Une petite suite pour vous faire patienter et faire planer le suspense...
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Je m’allonge à moitié et mes yeux commencent à se fermer. Je lutte un peu pour les garder ouverts mais c’est trop fatiguant. Alors peu à, peu, les discours et discutions cessent et le silence soudain me fait ouvrir les yeux. Et là je vois que tout le monde me regarde. Mais je ne comprends pas trop ce qu’ils ressentent. Est-ce de la colère ? Du désespoir ? Ou encore…. Je ne sais pas. Franchement je ne sais pas.
« Bah qu’est-ce qu’il y a ? »
Personne ne me réponds. Je lève les yeux vers Don, c’est un peu douloureux car ça me force à tirer sur le cou et comme si il lisait dans mes pensées, il m’aide à me redresser et me tourne pour que je puisse le regarder dans les yeux.
« Don, qu’est-ce que j’ai fais ? »
Il me sourit.
« Rien, ma puce. T’en fais pas. »
Je réfléchis deux secondes et je me rends compte que cette réponse ne répond pas à mes questions.
« Alors pourquoi est-ce que tout le monde me regarde ? »
Il sourit plus encore, il rigole même un peu et finit par m’expliquer :
« Ils n’ont pas remarqué tout à l’heure que tu t’es mise sur mes genoux. Alors quand ils m’ont tous regardé pendant que je commençais à parler, ils ont été surpris de te voir ainsi. Tu commence à être fatiguée, hein ? »
Je souris alors et me met à bailler, malgré tous les efforts que j’ai fais durant ces dernières minutes.
« Oui… C’est vrai. Alors, qu’est-ce que j’ai raté ? »
Tout le monde éclate de rire et Don y comprit, qui lui, m’embrasse sur la joue et me dit :
« T’es vraiment trop mignonne ! »
Moi, je regarde tout le monde sans comprendre. Lorsque Don m’embrasse, je lui son baiser mais je ne comprends rien à ce qu’il se passe.
« Bah décidément, qu’est-ce qu’il y a encore ? Expliquez-moi. »
Don finit par arrêter de rire, avec beaucoup d’effort et me dit :
« On dirait que tu nous parle d’une émission de télé ! Et puis… On ne peut tout simplement pas te résumer tout ce qui s’est dit durant tout le temps où tu as somnolé… Tu as l’impression qu’il s’est passé combien de temps, toi ? »
Je réfléchis alors quelques minutes et dis sincèrement :
« Bah… Une vingtaine de minutes ? … Non ? »
Il se met alors à rire doucement. Et finalement il me dit :
« Non, il s’est passé… un petit peu plus de temps… En fait, il s’est passé exactement une heure et demi. Alors tu vois, il s’en est dit des choses ! »
Wouaw… Une heure et demi. J’ai tout d’un coup un peu honte de ne pas avoir réussi à rester bien éveillée durant tout ce temps.
« Je suis désolé, Don… »
« Eh ! T’as pas besoin de t’excuser, ma puce ! T’en fais pas, c’est pas grave… T’es fatiguée, c’est normal. D’accord ? …Mathilde je t’assure que ce n’est rien… Aller, viens, on va manger un petit truck avant de partir. Bon, bah à ce soir. »
Et tandis que tous le monde nous souhaite « Bonne chance », « Courage », et nous dit « A ce soir », je réfléchis longuement et quand nous arrivons dans la salle de repos « commune », je finis par demander :
« Don, qu’est-ce qu’il y a de si important tout à l’heure ? »
Don est en train de mettre en route la machine à café et pendant qu’elle se met en route, il prend un kiwi, une cuillère et un couteau et viens s’asseoir à côté de moi. J’attends alors patiemment qu’il me réponde. Il coupe le kiwi, le pose devant moi avec la cuillère et se lève à nouveau. Je soupire et le regarde dans les yeux.
« Bon, d’accord. Je voulais profiter du fait que tu l’avais oublié. Comme ça, ça éviterai que tu ne soit stressée… Tu veux vraiment que je te le rappelle ? »
Il est à nouveau à côté de moi, accroupit et il me tient les mains.
« …Oui, je veux savoir. Et puis… Du moment que je suis avec toi ça va. … Je reste avec toi, pas vrai ? »
Mon cœur commence à battre un peu plus vite, cette pensée qui m’a traversé l’esprit me fait peur, je n’ai vraiment pas envie que ce soit ça ! Je ne veux pas… Les larmes me montent aux yeux.
« Oui, bien sûr, ma puce. Pleure pas, ma puce, pleure pas, tu reste avec moi, c’est promis. »
Il me serre dans ses bras et continue en me gardant ainsi contre lui.
« On va aller au tribunal tout à l’heure. Tu te souviens ? C’est aujourd’hui. Mais ne t’inquiète pas, je suis sûr que ça va bien se passer. Aller, fais moi un sourire, sinon je vais m’en vouloir de te l’avoir redit… »
Je souris et l’embrasse longuement sur la joue. Je sens alors qu’il sourit. Je le regarde à nouveau et je vois un grand sourire sur son visage. Il m’embrasse à son tour, avant de se relever. Il me caresse les cheveux avant d’aller chercher son café et m’apporter un verre de…
« Tiens, un peu de jus d’orange t’aideras sûrement à tenir debout. Enfin j’espère ! » dit-il en s’asseyant sur un siège à côté de moi, qu’il rapproche pour pouvoir passer son bras autour de ma taille.
Je le regarde dans les yeux et lui souris.
« Merci, Don. »
Je l’embrasse et lui chuchote à l’oreille :
« Je t’aime. »
Il me fais alors un grand sourire et me chuchote à son tour :
« Moi aussi, je t’aime. »
Avant de m’embrasser longuement.
Après un grand verre de jus d’orange, je suis un peu plus réveillée. Et nous sommes encore dans la voiture. Depuis maintenant trente minutes…
« Don, qu’est-ce qui se passe pour que ce soit si long ? La dernière fois on avait mit à peine une vingtaine de minutes et là je ne vois aucun bâtiment ressemblant à un tribunal. On arrive bientôt ? »
« En fait on ne va pas dans le même tribunal que la dernière fois, tout à l’heure on m’a envoyé un message comme quoi le rendez-vous se trouvait dans un tribunal plus éloigné. Je suis désolé, il va falloir patienter encore… dix à quinze minutes… »
Je soupire et commence à me ronger les ongles.
« Mathilde… Qu’est-ce que je t’ai dit tout à l’heure ? »
« …De ne pas me ronger les ongles ? »
Il se met à rigoler.
« Non. De ne pas t’inquiéter. Mais ne te ronge pas les ongles tout de même, tu va bientôt te ronger la main ! Regarde tes mains ! Tu va finir par saigner… Aller, essaie de positiver. Tiens par exemple ! Aujourd’hui, les trois hommes des services internes, ils sont venus s’excuser. Tu pensais qu’ils venaient s’excuser quand tu les a vu dans le couloir ? Non. Mais finalement, il s’avère qu’ils font partie des gentils. Je pense sincèrement que ça va bien se passer. Tu verras. »
Il a peut être raison. Bon, positiver.
Un peu plus tard…
« Et voilà, on est arrivé. Il m’a l’air plus grand ce tribunal, tu trouve pas ? »
Je hoche la tête. C’est vrai, il paraît aussi plus vieux.
Don descend et alors que j’allais ouvrir ma portière, il le fait pour moi. Je lui souris et l‘embrasse, avant de descendre à mon tour.
Le hall de ce tribunal est aussi plus rempli que celui du précédent. Je me sens mal à l’aise, il y a trop de monde. Partout où mon regard se pose, il y a au moins trois ou quatre personnes, voir six parfois. Et la pièce est immense.
« Don, je n’aime pas ça… Il y a tellement de monde ici… »
Je colle ma main contre la sienne alors il la prend et me tourne pour me prendre dans ses bras.
« Ne t’en fais pas, on va bientôt entrer dans la salle d’audience, il est presque l’heure. »
Puis une voix dans un micro dit quelque chose :
« Le lieutenant Donald Flack est attendu dans la salle 345 au 4ème étage, avec la jeune fille. »
Grrr… J’ai un prénom tout de même ! Mais apparemment peu de gens le savent !
Don serre plus encore ma main dans la sienne et me demande si je suis prête.
Je hoche la tête et nous nous dirigeons vers l’un des escaliers.
Une fois devant la salle, je regarde Don, avec une pointe d’appréhension.
Il me prends dans ses bras et me serre fort contre lui. Je retiens mes larmes autant que possibles, même si je sens que quelques unes coulent malgré moi et mouillent le tee-shirt de Don, pas beaucoup, mais assez pour qu’il me dise :
« T’en fais pas, ça va bien se passer… »
Mais je sais que même lui a peur, mais il ne veut pas le montrer pour me rassurer. Puis il me reprends la main et ouvre la porte de la salle.
A suivre......