jeune femme, il la sentit résister. Elle gardait les yeux baissés et il pouvait lire en elle toute son inquiétude, toutes ses peurs. Le plus tendrement du monde, il déposa alors une douce caresse sur la joue de Stella, ce petit geste qu’elle avait si souvent eu à son égard et qui lui avait si souvent remis du baume au cœur, à des moments où il en avait bien besoin. Sans retirer sa main, Mac prit doucement le menton de la jeune femme pour lui faire relever la tête et ne cacha pas sa surprise devant le sourire étincelant qui illuminait à présent son beau visage.
« Pourquoi ris-tu ? »
Elle inclina doucement la tête sur le côté en haussant les sourcils.
« C’était moi qui faisais ça d’habitude, non ?... »
Il sourit un bref instant et se contenta d’acquiescer. Stella ancra son regard dans le sien mais il se défila. Elle le voyait torturé par les souvenirs, les questions… Le Mac timide et hésitant qu’elle connaissait reprenait le dessus. Sans plus hésiter, elle déposa à son tour une tendre caresse sur la joue de l’expert, ce qui eut l’effet escompté. Mac releva la tête vers la jeune femme et la prit dans ses bras sans se poser davantage de questions. Il la serra contre lui du plus fort qu’il le pouvait.
Hésitante, elle demanda…
« Et Danny ? Mac, dis-moi qu’il va s’en sortir… »
Il l’éloigna légèrement de lui pour pouvoir plonger ses yeux dans les siens, inspira une bonne bouffée d’air frais.
« C’est un battant Stell’ ! Il s’en tirera. »
Elle sourit tristement. Elle n’en était pas si certaine, mais elle voulait le croire à présent. Elle voulait croire en Mac. Celui-ci la ramena délicatement contre lui et l’étreignit tendrement, couvrant son front de mille tendres baisers. Peut-être avait-il tort d’agir ainsi, mais il s’en moquait. Il avait pris sa décision, il ne reviendrait pas en arrière. Et puis, au fond de lui, il sentait qu’il avait fait le bon choix… D’une voix teintée par l’émotion, il bredouilla…
« Tu m’as manqué Stella… Tu m’as tellement manqué !... »
Elle se mordit les lèvres en soupirant d’aise, n’ajouta rien. Il n’attendait pas de réponse de toute façon, il savait d’ores et déjà ce qu’elle éprouvait pour lui. Ils s’écartèrent légèrement l’un de l’autre et Mac vint se perdre dans l’émeraude des yeux de la jeune femme. Ils restèrent un instant face à face avant que l’expert ne fît le premier pas. Le « Je t’aime » qu’il murmura suffit à éveiller en Stella des milliers de feux de joie. Lorsque leurs lèvres se scellèrent dans un baiser passionné, la jeune femme sut qu’enfin son tour était venu de goûter au bonheur…
FIN
Et voilà, c'était la fin. Je remercie encore mille fois ma Miss de m'avoir inspiré cette histoire et d'y avoir apporté sa touche ! J'espère que cette fin t'aura plu
Et merci à vous toutes qui m'avez lu !!!
A plus tard, pour de nouvelles aventures