Coup de foudre [Ship]

Athénaïs commanda le repas chez le traiteur. Puis ils s'installèrent tous au salon où ils pourraient discuter. Athénaïs leur expliqua comment on avait découvert la maladie de Vic et comment leur vie en avait été bouleversée.

Athénaïs : « Quand les médecins nous ont appris la déficience de Vic, quasiment tout le monde nous a tourné le dos. Comme s'il était devenu contagieux. Ceux qui se prétendaient nos amis nous ont fermé leur porte. Mes parents ne voulaient même pas entendre parler de lui, ça faisait tâche dans la famille. D'un coup notre monde s'écroulait. On se demandait ce que nous avions fait de mal pour qu'il soit comme ça. Avec mon mari nous nous torturions l'esprit nuit et jour. Mais dans toute cette période sombre, Adam et ma sœur étaient à nos côtés. Dès qu'elle a appris la nouvelle, Caly a pris le premier avion pour nous voir et nous apporter son soutien et son affection. Avec Adam, ce sont les rares personnes qui ont continué à considérer notre fils comme avant. Je me souviendrais toujours que Caly m'a dit que Vic n'était pas anormal ou attardé, il était juste différent. Elle a un cœur immense et Dieu sait combien il a souffert. »

Stella : « Nous avons tous pu constater combien Caly était généreuse et aussi qu'elle aimait aider les gens. »

Athénaïs : « Et beaucoup en ont profité. Je ne voudrais pas que cela se reproduise. »

Sheldon : « Nous y veillerons tous, si cela peut vous rassurer. »

Cécile : « Oui. Je suis sûre qu'aucun d'entre nous ne souhaite qu'une personne mal attentionnée la fasse souffrir. »

Athénaïs : « Je suis heureuse que ma sœur vous ait pour amis. »

Lindsay : « Nous sommes également très chanceux qu'elle soit la nôtre. »

Athénaïs : « Je veux dire que je suis contente qu'il n'y ai plus qu'Adam pour veiller sur elle. »

Danny : « Veiller sur elle ? Je ne comprends pas. »

Athénaïs : « Avez-vous déjà vu ma sœur habillée autrement qu'en noir ? »

Cécile : « Non jamais. »

Les autres firent signe non de la tête confirmant la réponse de Cécile.

Athénaïs : « Cela fait plus de 12 ans que je n'ai pas vu Caly porter autre chose que du noir. Depuis la mort de notre frère en fait et ça me fait mal. Parfois j'ai peur pour elle. Par certains côtés, elle ressemble tellement à Andries, elle ne dit jamais quand elle va mal, elle sourit toujours et ne se confie que très rarement. Que ce soit à Adam ou à moi. Il y a des moments où je me dis qu'elle est devenue inaccessible, qu'elle s'est enfermée dans une forteresse de solitude. Le jour où notre frère a disparu l'éclat joyeux de son regard est parti avec lui. Elle se refuse le droit d'être heureuse, elle s'en veut d'être vivante alors que lui n'est plus là. J'ai peur de la perdre comme un jour j'ai perdu mon frère. Et alors que deviendrais-je sans elle à mes côtés ? »

Elle se mit à sangloter, Stella la prit dans ses bras pour la consoler. Lindsay et Cécile essuyaient discrètement leurs larmes et les garçons étaient extrêmement émus. Tous étaient très touchés par la déclaration d'amour d'Athénaïs pour
sa sœur.

Si Comme les autres Don était ému, il n'en était pas moins inquiet pour Caly. Et maintenant encore plus en ayant entendus les propos d'Athénaïs.

Athénaïs reniflant mais souriant au groupe : « Au moins maintenant je me dis que vous serez plusieurs à pouvoir veiller sur elle. Je serais plus rassurée. »

Mac : « Nous veillerons au mieux sur votre sœur. Ne vous inquiètez pas. »

Après la discussion Don se tint un peu à l'écart du groupe qui babillait de tout et de rien, certains étant partis profiter du soleil sur la terrasse. Il les observait de la cuisine, il était toujours préoccupé par ce qu'avait dit Athénaïs et commençait à avoir peur pour Caly. Alors qu'il était perdu dans ses réflexions, Athénaïs vint à ses côtés le surprenant.

Athénaïs : « Don promettez-moi que vous veillerez bien sur Caly. »

Don : « Mac vous l'a promis ... »

Athénaïs : « Ce n'est pas à Mac que je parle mais à vous. Je veux que vous me fassiez la promesse de faire attention à elle, j'ai vu le regard que vous lui portiez. Vous tenez énormément à elle et bien plus encore. Je me trompe ? »

Don baissant la tête : « Non. »

Athénaïs : « Ne soyez pas honteux Don. C'est pour ça que je vous demande de protéger Caly plus que tous les autres. Promis ? »

Don : « Promis. »

Athénaïs : « Merci. Je sais que vous seriez un compagnon parfait pour elle, que vous sauriez la rendre heureuse. Si elle consentait à baisser la garde. »

Don : « Je suis très touché par ce que vous me dites. Mais je ne suis pas sûr que votre sœur soit d'accord avec tout ça. Et de toute manière elle n'éprouve rien pour moi. »

Athénaïs : « Don c'est là que vous faites erreur. Malgré son tempérament secret, je connais bien ma sœur et j'ai vu le regard qu'elle posait sur vous. »


Don : « Ah bon et elle me regarde comment ? »

Athénaïs : « Comme vous même la regardez : avec amour. »

Don stupéfait par ce qu'il venait d'entendre : « Oui mais il reste un gros problème dans votre histoire. »

Athénaïs : « Ah oui et lequel ? »

Don : « Adam. Je vous rappelle que Caly et lui sont fiancés. »

Athénaïs : « Adam ? (elle rit) Vous n'avez rien compris alors ? Bon sang Don ouvrez les yeux ! »

Sur ces dernières paroles sibyllines, elle partit rejoindre les autres.

TBC ...

Caly et Adam rejoignirent l’appartement 2 heures plus tard. Le groupe avait voulu les attendre pour déjeuner mais Athénaïs leur avait dit que ce n’était pas nécessaire. Sa sœur refuserait sans doute de manger et Adam pareillement, chamboulé par la tristesse de la jeune femme.

Ils purent voir les yeux rouges et les sillons laissés par les larmes de Caly. Elle ne parla pas et alla se réfugier dans la bibliothèque. Le seul endroit où elle retrouvait un peu de sérénité. Stella voulut la rejoindre. Athénaïs la retint.

Athénaïs : « Laisse la un peu seule. Caly ne supporte pas qu’on la voit dans cet état. Il faut juste qu’elle se calme, elle viendra nous retrouver quand elle s’en sentira capable. »

Stella : « Et ça ne te fait rien de la laisser ainsi ? »

Athénaïs : « Ça me brise le cœur, à Adam également. Mais nous respectons son désir. Elle a besoin de cette solitude alors nous la laissons mais cela ne nous empêche pas de souffrir à l’intérieur. »

Stella se rassit. Mac lui prit la main, elle le regarda en souriant. Elle savait qu’il comprenait.

Athénaïs se leva et rejoignit Adam resté dans la cuisine. Lui aussi éprouvait le besoin de s’isoler quelques instants après cette douloureuse épreuve. Voir souffrir son amie était pour lui une torture. Il espérait seulement qu’un jour sa peine serait moins intense.

Athénaïs : « Comment ça s’est passé ? »

Adam se passant une main lasse sur le visage : « Difficile comme chaque année. Elle a pleuré encore plus que d’habitude. Avec le temps le chagrin devrait s’atténuer et pourtant là j’ai l’impression qu’il ne cesse d’augmenter au fil des années. »

Il dut s’interrompre, les sanglots menaçaient de l’étouffer. Athénaïs le serra dans ses bras, où finalement le barrage lâcha. Adam se mit à pleurer.

Les autres étaient complètement stupéfaits par la scène mais aussi perturbés par les larmes de leur jeune ami. Il avait dû être très éprouvé au cimetière.

Athénaïs réconforta du mieux que possible Adam, qui finit par se calmer.

Adam : « Désolé Naïs. »

Athénaïs : « Y’a pas de mal, c’est normal que toi aussi tu finisses par craquer. Ne t’inquiète pas ça va s’arranger. »

Adam : « J’espère sincèrement que tu as raison. Allons rejoindre les autres. En prime j’ai dû passer pour un débile.»

Athénaïs : « Tu sais je pense qu’ils ont compris. »

Ils s’étaient à peine installés, que la porte de la bibliothèque s’ouvrit. Caly vint se joindre à eux. Les yeux rouges, l’air fatigué mais souriante. Elle s’assit près de sa sœur. Tout le monde fit comme si de rien n’était à la demande d’Adam et Athénaïs.

Deux heures plus tard, Athénaïs fit ses adieux à l’équipe leur promettant de revenir d’ici 1 mois. Caly accompagnait sa sœur récupérer les enfants chez leurs amis puis et ils gagneraient l’aéroport. Elles avaient besoin d’être un peu seules. Caly en profiterait pour déposer le 4x4 chez ses géniteurs et récupérerait sa voiture pour rentrer à l’appartement.

Adam de son côté avait une occasion rêvée qui se présentait à lui. Cette fois il ne la laisserait pas passer.

Athénaïs et Caly étaient en route pour l’aéroport, les enfants s’étaient endormis à l’arrière, la fatigue de ces derniers jours avaient eu raison de leur énergie.

Athénaïs décida qu’il était temps de parler avec sa sœur.

Athénaïs : « Caly dis-moi quand vas-tu enfin laisser les gens s’approcher de toi ? »

Caly : « Je ne vois pas ce que tu veux dire. »

Athénaïs : « Si tu le sais très bien. Tu t’en enfermée dans une tour d’ivoire où tu n’autorises personne. Tu ne laisses rien transparaître, tu ne te confies jamais. Je ne sais pas ce qui se passe dans ta vie et pourtant je suis ta sœur. Le seul qui a réussi à percer un peu ta carapace c’est Adam. Tu n’es toi-même qu’en présence des enfants. Combien de temps vas-tu te punir ? Combien d’années vas-tu encore t’imposer cette torture ? Tu n’as rien à te reprocher. Andries n’est pas mort par ta faute, il a fait son choix. Laisse les gens t’aimer Caly. Ils sont nombreux à n’attendre que ça. A attendre que tu baisses la garde. »

Caly : « Naïs arrête ! Je vis très bien comme ça et ça me convient. »

Athénaïs : « Personne ne peut vivre sans amour indéfiniment. J’ai vu comment tu regardais Don, tu es folle de lui. Laisse-lui une chance Caly… »

Caly interrompant brusquement sa sœur : « Ça suffit ! Je ne suis amoureuse ni de Don, ni de quiconque. Je veux qu’on me laisse tranquille. Naïs je ne veux pas me disputer avec toi, alors je te demande d’arrêter de m’analyser ou d’analyser ma vie. Je suis très bien ainsi ! »

Athénaïs : « D’accord. Ça me fait de la peine de voir que des années après tu ajoutes encore foi aux propos de maman. Tu sais qu’elle avait tort. Tu vaux tellement plus que ce qu’elle prétend. »

*Flash Back*

Andries était décédé depuis quelques années. Caly avait rencontré Adam, ils passaient leur temps ensemble chez Stan. Athénaïs vivait en Australie auprès de Phil son fiancé.

La cérémonie pour Andries avait eu lieu ce matin là, ils étaient tous réunis pour le déjeuner et comme souvent en ce genre de circonstances sa mère avait trop bu.

Christina : « Mon petit garçon me manque. »

Caly avait eu le malheur de lui répondre : « Tu n’es pas la seule à qui il manque. »

Sa mère se tourna vers elle, les yeux emplis de colère.

Christina : « Et si j’avais pu choisir ce ne serait pas lui qui serait mort ce jour là. »

Tout le monde s’était tu, horrifiés par les paroles que Christina adressait à sa fille.

Christina : « J’aurais préféré que ce soit toi qui disparaisse. Je ne t’aime pas, je ne t’aimerais jamais. Comment pourrait-on t’aimer ? Tu es insignifiante. Tu n’es même pas jolie. Tu n’as rien à faire ici. »

Adam avait pris Caly par la main et l’avait emmené loin de tout ça.

Stan s’était tourné vers sa belle-fille : « Vous devriez avoir honte de vous. » Puis se tournant vers son fils : « Et toi, tu ferais mieux de tenir ta femme. »

Il partit laissant l’assemblée en plan pour rejoindre Caly et Adam à l’appartement.

*Fin Flash Back*

Caly : « Mais je me fous royalement de ce qu’elle m’a dit. C’est une peau de vache. J’ai fait un choix de vie et je souhaiterais qu’on me lâche à ce sujet. Merde à la fin ! Est-ce que je juge de ce qui se passe chez vous ? Vous faites des choix et je les respecte alors faites l’effort de respecter les miens ! »

Athénaïs : « Je dois donc cautionner de te voir t’autodétruire et être malheureuse ? Je ne veux pas te voir finir … »

Caly : « Comme Andries. Voilà ce que tu allais dire. »

Athénaïs : « Oui ! Oui, parce que j’ai peur. Peur de te perdre comme j’ai perdu mon frère. »

Caly : « Je ne suis pas lui. Quand vas-tu le comprendre ? Quand vas-tu cesser de me traiter comme une enfant ? Quand vas-tu arrêter de croire que je suis malheureuse parce que je ne fais pas les mêmes choix que toi ? Naïs fais moi confiance bon sang ! »

Elles étaient enfin arrivées à l’aéroport. Elles soupirèrent toutes les deux. Elles sortirent les bagages et réveillèrent les enfants qui avaient réussi à dormir malgré leur dispute. Caly les accompagna jusqu’à l’enregistrement. Ce fût le moment des « au revoir ». Anna et Vic pleurèrent de quitter leur marraine, ils avaient déjà beaucoup pleuré en laissant leur tonton Adam. Athénaïs de laisser sa sœur une fois de plus.

Caly : « Appelle-moi quand vous serez arrivés. »

Athénaïs : « Pas de souci. » Elle se jeta dans les bras de sa sœur. « Tu vas me manquer. Je t’aime soeurette. »

Caly : « Je t’aime aussi. On se revoit très vite. »

Athénaïs : « Prends soin de toi surtout. »

Caly : « Promis. »