Manhattan Baby - enquête + ship (Smac, Sheldon/OS)

Chapitre 10

Lindsay était en train de scruter minutieusement le sixième costume de Joseph Wilson et, comme pour les cinq autres, elle ne trouva aucun accroc, ni sur le pantalon impeccablement repassé, ni sur la veste empesée. Elle n’avait pas non plus décelé de trace de reprisage. Les vêtements étaient impeccables.
Elle reposa sa loupe et réfléchit. Se pouvait il que Wilson ait plus que six costumes et qu’il se soit débarrassé du septième ? Il fallait qu’elle appelle le tailleur pour vérifier son carnet de commande.
Avant de passer son coup de fil elle regarda son portable. La nounou ne lui avait pas téléphoné. Elle fut rassurée, Lucy allait mieux et avec un peu de chance Danny et elle réussiraient à passer une nuit complète aujourd’hui.
Elle releva la tête et observa de loin Sheldon qui travaillait avec Adam sur l’appareil photo retrouvé dans la chambre de l’étudiant. Apprendre que Cécile avait fait une fausse couche l’avait beaucoup touchée. Elle appréciait beaucoup son collègue et elle était sûre qu’il aurait fait un excellent père, lui qui était si doux. Elle pensa aussi à la pauvre Elizabeth Mitchell qui avait été probablement tuée parce qu’elle était enceinte. Elle prit un air décidé : ils allaient résoudre cette affaire rapidement afin de rendre justice aux deux jeunes femmes.

Joseph Wilson était assis à côté de son avocat, un membre très influent du barreau de New York, grassement payé par les parents très aisés du jeune homme.
Mac l’observa un instant depuis le couloir. Il avait l’assurance de ceux qui s’imaginaient que leur richesse les mettrait continuellement à l’abri. Il ne craignait pas les conséquences de ses actes et arborait une posture méprisante.
Taylor détestait ce genre de personne, qu’elle fasse partie du gratin ou qu’elle fréquente les bas-fonds de la Grosse Pomme. Il avait réuni assez d’éléments pour réclamer un échantillon d’ADN et un relevé d’empreinte mais le procureur lui avait bien fait comprendre qu’il fallait agir avec prudence afin de ne pas froisser les grands pontes de la ville. L’ancien marine se fichait complètement de ces recommandations. Il n’était pas un politique et rien d’autre ne l’intéressait que la justice et l’établissement de la vérité.
C’est résolu à obtenir quelque chose du jeune homme qu’il entra dans la salle.
Tout de suite les deux hommes arrêtèrent leur conversation.
« Mon client ne dira rien.
- Très bien, je parlerai alors. »
Mac s’assit de l’autre côté de la table et regarda intensément Wilson. Ce dernier fuyait son regard.
« Monsieur Wilson. Il a été établi que vous êtes le commanditaire du vol d’un appareil photo et que vous receliez cet objet dans votre chambre. Il est également attesté que vous connaissiez une de notre victime, Elizabeth Mitchell, avec qui vous avez eu une liaison amoureuse de trois mois et qui s’est terminée en janvier dernier. Enfin plusieurs témoins ont confirmé que mademoiselle Mitchell participait à une séance d’intégration spéciale qui se déroule chaque année dans le plus grand secret et qui a pour but d’élire l’élite de toutes les fraternités et sororités de l’université de Columbia.
Etant vous même président de la fraternité Béta Theta Pi, vous étiez présent lors de cette soirée. »
Wilson ne répondit rien. Son avocat se pencha vers Mac.
« Je vous le répète lieutenant Taylor, mon client n’a rien à dire.
- Il n’a peut être rien à dire mais moi j’ai quelque chose à faire. Voici une commission rogatoire m’autorisant à procéder à des prélèvements ADN et des relevés d’empreintes sur votre client. » Le chef de la police criminelle lui tendit le document.
L’avocat le saisit du bout des doigts et l’étudia scrupuleusement. Il le reposa sur la table et évitant de regarder WIlson lui demanda de se soumettre aux tests demandés.
« Mais vous m’avez dit que je ne risquais rien ! S’énerva l’étudiant.
- Si vous n’avez rien à vous reprocher vous ne risquez rien. » lui rétorqua Mac en sortant des cotons tiges.


Il était tard et Sheldon avait hâte de retrouver Cécile. Elle lui avait envoyé un texto pour le prévenir qu’elle était rentrée dans la matinée et que cela allait plutôt bien. Il savait que son amie était très forte mais il doutait que cela soit la grande forme après l’intervention qu’elle avait subie. Elle allait avoir besoin de repos et de se changer un peu les idées
C’est pour cela qu’avant de rentrer il avait pris le temps de passer dans une librairie et de faire quelques autres courses pour lui ramener de quoi s’occuper.
Il entra doucement. La lumière du living était allumée et de la musique s’échappait de la pièce. Il passa dans la pièce et s’arrêta à l’embrasure. La mélodie mélancolique des Pink Floyd emplissait l’air. Cécile dormait, recroquevillée sur le canapé. Pour la première fois depuis qu’il la connaissait elle était vêtue d’un jogging et d’un vieux pull. La table basse devant elle était jonchée de mouchoirs en papier froissés en boule et de paquets de gâteaux à moitié finis. Au milieu trônait un verre de vin flanqué d’une bouteille vide. L’ancien légiste grimaça. C’était pire qu’il ne le pensait, sa tenue et la bouteille de vin en témoignait. Il éteignit le CD et recouvrit la jeune femme d’une couverture, puis il alla se coucher sans chercher à la réveiller car lui aussi était fatigué de tout cela.
Ils auraient une discussion le lendemain mais pour le moment il avait besoin de repos.

Il fut tiré du sommeil par l’odeur du café. 6h30, il était temps qu'il se lève de toute façon.
Il se traina jusqu’à la cuisine. Cécile semblait transformée par rapport à la veille. Elle était soigneusement coiffée et portait une robe de laine noire avec une paire de bottes. Le living était étincelant, toute trace du désordre de la veille ayant disparu. Sheldon fut rassuré. Il avait craint qu’elle n’entre en dépression mais apparemment le coup de blues de la veille avait été passager.
« Salut, l’accueilli t’elle en lui tendant une tasse
- Salut.
- Bon, avant que tu ne dises quelque chose, je m’excuse pour hier. J’avais besoin de faire toutes ces choses régressives pour repartir de bon pied.
- Si cela t’a fait du bien tant mieux mais la prochaine fois évite de boire ma meilleure bouteille. »
Elle prit un air gêné.
« Je crois que ce n’est pas la seule bêtise que j’ai fait hier.
- Qu’est ce que tu as fait, demanda Sheldon, s’attendant au pire.
- J’ai rappelé l’agent immobilier pour annuler l’achat de la maison …
- Pourquoi ?
- Tu avais raison, c’est trop grand pour moi seule. »
Il ne répondit pas mais il sortit ce qu’il était aller lui acheter la veille.
« Tiens, cadeau. »
Elle regarda avec scepticisme la boîte qu’il lui tendait. Elle était en bois et avait la taille d’un plumier.
« C’est un casse-tête pour t’occuper pendant que tu vas rester ici te reposer. Je t’ai pris aussi des livres et j’espère que pour une fois tu vas m’écouter et rester tranquille.
- Ok, Doc, répondit elle en reposant la boîte sur la table. Je crois que je n’ai pas trop le choix de toute façon. »
Il fit non de la tête et alla se prépara pour retourner travailler. Son humeur s’était nettement améliorée depuis son réveil: pour une fois il avait eu le denier mot et c’était plutôt agréable.

Chapitre 11

Mac était une nouvelle fois pensif ce matin. Il repensa à la veille et à son rendez-vous avec Stella.
Il avait eu du mal à la faire décoller de son bureau mais il avait coupé court à ses objections et lui avait tendu son manteau.
Elle avait abdiqué de mauvaise grâce et l’avait suivi. Une fois installé chez Joe’s il avait commandé à boire et ils avaient commencé à parler boulot. Pour la première fois depuis bien longtemps un silence gêné s’était rapidement installé entre eux. Il du se remémorer l’incident de la douche et se rappeler sa peur de la perdre le mois d’avant pour trouver le courage de se lancer.
« Stella, avait il commencé
- Qu’est ce qu’il y a Mac ? Elle le noyait dans l’émeraude de ses yeux.
- Pourquoi me fuyez vous depuis trois semaines ?
- Je ne vous fuis pas ! s’écria t’elle
- Pourtant vous êtes plus distante que d’habitude. Aurais-je eut un mot ou fait quelque chose de déplacé pendant votre convalescence ? »
Stella ne le regardait plus, ayant trouvé un intérêt incroyable au contenu de son verre.
« Stella, reprit Mac en posant sa main sur son bras.
Elle se tourna vers lui, le rouge aux joues.
« Je vais être franc avec vous. J’ai eu très peur quand vous avez été blessée par ce fou. J’ai même réalisé quelque chose. » Il s’arrêta et déglutit. C’était plus difficile qu’il ne lavait cru et l’attitude froide de son amie ne l’encourageait pas. Mais il s’était promis qu’il n’attendrait plus.
« J’ai réalisé que je tenais à vous. Oui, je tiens à vous mais pas comme à une amie. »
Stella restait silencieuse et elle avait de nouveau baissé la tête. Mac ne se démonta pas et continua son monologue.
« Vous avez toujours été là, vous avez été mon amie, ma confidente, mon soutien. Vous avez montré tellement de qualités. Je crois que vous êtes tout ce que j’attendais. »
Sa main quitta alors le bras de la jeune femme pour lui prendre le menton et relever sa tête vers lui. Il vit que se yeux brillaient plus que tout à l’heure.
« Stella, aidez moi ! Je suis en train de vous dire que je vous aime ! »
Pour toute réponse la jeune femme se pencha vers lui et posa ses lèvres sur les siennes. Le baiser resta chaste et elle se redressa après quelques instants.
« Mac, je suis très heureuse et je vous aime aussi. Mais cette annonce est assez inattendue et je crois que j’ai besoin d’un peu de temps pour faire le point. »
Sur ce elle se leva et quitta le bar laissant un Mac ne sachant pas quoi penser de sa dernière phrase.


Il sentit une présence dans son bureau et se retourna. Elle était là, un doux sourire éclairant son visage. Il la laissa venir.
« J’ai bien réfléchi. Et si je ne t’ai pas découragé avec ma fuite d’hier soir, je suis prête à vivre quelque chose avec toi. »
Taylor se leva et lui prit la main. Il la porta à ses lèvres et y déposa un baiser.
« Si cela ne te dérange pas, on en reparlera ce soir. Pour le moment j’ai besoin du lieutenant Bonasera.
- Pas de problème chef, lui répondit elle malicieusement. Quel est le programme du jour ?
- S’occuper des résultats ADN de Joseph Wilson et confirmer qu’il a bien tué Pollard et Mitchell. »

« On a un problème ! »
Lindsay venait d’entrer dans le bureau avec les résultats d’analyse ADN. Elle ne sembla pas remarquer la gêne de ses supérieurs.
« L’ADN de Wilson est bien sur le plomb retrouvé dans le mollet de Pollard mais il ne correspond pas avec les échantillons prélevés sur le fœtus.
- Il n’est pas le père ?! s’écria Stella
- Non.
- On va quand même le réinterroger. » décida Taylor.

Joseph Wilson avait beaucoup perdu de sa superbe depuis la veille. Mac s’assit en face de lui, les résultats ADN dans la main.
« Nous avons la preuve que vous avez tiré sur Jerry Pollard. Pourquoi ? »
Le garçon se taisait.
« Plus vous coopérez, moins le nom de votre famille sera en Une des médias, argumenta l’ancien Marines.
- Ils s’enfuyaient, c’était un moyen de les ralentir.
- Qu’est ce qu’ils fuyaient ?
- Le rite de passage final.
- Pollard faisait parti d’une fraternité ? »
Wilson eut un petit rire méprisant.
« Non, pas lui. Lui il n’était rien. C’était Lizzie la disciple.
- Pourtant on a retrouvé dans son estomac des produits faisant penser à un bizutage.
- Il était le soutien de Lizzie. Elle pouvait lui demander de passer deux épreuves à sa place. Il avait subit le gavage.
- Qu’est ce qui s’est passé alors ?
- Avec les autres bizuteurs on s’est laissé emporter. On les a coursé et après on leur est tombé dessus et on leur a mis une dérouillée. Mais ils étaient vivants quand on les a laissé dans le tunnel Est du parc.
- Elizabeth Mitchell était enceinte, continua Mac
- Oui, je le savais et je pensais qu’en la frappant au ventre elle perdrait le bébé. Ce n’avait jamais été sérieux entre nous et je ne pouvais pas sacrifier mon avenir pour ça. »
Mac le regarda, dégoûté.
« Elle vous avait dit que l’enfant était de vous ?
- Non mais les rumeurs vont bon train sur le campus.
- Je suis désolé de vous apprendre que vous n’étiez pas le père, les tests ADN ne correspondent pas. »
L’étudiant le regarda abasourdi. Puis une lueur de compréhension d’alluma dans son regard. Mac la remarqua et réalisa quelque chose.
« Vous n’étiez pas seul pour déplacer les corps et y mettre le feu. Vous avez aidé quelqu’un !
- Je ne l’ai pas brûlée ! »
Wilson paraissait horrifié
« Vous ne l’avez pas éventrée non plus ? » insista Mac
Le jeune homme était devenu blanc. Il se referma complètement.
« Je n’ai plus rien à vous dire.
- Je ne vous lâcherai pas et bientôt je saurai qui vous a aidé. » Mac se leva et quitta la pièce.


« Non, je suis désolé mais je ne peux pas te rendre ton appareil pour le moment. » Adam essayait de rester ferme face à son interlocutrice.
« Mais j’en ai besoin pour travailler ! » argumenta Cécile Rhymes à l’autre bout du fil.
A la demande de cette dernière, Adam avait déjà posé pour la photographe et au fil des shootings ils étaient devenus amis.
« Nous n’avons pas fini les analyses, justifia t’il
- Vous avancez au moins ? railla la jeune femme
Adam repensa aux dernières complications et soupira.
« Notre suspect semble bien avoir tiré sur le garçon mais il n’est pas le père du bébé de la victime. Mac pense qu'il couvre quelqu'un.
- Il y aurait donc moyen qu’il n’est été qu’un complice ?
- euh … oui .. Mais je ne t’ai rien dit. Salut ! » Ross raccrocha précipitamment avec l’impression de s’être fait avoir.

Hier j'ai fait ma marmotte et j'ai hiberné toute la journée avec des litres de thé, un kilo de pain d'épices et des tonnes de CD de Noël. :noel01:
Ca m'a laissé le temps d'avancer dans la fic. Sans plus attendre ; la suite !


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Chapitre 12

Cécile avait l’impression d’avoir le crâne dans un étau. Elle préférait penser que cela venait du casse-tête de Sheldon que de la bouteille de Bordeaux qu’elle avait bu la veille. Elle était contente qu’il n’ait pas encore vu qu’elle avait également descendu la moitié de sa bouteille de whisky. Elle n’avait pas été raisonnable, surtout si tôt après son hospitalisation, mais elle avait toujours fonctionné comme cela : une bonne cuite pour noyer le problème et aller de l’avant avec une migraine carabinée en pénitence.
La sonnette de la porte d’entrée résonna. Elle reposa la boîte qu’elle tentait d’ouvrir pour la septième fois de la journée et alla ouvrir.
Juan Halls, son assistant, était sur le pas de la porte. Il marmonna un bonjour et lui tendit ce qu’elle lui avait demandé.
Elle le remercia et lui proposa d’entrer ce qu’il refusa dans un autre grognement. Elle cru distinguer un « Prends soin de toi » alors qu’il dévalait les escaliers mais elle n’en était pas sûre.
Elle aimait beaucoup travailler avec Juan, même si ce dernier était un ours mutique. Ou peut être justement parce que c’était un ours mutique. Son travail était irréprochable et elle pouvait toujours compter sur lui.
Elle ouvrit le sac que Halls lui avait donné. Elle y trouva une boîte de chocolat accompagnée d’un post-it rédigé dans une écriture illisible « Courage, à bientôt, J. ».Elle sourit. Oui elle aimait bien Juan et apparemment c’était réciproque.
Elle sortit ensuite la carte mémoire du premier appareil photo qu’ils avaient utilisé pour le reportage à Columbia. Celui qu’on lui avait volé était presque vide et il ne détenait que quelques clichés des armoiries des fraternités de l’université. La quasi totalité du reportage se trouvait dans le petit morceau de composant électronique qu’elle avait en main.

Elle fit défiler les photos, se demandant laquelle intéressait les meurtriers de Jerry Pollard et Lizzie Mitchell. D’après les informations qu’elle avait récoltées et ce qu’elle avait réussi à obtenir d’Adam, Lizzie participait à l’initiation suprême, elle était enceinte mais pas de Wilson, contrairement à ce que dernier croyait. L’étudiant couvrait quelqu’un ce qui signifiait que c’était quelqu’un de beaucoup plus important que lui dans l’élite de la fraternité Béta Théta Pi.
Rhymes fronça les sourcils et récupéra le cadeau de Hawkes qu’elle avait laissé sur la table basse. Tout en manipulant l’objet elle continua à réfléchir. Wilson était le président de la fraternité, il était donc le plus puissant membre de la maison. Mais il existait des personnes plus puissantes. Des anciens. Un déclic se fit dans son cerveau en même temps que dans la boîte.
Elle regarda l’objet et vit qu’elle avait juste débloqué une partie du mécanisme. Elle jura et balança le casse-tête sur le canapé puis se rassit devant son ordinateur.
Au bout de quelques instants elle s’arrêta sur une photo.
« Bingo » murmura t’elle en prenant son téléphone.


Hawkes raccrocha et alla directement trouver son chef.
« Mac ! » s’écria t’il en rentrant en coup de vent dans le bureau de Taylor.
Ce dernier releva la tête du dossier qu’il était en train d’étudier et regarda son employé avec circonspection.
« Qu’est ce qu’il y a Sheldon ?
- Je crois qu’on a une nouvelle piste dans l’affaire Pollard/Mitchell ! »
L’ancien légiste résuma rapidement ce que Cécile avait découvert. Mac se leva.
« Elle a dit qu’elle transférait les photos à Adam ? demanda t’il
- Il doit les avoir reçues maintenant.
- Bon, allons y. Appelez les autres et on se retrouve au labo vidéo. »
Hawkes acquiesça et sortit.
Cinq minutes plus tard Mac, Stella, Danny, Sheldon et Lindsay entouraient Adam qui avait affiché sur l’écran de contrôle central les clichés envoyés par Rhymes.
Cette dernière était en audioconférence.
« Ayant été moi-même membre d’une sororité à Harvard, je connais les règles qui régissent ces associations souvent plus obscures qu’elles ne le laissent paraître. Appartenir à une fraternité c’est pour la vie. Chaque association est très fière de ses illustres membres et elle cultive précieusement carnet d’adresses et réseaux d’influence.
En gros, poursuivit elle, les étudiants membres d’une de ces corporations bénéficient la plupart du temps de l’aide bienveillante des anciens, tout en ayant à l’égard de ces derniers un profond respect.
Wilson est le membre le plus important de la maison et il nie avoir commis les meurtres. Cela est corroboré par les preuves. Cependant il refuse de donner un nom de complice.
- Comment savez-vous tout cela ? » L’interrompit Mac en regardant Hawkes. Ce dernier lui fit comprendre par geste qu’il n’y était pour rien.
Adam était, quant à lui, content que tous ses collègues soient derrière lui et ne le voient pas piquer un fard.
« Ce n’est pas le sujet, reprit Rhymes, un soupçon d’impatience dans la voix. Ce que je veux dire c'est que Wilson ne dit rien parce qu’il couvre quelqu’un de plus important que lui.
- Tu penses à un ancien ? proposa Danny
- En effet. Adam ? Tu as affiché les photos que j’ai envoyées ?
- Oui nous les avons devant les yeux, confirma le technicien.
- On a volé un de mes appareils car on pensait qu’il contenait quelque chose de compromettant. Manque de chance pour eux, toutes les photos étaient dans un autre appareil. J’ai revu tous les clichés pris et j’ai recherché les personnes photographiées ayant un rapport avec Béta Théta Pi. Adam, affiche le numéro DCIM 0054565 s’il te plait.
- C’est bon. »
Stella se pencha sur l’image et la scruta intensément.
« Il n’y a rien dans cette pièce qui me fait penser à une fraternité. Qui est sur le cliché ?
- C’est Craig Moore, doyen de la chair de philosophie. Combattant notoire du bizutage, répondit Cécile. Zoomez sur ses mains.
- Il a un écusson sur sa chevalière, s’écria Lindsay.
- Les armoiries de Béta Théta Pi, confirma Mac.
- Boom, fit Danny. »
Les experts se redressèrent et Mac reprit la parole.
« Merci Cécile, nous allons perquisitionner le bureau de ce Moore. Eut égard à votre aide je n’insisterai pas pour savoir comment vous êtes toujours au courant de tout mais je vous serai gré de ne plus vous impliquer dans nos enquêtes.
- Je vais essayer. » Répondit la jeune femme un sourire dans la voix. Puis elle raccrocha.
Mac se tourna vers Hawkes.
« Si nous avions de la place dans l’équipe je lui aurait proposé de l’engager.
- Ne faites surtout pas cela, elle serait capable d’accepter ! » S’horrifia ce dernier.
Mac renvoya chacun à sa tâche. Puis il appela Don et demanda à Stella de l’accompagner à l’université.

Beaucoup de travail ces derniers temps et une fic de Noël à avancer. je n'ai cependant pas oublié mes étudiants incendiés dans les égouts ...

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Chapitre 13

Alors qu’ils se dirigeaient d’un pas déterminé vers la porte du bureau de Craig Moore la route leur fut barrée par la secrétaire de ce dernier. La jeune femme d’une trentaine d’années s’était précipitée devant eux en leur criant d’une voix stridente que le Docteur Moore était très occupé et qu’il ne fallait le déranger sous aucun prétexte.
Flack sortit la commission rogatoire qu’il avait peiné à avoir et l’agita sous le nez de l’employée.
« Mademoiselle, comme vous êtes assez diplômée pour dactylographier une tonne de courrier hautement intellectuel je pense que vous n’aurez aucun mal à saisir ce qui est écrit sur ce modeste papier.
- Qu’est ce que c’est ? demanda t’elle en parcourant la feuille
- C’est écrit, Police, poussez-vous de là ou on vous embarque. » Répondit le détective en l’entraînant sur la gauche.
Mac et Stella en profitèrent pour entrer dans la pièce.

Les deux personnes présentes dans le bureau sursautèrent. Moore était assis dans un large fauteuil, une jeune étudiante sur les genoux. La fille se leva d’un bond et s’enfuit sans demander son reste.
« Monsieur Moore ? demanda Mac en se tournant vers l’homme
- Docteur Moore, précisa l’homme
- On se passera du titre aujourd’hui. » Répondit brusquement Stella
L’homme se leva. Il paraissait très calme mais ses yeux gris étaient orageux.
« Je ne crois pas que nous ayons rendez-vous ! Jane ? Qu’est ce que c’est que ça ? »
Il sortit et vit sa secrétaire sagement assise à son poste en train de répondre aux questions de Flack.
Mac lui tapa sur l’épaule pour attirer son attention.
« Monsieur Moore, je suis le Lieutenant Mac Taylor et voici les Lieutenants Bonasera et Flack. Nous sommes ici pour vous interroger au sujet du meurtre de Jerry Pollard et d’Elizabeth Mitchell. »
Le professeur resta impassible
« Je ne connais pas de Pollard.
- Mais Elizabeth Mitchell oui. Elle suivait votre cours d’histoire des civilisations, insista Mac.
- Ca ne me dit rien … Il y a tellement d’étudiants qui suivent mon cours.
- Et d’étudiantes … » Compléta Taylor, sarcastique.
Pendant ce temps Stella faisait le tour du bureau de Moore. Deux choses retinrent son attention : une housse de pressing volumineuse suspendue à un porte-manteau et un long coupe papier en cuivre posé sur la table. Elle saisit ce dernier et chercha son flacon de dans sa mallette. Elle aspergea le coupe papier avec le révélateur et attendit une éventuelle réaction chimique.
Au bout de quelques secondes elle se releva.
« Mac ? »
Le chef des CSI se retourna.
« Qu’est ce que vous faites ?! » s’écria Moore
« Ma collègue teste vos affaires pour voir si nous ne trouvons pas de sang. Apparemment le résultat est positif.
- Je … Je me suis coupé en début de semaine, se justifia le professeur.
- Et il y a quoi là dedans ? S’enquit Stella en se dirigeant vers la patère.
- Des affaires à ma femme.
- On va vérifier, se méfia Mac. Stella, ouvres la housse. »
La jeune femme s’exécuta et découvrit un complet bleu marine tout droit sorti du pressing.
« Un peu grand pour votre femme … »
Taylor appela Flack.
« Don, veuillez accompagner le Docteur Moore jusqu’à votre voiture, j’ai quelques questions à lui poser. »
Le détective posa sa main sur l’épaule de Moore et le conduisit vers la sortie.


Hawkes s’arrêta à côté de Stella. Tout deux regardaient depuis le couloir Mac et Don en train d’interroger le professeur.
« Qu’est ce qu’il a dit ? demanda l’ancien légiste
- Rien pour le moment. On attend les résultats sur le sang relevé sur le coupe papier et Lindsay examine le costume.
- Et Wilson ?
- Aux premières loges. » L’informa t’elle en montrant de la tête la porte de la pièce à côté de la salle d’interrogatoire.
Pendant ce temps Mac tentait de faire reconnaître à Moore son implication dans les meurtres des deux étudiants.
« Lizzie Mitchell était l’une de vos conquêtes ?
- Je ne couche pas avec mes étudiantes !
- Et la fille qui était sur vos genoux, elle était professeure elle aussi ? » Rétorqua Don
Moore ne releva pas et détourna la tête.
« Connaissez vous Joseph Wilson ? » Taylor tentait de changer d’approche.
« C’est le président actuel de la maison Béta Théta Pi. En tant que membre de la fraternité il est évident que je le connais.
- Vous avez eu des contacts avec lui dernièrement ? »
L’homme soupira.
« Il est venu me voir samedi dernier. Il voulait que je l’aide.
- A quoi faire, le pressa Don
- Un bizutage qui avait mal tourné. Il pensait que les aspirants étaient morts et il voulait cacher les corps. A ce que j’ai compris la fille était enceinte de lui et il voulait éviter un scandale.
- Et vous l’avez aidé ? » Le jeune détective était circonspect.
Moore regarda le pins accroché à la veste de Mac.
« Il n’y a pas que dans l’armée qu’il existe un code d’honneur. Les membres d’une même fraternité doivent se serrer les coudes.
- Professeur, ne parlez pas de ce que vous ne connaissez pas, gronda l’ancien Marine. Ce n’est pas faire preuve d’honneur que de dissimuler un double meurtre ! »
Il s’interrompit en entendant Stella entrer. Elle affichait un sourire prometteur.
« Nous avons les résultats de nos différentes analyses. Le sang retrouvé sur votre coupe papier est celui d’Elizabeth Mitchell et votre costume, bien que parfaitement nettoyé, présentait un accroc au niveau de la jambe. Les fibres de vos vêtements correspondent avec eux retrouvés sur la scène de crime. »
L’universitaire croisa les bras et la toisa du regard.
« J’ai déjà reconnu être présent sur la scène de crime mais je n’ai pas participé aux meurtres. J’ai juste aidé le jeune Wilson à faire disparaître les corps. C’est lui le meurtrier.»
A ce moment ils entendirent des cris provenant de la pièce adjacente. Joseph Wilson, placé là pour écouter l’interrogatoire du professeur, hurlait son innocence.
Mac s’adressa à Flack
« Don, sortez les tous les deux et mettez les en cellule. J’ai besoin d’encore un peu de temps pour trouver le coupable. »