Coup de foudre [Ship]

Don se réveilla pour la seconde fois, mais de suite il sentit que Caly n’était plus là. Ni à ses côtés ni dans l’appartement.
C’est comme si la chaleur qu’elle dégageait avait déserté les lieux. Il se redressa rapidement et passa une main lasse dans ses cheveux.
Elle était partie, sans lui dire au revoir. Elle lui manquait. Il se toucha les lèvres, il avait la sensation d’y sentir les siennes. Un rêve sans aucun doute.

Don se leva du canapé et regarda autour de lui, le jour se levait sur New-York. Il regarda sa montre : 6h02. Il se dirigea vers la cuisine, Caly ne lui en voudrait pas de s’être préparé un café. Il découvrit avec surprise, posés sur le comptoir, un trousseau de clés et un petit mot à son attention laissé par Caly.

« Don,
Voici les clés de l’appartement, surtout fais comme chez toi.
Tu sais où se trouve la salle de bains et le café est dans le placard au dessus de la cafetière.
Avec tes talents de détective tu trouveras sans aucun problème les tasses.
Je suis partie pour l’atelier, je me suis levée tôt, j’aurais eu des scrupules à te réveiller alors que tu dormais si profondément.
Je tiens à te remercier pour cette nuit, tu n’étais pas obligé de rester.
Je t’appellerai dans la journée pour voir si tout va bien.

Merci infiniment.

Bisous.

Caly

PS : tu sais que tu es très mignon quand tu dors ! »

Alors qu’il se sentait si triste quelques minutes auparavant, la lecture de cette note remonta le moral de Don en flèche. S’il s’en était voulu de ne pas avoir entendu la jeune femme se lever, ce mot lui ôtait la culpabilité qu’il ressentait encore quelques instants plus tôt.

Il le relut encore et encore et encore. Il ne se lassait pas de regarder l’écriture douce et élégante de Caly.
Il sourit, mit le mot dans la poche de sa chemise, près de son cœur.

Elle le trouvait mignon.

Il avait l’impression d’être retombé dans l’adolescence. Mais une chose était sûre, il aimait cette femme plus qu’aucune autre auparavant. Et plus il apprenait à la connaître, plus il l’aimait.

Les ennuis arriveraient bien assez tôt alors pour l’instant il voulait juste imaginer qu’elle était à lui. Il se remit à penser à leur nuit et eut une nouvelle fois la sensation d’un doux baiser. L’avait-il seulement rêvé ou non ?


Washington

Adam n'arrivait toujours pas à fermer l'oeil, malgré sa journée de travail et son vol.

Il avait eu Caly au téléphone, pour lui dire que tout allait bien et que son voyage s'était bien déroulé. Il s'était efforcé de prendre une voix enjouée afin de ne pas l'inquiéter. Elle l'était déjà suffisamment en ce moment.
Elle lui avait annoncé qu'elle dînait chez James en compagnie de Stella. Cela ne pourrait lui faire que du bien.

Ses pensées revinrent une nouvelle fois sur ce qu'il avait surpris quelques heures auparavant.

Don amoureux de Caly.

Cela semblait irréel et il n'arrivait pas à se faire à cette idée.
Don avait toujours été un séducteur. Et là il serait fou d'amour pour sa meilleure amie. Il avait du mal à le croire.

Puis soudain, la surprise laissa place à la colère et à la jalousie.

Il était en colère contre lui-même. Jamais il n'aurait dû présenter Caly à l'équipe. Elle faisait partie de son jardin secret, de ce qu'il tenait à préserver. Elle lui permettait de sortir du labo et des affaires morbides. Elle était ce qui l'aidait à être vivant. Il avait réussi à la tenir à l'écart de tout ça pendant toutes ces années et maintenant elle allait côtoyer ce monde de mort et de violence continuellement.

Il était jaloux. Il ne voulait pas qu'un autre prenne sa place auprès d'elle.

Il était en colère contre Don. De toutes les filles présentes sur Terre, il fallait qu'il tombe amoureux de sa meilleure amie.
Et si jamais il vivait une relation avec Caly et qu'il se lasse. Qui devra la ramasser à la petite cuillère ? Qui essuiera ses larmes ? Qui la réconfortera la nuit ? Qui l'aidera à reconstruire son cœur brisé ? Il l'avait déjà fait et le referait sans hésiter mais voir la tristesse et la déception de son amie l'avait ébranlé.

Il avait beau adorer son ami, il aimait encore plus Caly alors il n'accepterait pas que Don lui fasse du mal et il ferait en sorte que ça n'arrive pas.

New-York
Caly avait essayé de joindre Don mais elle était directement tombée sur son répondeur. Elle lui laissa donc un message.

Elle appela par la même occasion Sheldon, Danny et Mac. Elle réussit à parler aux deux premiers, qu'elle invita à venir à l'atelier récupérer leurs commandes.

Elle préféra ne pas laisser de message à Mac, elle voulait éviter que Stella tombe dessus. Elle réglerait ça plus tard.

Elle était penchée sur sa table à dessin quand son portable sonna, sans même prendre le temps de vérifier le nom, elle décrocha.

Caly : « Calypso. »

? : « …. »

Caly : « Don ! Comment vas-tu ? »

Don : « Bien et toi ? »

Caly : « Très bien. À part que je bosse depuis 5h00 et que je commence à avoir mal au crâne. »

Don : « Je suis désolé. »

Caly : « Ne le sois pas. Ça m'apprendra à faire du zèle. »

Don : « Au fait Caly, je dois te rendre tes clés. »

Caly : « Oui c'est vrai. Écoute je dois encore faire de la paperasse à l'atelier. Si tu veux tu me rejoins ici et nous irons dîner. »

Don : « Pas de souci, je finis un rapport et j'arrive. Mais cette fois, c'est moi qui t'invite. »

Caly : « Si tu y tiens. »

Don : « Oui j'y tiens. Je devrais être là dans une heure. »

Caly : « Je t'attends. »

Don : « A toute à l'heure Caly. »

Caly : « A toute à l'heure. »

Caly sourit. Elle était vraiment ravie de voir Don. Elle souffrirait, elle le savait. Cela arriverait toujours trop tôt. Elle l'aimait beaucoup. Trop sûrement.

Don était aux anges. Ce soir, il dînait en tête à tête avec Caly. Il se moquait de souffrir. Il se moquait des conséquences. Adam ne revenait que vendredi, en attendant il se prenait à rêver que Caly n'était qu'à lui. Et ce serait le cas ce soir. Il s'attela à son rapport pressé de la retrouver.


Mac discuta de ce qu’il avait appris de la bouche de Caly la veille, avec Stella. Celle-ci savait déjà que les sentiments qui unissaient Caly et Adam n’étaient pas amoureux. Mais elle n’aurait pas du tout imaginé cette
situation.

Stella se leva et s’apprêta à quitter le bureau de Mac.

Mac : « Où vas-tu ? »

Stella : « Prévenir Don. »

Mac : « Non ! »

Stella : « Comment ça non ? Tu sais combien il souffre de tout ça. »

Mac : « Oui, je le sais. Mais premièrement, nous ne sommes sûrs de rien, ce ne sont que des suppositions. Et je me vois mal aller trouver Caly pour obtenir des explications. Deuxièmement, si quelqu’un doit dire la vérité à Don et fournir des éclaircissements c’est Adam. Pas nous. »

Stella se rassit vaincue par le bon sens de Mac.

Mac : « Je sais que tu souhaites bien faire et que tu voudrais qu’ils soient heureux. Mais Adam devait avoir ses raisons et je pense que Caly a voulu aider son ami. Et je suis persuadé qu’elle ne le trahira pas. Chaque chose en son temps ma chérie. »

Stella : « Heureusement que tu es là tu sais. »

Mac : « Dois-je te rappeler que je suis Super Mac ?! »

Ils rirent ensemble et Stella embrassa Mac.

Elle était heureuse avec lui comme jamais elle n’aurait pensé l’être.

Cécile avait de nouveau passé la journée à l'atelier. Elle avait beaucoup de matière pour travailler et elle pensait qu'elle pourrait bientôt arrêter. Le reste se ferait au labo, elle devrait développer, vérifier les photos et voir avec Caly pour fixer leur choix sur les images à utiliser.

Cette après-midi, elle avait accompagné Liz chez un créateur qui avait demandé que ce soit les bijoux de Caly qui accompagnent ses créations. Ils s'étaient donc réunis pour décider quelles parures conviendraient le mieux.

Ce fût donc sujet d'essayages à répétition et de longues tractations. Liz lui expliqua qu'en général tous les bijoux étaient réservés avant la fin du show par les acheteuses.

Elle rentra chez elle harassée d'avoir tant piétiné, mais ravie de voir enfin le projet arriver à son terme. Il ne resterait plus qu'à convaincre Caly de la laisser exposer les photos où elle apparaissait.

Sheldon arriva, coupant ainsi la jeune femme de ses pensées. Il vient la rejoindre dans le canapé. Et tandis qu'elle lui narrait sa journée, lui en médecin consciencieux et amoureux prévenant se fit un plaisir de lui masser les pieds.

Au bout de quelques minutes, Cécile relaxée proposa à Sheldon de lui masser le dos. Il accepta et elle l'entraîna dans leur chambre. Elle se ferait une joie de lui masser tout le corps.


La nuit était tombée sur la grosse pomme, même si les jours avaient considérablement rallongés. Les longues journées d'été se feraient encore désirer quelques semaines.

Sur cette dernière constatation que Caly se remit au travail. Elle devait finir de signer les courriers pour Patricia et les documents comptables pour Alex. Elle regarda sa montre. Don devrait arriver d'ici une dizaine de minutes.


Caly prise par ses dossiers et ayant la musique en fond sonore, n'entendit pas la porte de l'atelier s'ouvrir.

? : « Bonsoir Mademoiselle Sadrosam. »

Caly sursauta de peur. Elle avait pâli tant sous l'effet de la surprise que par le malaise qui s'était emparé d'elle lorsqu'elle reconnut la voix
de son interlocuteur.

Malgré cela, elle tâcha de sourire. Que lui voulait-il ? Et comment était-il rentré dans l'atelier alors que celui-ci était sécurisé ?

Caly : « Monsieur Ibramovitch. Quelle surprise ! »

Monsieur I : « Bonne j'espère ? »

Pas du tout pensa Caly.

Caly : « Oui, bien entendu. Que puis-je pour vous ? Un souci avec le collier de votre femme ? »

Monsieur I : « Non aucun. Ma femme est conquise. Vous avez réalisé un travail fantastique. »

Caly : « Je vous remercie. »

Monsieur I : « Et à ce propos, je souhaiterais que vous créiez pour Irina une bague assortie au collier que vous lui avez fabriqué. »

Caly : « Mais bien sûr Monsieur Ibramovitch. Je peux vous proposer quelques croquis ...disons d'ici 2 jours. Je peux vous contacter au Regency comme d'habitude ? »

Monsieur I : « Vous n'avez pas un peu de temps à me consacrer ce soir ? »

Caly : « Cela va être difficile. Il faut que je retrouve le dessin définitif du collier et que je travaille à partir de celui-ci pour faire la bague. »

Caly priait intérieurement pour que Don arrive vite. Elle avait remarqué comment Ibramovitch la regardait. Il la déshabillait littéralement du regard. Elle n'avait jamais autant regretté de porter une robe.

Monsieur I : « J'aimerais tant vous voir à l'oeuvre Calypso ….Vous m'autorisez à vous appeler Calypso n'est-ce pas ? »

Caly avait les poils qui se hérissaient. Quand cet homme aux yeux porcins prononçait son prénom ça résonnait comme une menace. Un serpent l'aurait sifflé de la même façon vicieuse.