Coup de foudre [Ship]

Don se réveilla serein comme jamais, et surtout amoureux comme jamais. Caly tendrement blottie contre lui dormait encore paisiblement. Il ne voulait surtout pas la réveiller. Après tout le médecin lui avait recommandé de se reposer. Elle en avait besoin. Il la contempla. Elle semblait enfin apaisée, elle n'avait plus cet air soucieux qu'elle arborait en permanence. Un doux sourire illuminait son visage endormi. Cette femme était son rayon de soleil. Il la serra encore un peu plus contre lui et ne résista pas au plaisir de lui embrasser les cheveux.

Combien de temps resta t-il dans cette position afin que sa belle ne se réveille pas ? Il ne saurait le dire mais il sentit de suite que Caly émergeait de son sommeil. Il allait enfin pouvoir contempler ses yeux.

Elle se détacha doucement de lui.

Caly : « Bonjour preux chevalier. »

Don : « Bonjour. Comment te sens-tu ? »

Caly : « Si l'on fait abstraction du fait que j'ai l'impression d'être passée sous un rouleau compresseur, ça peut aller. Mais j'ai divinement bien dormi car tu étais là. »

Don : « Le principal est que tu te reposes, ton corps va mettre du temps à récupérer et je serais là pour veiller sur toi. »

Caly : « J'avais raison tu es un ange. »

Il embrassa délicatement ses lèvres et la même sensation qu'à leur premier baiser l'étreignit.

Ils furent interrompus par une jeune aide-soignante qui leur apporta le petit-déjeuner (Adam avait prévenu le service la veille pour que Don soit également servi). Don attendit avec Caly l'heure des visites pour que quelqu'un le relaye afin que Caly ne soit pas seule pendant qu'il ferait un saut à son appartement pour se changer.

Ce fût Adam qui arriva. Il salua le jeune détective qui s'esquiva non sans oublier d'embrasser Caly. Il lui promit de revenir rapidement.

Adam : « Bonjour ma belle. Tu as meilleure mine ce matin. Comment te sens-tu ? »

Caly : « Coucou mon loup. J'ai bien dormi et je me sens mieux mais pas encore prête à courir un marathon. »

Adam : « Je suis content, tu as l'air si heureuse. »

Caly : « Je le suis mon loup, comme si enfin le ciel gris qui obstruait le ciel s'était dissipé. Don est un ange et il est si doux. Être dans ses bras est un vrai bonheur. »

Adam : « Si j'avais su qu'il te ferait tant d'effets je te l'aurais présenté plus tôt et dans d'autres circonstances. »

Caly : « Arrête de t'en vouloir. Tout va bien maintenant. »

Adam : « Je ne peux m'empêcher de culpabiliser, je me dis que cet accident ne serait sans doute pas arrivé si je t'avais pas mis dans l'embarras. Et j'arrête pas de me dire que je me suis comporté comme un idiot, un adolescent jaloux. »

Caly : « Déjà je ne veux pas que tu culpabilises pour l'accident cela aurait pu m'arriver dans n'importe quelles autres circonstances. Deuxième chose, tu ne m'as pas mise dans l'embarras, j'ai fait un choix et je l'assume, je n'ai aucun regret là-dessus. Maintenant je t'avoue que je ne comprends rien à ton histoire d'idiot ou d'ado jaloux, mais j'aimerais assez que tu m'éclaires à ce sujet. »

Adam : « Non, je ne veux pas commencer avec ça... »

Caly : « Ah tu en as trop dit ou pas assez mais tu me racontes sinon je vais m'énerver pour obtenir des réponses et tout ce que nous obtiendrons sera une dispute et un mal de crâne affreux pour moi. Alors ? »

Adam : « En gros je dois tout te dire car tu es convalescente ? »

Caly souriant : « Exactement, tu ne voudrais pas contrarier la malade tout de même ? »

Adam : « Surtout pas, je sais de quoi elle est capable. »

Caly : « Hé ! Je suis toute gentille espèce de mauvaise langue. »

Adam retrouvant son sérieux : « J'ai appris ce que ressentais Don pour toi le jour de mon départ à Washington... »

Et durant de longues minutes il lui expliqua qu'il n'avait rien voulu lui dire car il ne voulait pas que Don s'approche d'elle. Il lui raconta comment il avait dénigré Don lors de la visite de Naïs. Il lui narra sa froideur à l'égard du jeune détective et la peur qu'elle l'oublie ou de la voir sombrer dans le chagrin si Don l'avait laissé tomber. Il avait cru pouvoir s'approprier son amie.

Adam termina son discours et observa Caly qui restait à le dévisager silencieusement. Bon sang ! Elle allait le jeter dehors et lui en voudrait pour le restant de ses jours.

Elle finit par lui sourire : « Je confirme tu es un idiot. Pourquoi n'es-tu pas venu m'en parler plus tôt ? Nous aurions pu éviter beaucoup de malentendus, mais je ne peux pas t'en vouloir. Comment d'ailleurs pourrais-je t'en vouloir alors que tu souhaitais juste me protéger. Et tu as été si formidable avec moi toutes ces années. Non franchement mon loup, je ne peux pas t'en vouloir. Je t'aime trop pour ça. »

Adam soupira, Caly lui affirmait de nouveau sa confiance et son attachement. Il se leva et la serra contre lui.

Adam : « Merci. »

Caly : « N'en parlons plus. Le plus important est que tout aille mieux maintenant. Au fait tu as eu le temps de passer à l'atelier ?»

Adam : « Oui oui. Tiens voilà ce que tu m'as demandé. »

Adam sortit de son sac l'écrin en velours noir que lui avait confié Marek avec la promesse d'y faire extrêmement attention. Caly l'ouvrit et regarda le bijou.

Caly : « Tu crois que ça va lui plaire ? »

Adam : « Je me demande à qui ça ne plairait pas. Il est absolument magnifique et il ira très bien avec ses yeux. »

Caly releva la tête : « Tiens donc. Monsieur est un cachottier. Comme ça notre jeune infirmière t'aurait tapé dans l'oeil. »

Adam rougissant : « Oh tout de suite ! C'est juste que à force de te rendre visite... »

Caly : « Ouais tu parles, vu que tu ressembles à un homard bien cuit, je pense que à force de me rendre visite tu t'es rendu compte à quel point Gwen était mignonne. C'est tout ! Et ose dire le contraire. »

Adam rougissant de plus belle : « Je ne dirais rien car tu es trop têtue pour entendre raison. »

Caly : « Bon je vais pas t'embêter sinon tu vas exploser. Tu veux bien me rendre encore un service ? »

Adam ravi que Caly change de sujet : « Oui quoi ? »

Caly : « Tu voudras bien aller le donner à Gwen (voyant Adam prêt à refuser) Je ne peux pas bouger et je ne voudrais pas le garder trop longtemps ici. »

Adam : « Tu vas me faire tourner chèvre. »

Caly : « Je lui écris un mot et tu vas lui amener. Je ne t'envoie pas à l'échafaud. »

Adam : « D'accord, d'accord. Ça va tu vas arriver à écrire malgré ton poignet. »

Caly : « Heureusement je suis droitière. »

Adam attendit donc patiemment que sa « petite soeur » termine son mot pour aller déposer le bijou même s'il était stressé, il devait reconnaître qu'il avait vraiment hâte de revoir Gwen.

Gwen remonta du bloc environ 4h plus tard, complètement éreintée. Si le docteur Rousset et son équipe avait encore réussi à sauver un patient, il fallait reconnaître que cette intervention l'avait complètement vidée. Cela lui en rappela de suite une autre survenue presque 3 semaines plus tôt, forcément penser à Caly Sadrosam, la renvoyait à penser automatiquement à Adam.

Son service devait se finir bientôt. Heureusement Margaret avait veillé sur les patients en compagnie de l'équipe. Elle appréciait son aînée, c'était une joie de travailler avec elle tout comme avec le docteur Rousset d'ailleurs. Elle se sentait bien aux soins intensifs, tout le monde était soudé. C'était comme faire parti d'une grande famille.

Gwen : « Coucou Margaret. Tout va bien ? »

Margaret : « Gwen ! Alors comment s'est déroulée l'opération ? »

Gwen : « Usante, mais le patient est en vie. Il va nous être amené dans quelques heures. »

Margaret : « Oui ben ce sera au tour de l'équipe de l'après-midi de s'en occuper. Notre service sera fini avant qu'il arrive. Nous aurons le droit à un repos bien mérité. Au fait on est venu te déposer un paquet. »

Gwen : « Un paquet ? Qui ? »

Margaret : « Le charmant garçon tout timide... »

Gwen : « Adam ?! »

Margaret : « Hé bien tu réagis vite, dis moi ! »

Gwen rougissant : « Non c'est pas ça... Mais ...euh »

Margaret : « Arrête d'essayer de trouver une explication Gwen. Il te plaît, admet-le. »

Gwen : « Mais qu'est-ce que tu vas chercher ? »

Margaret : « Je sais de quoi je parle ma belle. Tu as deviné de qui je parlais avant même de le décrire ou de dire son nom. Tu serais pas aussi réactive si ce garçon te plaisais pas. J'ai posé le paquet sur le bureau là-bas. Va voir et dis moi ce qu'il t'a apporté. »

Gwen se dirigea vers le bureau et découvrit l'écrin noir. Non sans une certaine appréhension quant à ce qui l'attendait, elle ouvrit le coffret et se laissa tomber sur la chaise d'ébahissement.

Margaret leva les yeux et vint retrouver la jeune femme pour savoir ce qui la mettait dans cet état.

Margaret : « Gwen tout va bien ? »

Gwen : « Maggie regarde ce qu'il m'offre. »

Margaret regarda le coffret ouvert et vit qu'au centre brillait de tout son éclat un splendide collier avec un pendentif en forme de cœur serti de nombreuses pierres précieuses. Elle fût tout aussi époustouflée que sa collègue.

Spoiler:

Margaret : « C'est absolument magnifique. Dis donc il doit avoir un sacré béguin pour t'offrir ce genre de bijou. Il doit coûter une fortune. »

Gwen : « J'en sais rien. Ça se trouve ce n'est pas lui qui me l'offre. »

Margaret : « Regarde il y a une carte, lis la on aura la réponse. »

Gwen prit l'enveloppe dans ses mains tremblantes et eut beaucoup de difficultés à en sortir la carte qui se trouvait à l'intérieur. Elle la lut une première fois pour elle, elle se demandait si elle n'était tout simplement en train d’halluciner.

Margaret : « Alors ? C'est lui ou pas »

Gwen : « J'aimerais vous inviter à dîner. J'attends votre appel. Adam. C'est suivi d'un numéro de téléphone. »

Margaret : « J'avais raison. Il est amoureux. Tu comptes l'appeler j'espère ? »

Gwen : « Non ...Oui...J'en sais rien. »

Margaret : « Écoute ma belle, un homme qui me fait une invitation à dîner comme celle-ci je ne la refuse pas et je l'appelle dans l'instant qui suit. Allez c'est juste un dîner. »

Une alarme résonna dans le local des infirmières.

Margaret : « J'y vais. Reprends tes esprits. Mais pense à ce que je t'ai dit. » Lui dit-elle en partant vers l'urgence.

Gwen resta là, perdue dans ses pensées, à regarder le collier qui trônait dans l'écrin et le mot qui l'accompagnait.

Elle prit une décision. Margaret avait raison. Adam lui plaisait. Il l'invitait à dîner. Elle lui téléphonerait quand elle serait de retour chez elle. Elle repensa une nouvelle fois à son sourire et son cœur se remplit d'allégresse.

Adam était fatigué. Il s'affala dans le canapé de l'appartement et soupira. Les journées étaient longues en ce moment et ses pensées ne lui laissaient pas une minute de repos.

Il travaillait comme un fou au labo puis fonçait rejoindre Caly, qui commençait à ronchonner d'être coincée là-bas, il rentrait quand les visites se terminaient. Et là dans l'appartement il ruminait de sombres idées qui le faisaient veiller tard. Il n'arrêtait pas de se demander ce qu'il allait advenir de lui maintenant que Caly et Don étaient ensemble. Vu l'amour qui les unissait il se doutait qu'ils n'allaient pas attendre bien longtemps avant de vivre à deux et alors qu'adviendrait-il de lui ? Il n'allait tout de même pas continuer de vivre sous le même toit que le jeune couple.

Il était temps pour lui de laisser Caly vivre sa vie mais lui allait se retrouver seul et puis l'appart' allait lui manquer. Et c'est pas avec son salaire qu'il pourrait s'offrir quelque chose dans le même style. Il est vrai qu'il avait fait pas mal d'économies depuis qu'il vivait avec Caly. Elle avait toujours refusé de le voir payer un loyer alors cet argent là il l'avait placé pour les jours difficiles. Voilà qu'il allait devoir s'en servir mais même avec ce pécule il ne pouvait envisager de vivre encore dans un tel luxe.

Il avait hâte que sa meilleure amie revienne, leur appartement si chaleureux en temps normal semblait froid et triste. L'absence de Caly lui pesait. Il en avait marre de manger des surgelés ou des plats à emporter, Caly cuisinait super bien et il adorait quand elle lui préparait des petits plats.

Il soupira une nouvelle fois, le cœur gros, à ça également il devrait renoncer après son départ. Bon il fallait qu'il se remue et qu'il arrête de s'apitoyer sur son sort. Sa meilleure amie était en vie. Naïs arrivait demain pour la voir et si tout se passait bien Caly sortait vendredi. Il savait qu'elle décomptait les jours jusque là mais en attendant elle profitait de Don qui passait toutes ses nuits à ses côtés.

Ils semblaient si heureux. Il les enviait. À bien y réfléchir ils étaient tous heureux : Danny et Lindsay, Sheldon et Cécile, Mac et Stella, maintenant Caly et Don. Il faisait tâche dans tout ce bonheur.

Il n'avait plus faim. Il se dit qu'une douche chaude le soulagerait de ses contractures douloureuses dans le dos.

Au moment même où il se levait, son portable sonna. Il espérait que ce n'était pas l'hôpital ou Don qui lui apportait une mauvaise nouvelle.

Il ne reconnut pas le numéro mais décrocha tout de même.

Adam : « Allô ? »

Gwen : « Bonsoir Adam, c'est Gwen l'infirmière des soins intensifs. »

Adam savait très bien qui était Gwen et une bouffée d'angoisse l'envahit : Caly. Il était arrivé quelque chose à son amie.

Adam : « Gwen, Caly a eu une rechute ? »

Gwen : « Non, non. Elle va bien, enfin je crois. Je vous appelais pour vous remercier pour le cadeau que vous m'avez offert. Je suis très touchée. C'est absolument magnifique. »

Adam souffla de soulagement. Elle appelait pour le pendentif. Mais pourquoi elle le remerciait lui ? Après tout c'est Caly qui le lui avait offert. Il ne comprenait pas. Adam se concentra sur la conversation.

Gwen (gênée) : « Sinon pour votre invitation à dîner, j'accepte avec plaisir. »

Adam ébahi : « Mon invitation ... ? «

Gwen : « Oh excusez-moi j'ai du mal comprendre le message. »

Adam analysa rapidement la situation et comprit pourquoi Caly n'avait pas voulu qu'il lise le petit mot qu'elle mettait à Gwen. Bon sang il devrait l'étrangler ...et l'embrasser car il n'aurait jamais osé inviter la jeune femme.

Adam criant : « Non ! (se radoucissant) Non vous avez parfaitement bien compris. Excusez-moi la journée a été longue et je suis un peu déconnecté. »

Gwen : « Pardon de vous appeler si tard mais je voulais attendre que ma garde se termine. »

Adam : « Ne vous excusez pas Gwen. C'est pas grave. Pour notre dîner, vendredi soir ça vous convient ? »

Gwen : « Euh ...oui ...Oui c'est mon jour de repos ce sera parfait. »

Adam : « Je passe vous prendre à 19h. Vous pouvez me donner votre adresse ? »

Gwen la lui donna, lui souhaita une bonne soirée et raccrocha. Adam expira bruyamment, il avait l'impression d'être sur un nuage. Le poids qu'il ressentait plus tôt avait disparu. Il souriait. Caly était une adorable cachottière. Et pour une fois il avait fait preuve de courage pour inviter une femme à dîner.

Il grimpa à sa chambre pour prendre sa douche. Toutes ses pensées sombres s'étaient envolées. Le ciel lui paraissait plus bleu. Pour une fois depuis des semaines il allait bien dormir.