La théorie du chaos [smack]

Merci, merci... J'avais dit deux chapitres dans la semaine. je me suis un peu embrouillée les pinceaux - mais le second chapitre arrivera dès demain. Pour mettre un peu de baume au coeur de celles qui, comme moi, ont déjà épuisé leur semaine de vacances...
En attendant, je suis heureuse de voir qui vous accrochez toujours autant. C'est un plaisir d'écrire pour des lectrices averties et enthousiastes !

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Time it was and what a time it was it was,
A time of innocence a time of confidences.
Long ago it must be, I have a photograph
Preserve your memories, they're all thats left you
Simon&Garfunkel


"Ce que je veux ?" La rouquine les regarda avec surprise. "Ce que je veux, c'est simplement m'assurer que Rémy va bien. Qu'elle a tout ce dont elle a besoin. Je veux prendre soin de ma cousine... Je crois que c'est ce que ses parents auraient voulu." Mac posa une main apaisante sur la cuisse de Stella qu'il sentit se crisper. "Mlle Milton. Maddie, dit-il avec douceur. Je crois que nous ne devrions pas discuter de cela ici.
- Ah ?
- Nous allons prendre rendez-vous avec le juge, et nous nous reverrons là-bas."Comme elle eut l'air effrayée, il ajouta rapidement. "Pour en discuter. Ne vous en faites pas, c'est simplement la routine législative..." Maddie hocha la tête. "Très bien. Je suis à new-york pour encore une semaine.
- Où ?
- Je loge chez une amie. Maya Aldande." Ils se relevèrent tous les trois, les mains furent serrées - sans que Stella ne dise un mot. Juste avant qu'ils ne se séparent, Madeline tenta. "Excusez-moi... J'aimerai aller voir, Rémy aujourd'hui.
- Vous n'avez pas besoin de notre autorisation, lui fit remarquer le marine. C'est votre cousine.
- Je sais mais... je ne l'ai pas vue depuis longtemps. Et elle a confiance en vous, je me disais que peut-être vous...Je peux y aller seule, bafouilla la rouquine. c'est juste que ce serait plus facile si vous veniez.
- Plus facile pour qui ?
- Tout le monde, je...je crois." Stella ne semblait pas vraiment disposée mais son ami la prit doucement par le bras, s'éloignant vers la fenêtre "Excusez-nous un instant, Madeline." Lorsqu'ils furent hors de portée d'oreilles, il lui sourit avec encouragement. "Ce serait une bonne idée, non ?
- ...
- Rémy sera plus à l'aise si tu es là. Et puis, il faut qu'elle voit qu'il n'y a pas de problème." Stella détourna les yeux vers la rue. Dehors, les gens se pressaient comme si leurs vies en dépendaient. " Stel '?
- ...
- Il n'y aura pas de problème, n'est-ce pas ?
- Comment ? Comment tu veux qu'il n'y ait pas de problème ? Elle veut prendre la petite !
- C'est sa seule famille, tu sais. Apparemment, elle n'a plus aucun contact avec ses parents. Ce qui, en passant, est sans doute une bonne chose. Elle veut juste prendre soin de la seule famille qui lui reste. Tu peux comprendre ça, n'est-ce pas ?" Mac lui prit doucement le menton pour la forcer à le regarder dans les yeux. "N'est-ce pas ?
- Bien sûr. Elle...Je la comprends. Et...elle a l'air gentille.
- Oui. Elle en a l'air. Ecoute... Je ne sais pas du tout ce que dira le juge, mais je crois que pour le bien de Rémy on ne devrait pas la mettre au sein d'un conflit stérile." La scientifique eut un sourire tremblant. "Tu as raison. Comme toujours. C'est juste que...
- Tu es déçue.
- Pas seulement. La déception, je peux gérer. Mais je voulais... Je me disais que je pourrais me faire pardonner, en m'occupant d'elle.
- Et bien, premièrement, tu n'as rien à te faire pardonner, souviens-toi ?" Elle baissa les yeux. "deuxièmement... Madeline a l'air d'une jeune femme raisonnable. On trouvera un accord. Chez le juge." Stella plongea dans les yeux bleus, calmes comme la surface d'un lac en été. Comme à chaque fois, elle se sentait rassérénée. Ils n'avaient pas pu reparler du baiser mais elle était heureuse de voir qu'il ne semblait y avoir aucune gêne entre eux. Comme si tout était naturel. Comme si tout était possible. "Qu'est-ce que je ferais sans toi ?
- Ca, on ne le saura jamais, sourit-il. Parce que je serais toujours là.
- Tant mieux." Ils échangèrent un long regard. "Allons-y...Allons présenter Rémy à sa cousine."

"Rémy ? Bonjour, ma puce." Stella se pencha pour embrasser la fillette et la serra fort. Très fort. Bon sang, qu'est-ce qu'elle aimait cette enfant ! Comment ferait-elle si jamais Maddie l'emmenait à Philadelphie ? Quand Maddie l'emmènerait à Phyllie. "Il y a de la visite pour toi. Tu es prête ?" La fillette pencha la tête vers la droite, interrogatrice. "C'est ta cousine. Elle s'appelle Madeline. Maddie." Quelque chose passa dans les jolis yeux verts de Rémy - une sorte de sourire. "Tu te souviens d'elle ?
- Oui.
- Et bien, elle est venue pour te voir. Si tu es d'accord, bien sûr.
- oui" Stella avala sa salive, la gorge nouée. "Ok. Alors, je la fais entrer..." La petite main de l'enfant attrapa son poignet, comme la serre d'un aigle. "Je reste avec toi, ne crains rien."

Mac jeta un coup d'œil sur sa voisine : Madeline tortillait son pendentif de plus belle. Il y avait un air de famille, songea-t-il, quelque chose dans les yeux vert clairs comme de l'anis. Les cheveux roux. Oui, ces deux là étaient de la même famille..."Ca va aller ? s'enquit-il doucement.
- Je n'en ai aucune idée. Vous croyez qu'elle m'en voudra ?
- Non. Non, Maddie, je ne pense pas." La jeune femme le regarda, pleine de gratitude. "Merci. Vous êtes gentil...
- ...
- Pourquoi vous ne m'en voulez pas ?" Le scientifique fronça les sourcils. "Pardon ?
- Votre amie est furieuse contre moi, ce que je comprend très bien. Rém' est une gamine géniale - enfin, avant cet accident, elle était...vive, toujours à poser des questions et à inventer des histoires. Et faire de superbes dessins.
- Elle dessine toujours.
- Votre amie s'est attachée à Rémy. Elle a été là tout le temps, elle a planifié tout votre avenir, et je débarque pour tout démolir. C'est normal qu'elle me déteste maintenant.
- Elle ne vous déteste pas... Les choses sont un peu compliquées à gérer, c'est tout. Mais Stella sait prendre les bonnes décisions dans ce genre de situation.
- Vous croyez ?
- Bien sûr. Nous sommes ici, tous les quatre non ?
- C'est vrai." Maddie sourit. "A sa place, je ne suis pas certaine que j'aurai eu ce courage...
- Oh, si. Vous avez bravé votre famille, traversé un état et au lieu de passer les vacances avec vos amis, à fêter la fin des partiels, vous êtes dans un hôpital inconnu avec des inconnus.
- Oh, je...Rémy avait besoin de moi alors...
- Vous le faites pour Rémy. Stella, aussi.Elle et vous…vous n'êtes pas si différente. Croyez-moi, personne mieux que Stella ne peut comprendre l'importance d'une famille." La rouquine sourit. "Vous l'aimez vraiment beaucoup, n'est-ce pas ?
- Pardon ?
- Stella. Vous l'aimez." Rougissant, il la poussa gentiment vers la porte. "Allez, entrez maintenant. Tout se passera bien."

Sans lâcher la petite main de Rémy, Stella regarda Maddie s'installer maladroitement au bord du lit. Elle faillit dire quelque chose, présenter la jeune femme mais elle s'aperçut que c'était inutile. La fillette n'avait pas l'air effrayé du tout, au contraire. Elle considérait la nouvelle venue avec curiosité.

"Salut, Grenouille." La rouquine lui fit un sourire timide. "Tu te souviens de moi ? Je suis Madeline. Maddie. Tu as sacrément grandi depuis la dernière fois qu'on s'est vues..." Comme l'enfant ne disait toujours rien, Madeline poursuivit. "Tu sais... J'ai appris ce qui était arrivé. A toi. A tes parents. Je suis désolée, Rém'.
- ...
- Je les aimais beaucoup, et je sais qu'ils t'aimaient énormément eux-aussi... Je sais que tu dois avoir beaucoup de chagrin. Moi, j'en ai." Une larme s'échappa des yeux verts pour aller s'écraser sur le drap. La jeune femme se força à se ressaisir. "Pardon." Alors, il se passa quelque chose... quelque chose qui fit naître chez Stella un pincement juste sous ses côtes. A la place du cœur. Rémy tendit la main vers la joue de sa cousine et essuya les traces de son chagrin. Puis elle lui tendit sa précieuse poupée.

"Eh. Mais c'est Kit." Inconsciente du pas énorme que la petite venait de faire, Madeline attrapa la poupée et caressa distraitement les cheveux roux. "Comment elle va ? Elle ne se sent pas trop triste ?
- Si.
- Tu peux la rassurer. Dis-lui qu'elle va bientôt sortir d'ici et que les choses vont s'arranger. Il y a plein de gens qui veulent vous aider toutes les deux, Grenouille." Elle sourit. "C'est moi qui te l'avais offerte, cette poupée... A la maternité. Parce qu'elle avait les cheveux comme toi. Et moi. Il n'y a que Grand-mère qui a les cheveux roux à part nous...
- ...
- Je me souviens, la toute première fois que je t'ai vue avec tes cheveux couleur de feu... J'ai trouvé que tu étais le plus bébé du monde. Et tu as grandi, tu es devenue une jolie petite fille... Comme ta mère."

Plongées dans leurs souvenirs, elles ne s'aperçurent même pas que Stella avait quitté la chambre et qu'elle refermait doucement la porte sur la famille Milton. Encore une famille dont elle ne ferait jamais partie... Elle releva la tête et aperçu Mac qui l'attendait dans le couloir, parcourant un magazine périmé. Et elle eut un peu moins froid soudain. "Ey." Le Marine se redressa. "Ey, toi aussi. Comment ça se passe là-dedans.
- A merveille. Rémy a l'air...soulagée. Calme. Et Maddie est vraiment heureuse de revoir sa cousine. Elles vont s'en sortir toutes les deux, je le sens." Il lui prit la main, tendrement. "Et toi ? Ca va aller ?
- Bien sûr. Rém' est heureuse...c'est ce qui compte. Elle a une famille et c'est ce que j'ai toujours voulu pour elle. Ce n'est pas exactement comme ça que je voyais les choses mais je...je vais m'y habituer." Elle força un petit sourire. "Et puis, je ne suis pas toute seule, n'est-ce pas ?" Mac sourit. "Bien sûr que non. Tu ne l'as jamais été.
- Alors tout ira bien." Il porta la main blanche à ses lèvres. "Tu es une femme exceptionnelle, Stella Bonasera."

Ensuite...ensuite tout alla très vite. Elle se souvenait avoir eu l'intention de déposer un baiser sur sa joue. Elle se souvenait avoir sentit l'odeur entêtante du parfum masculin. Elle se souvenait... plus de grand chose après ça. Si ce n'était le tourbillons de sentiments qui l'avait emportée, loin, très loin, de l'hôpital lorsque leurs lèvres s'étaient touchées. Enfin.
Puis elle s'était redressée, vite. Un peu gênée, comme la veille dans la chambre. Mais il se contentait de sourire, sans lâcher sa main. "On rentre ?
- Euh...Oui. Oui, je...On rentre." Ensemble. "Mais je dois dire au revoir à Rémy." Il sourit. "Vas-y. Je t'attends." Toujours.

A suivre ; rdv chez le juge et grandes décisions !

ma chère Dilettante,

c'est que je suis en panne de superlatif et de compliments pour te dire à quel point j'aime ta fic, elle est tellement ........ et si ............ et puis ........... que franchement je ne sais pas quoi rajouter.

et la fin de ce chapitre c'est

vivement le prochain chapitre, je suis carrément accro à cette fic et je crois que je vais la relire souvent, tu as un énorme talent ...que dis-je ??? un immense talent !!!!!

continue de nous écrire tant de beautés, c'est un bonheur de les lire ....


merci merci merci et encore merci

Ta fic m'a vraiment manqué!
Ces deux suites sont vraiment parfaites, j'adore toujours autant
Je comprends l'attitude de Stell', elle se sent perdue avec toute cette histoire, elle qui espérait offrir à Rémy une famille....C'est triste pour elle
Cette suite m'a fait pleurer, voir Stella aussi triste et quand elle est sortit de la chambre d'hôpital se disant qu'elle ne ferait pas non plus partie de cette famille...
J'adore sa relation avec Mac, il prend toujours soin d'elle et reste présent quoi qu'il arrive pour s'assurer que tout va bien pour elle

C'est toujours un pur moment de plaisir que de te lire
J'ai hâte de lire la prochaine suite
Merci La Dilettante

poupi27 a écrit:

ma chère Dilettante,

c'est que je suis en panne de superlatif et de compliments pour te dire à quel point j'aime ta fic, elle est tellement ........ et si ............ et puis ........... que franchement je ne sais pas quoi rajouter.

et la fin de ce chapitre c'est

vivement le prochain chapitre, je suis carrément accro à cette fic et je crois que je vais la relire souvent, tu as un énorme talent ...que dis-je ??? un immense talent !!!!!

continue de nous écrire tant de beautés, c'est un bonheur de les lire ....


merci merci merci et encore merci

Alors je reprend le com de ma Poupi car elle a tout dit et que je pense la même chose ! :)

Cette suite est vraiment sublime et pleine d'émotion (comme à chaque fois en même temps lol) j'adore !!

Et la fin j'aime c'est trop mignon !! enfin !! :)

Merci pour cette superbe suite !!
hâte de lire la prochaine

Et voila, chose promise, chose due... Merci lectrices fidèles de vos messages ! J'espère que ce nouveau chapitre vous satisferai tout autant !

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Chapitre 22 : Till the end of Time

And look at you and me still here together
There is no one knows you better
And we've come such a long long way
Let's put it off for one more day

And everybody knows where this is heading
Forgive me for forgetting
Our hearts irrevocably combined
DeVotchka

Une semaine plus tard...

Stella secoua gentiment l'homme qui était couché à côté d'elle, souriant aux anges de son sommeil. Elle se demandait à quoi il rêvait... A qui.
Elle peut-être ? Ou bien Penelope Cruz ? L'idée de Mac entre les bras de la pulpeuse brunette lui arracha un sourire. D'autant plus bon cœur, que c'était dans ses bras à elle qu'il s'endormait presque chaque soir depuis l'arrivée de Maddie. "Mac..." Il grogna, chassa la main féminine comme on repousserait une mouche importune. "Mac !
- Quoi ?
- C'est l'heure." Dans un ultime effort, le marine souleva une paupière et se renfrogna. "Il est 6h00 du matin..." Pas qu'il n'ait été un lève-tard, ça non, mais il avait fini son service à 1h00 et il était épuisé. Et c'était la première fois depuis des années qu'il dormait si bien... C'était comme avec Peyton. Comme avec Claire. En fait, et c'était là toute l'ironie du sort, lui, le marine solitaire et renfermé n'était pas fait pour la solitude. Il dormait beaucoup mieux avec une main possessive ment placée sur la hanche de sa compagne. Son odeur sur l'oreiller à côté et sa chaleur contre lui. Seulement, la dite compagne n'avait pas l'air décidée à lui offrir une grasse matinée aujourd'hui. Elle le secouait comme un prunier, dans l'espoir de le faire réagir. "Je sais mais on va être en retard.
- En retard ?" Cette fois-ci, il était bien réveillé. Il se redressa sur un coude pour mieux voir son amie. Stella était assise au bord du lit, parfaitement coiffée et habillée. Très élégante dans son tailleur cintré, dont le gris orné de fines rayures noires la faisait ressembler à une de ses femme-active dans les pubs. "En retard ? répéta-t-il bêtement.
- Pour le rendez-vous. Pour le juge. Tu avais dit que tu voulais m'accompagner..." Elle parut un peu déçue qu'il ait oublié. "Mais si tu es trop fatigué tu peux rester dormir." Mac lui attrapa le poignet avant qu'elle ne s'en aille. "Je VEUX venir avec toi. Mais, plaida-t-il, la confrontation est fixée à 8h30!
- Oui." La scientifique sourit. "Tu ferais mieux de te dépêcher d'enfiler des vêtements." Il ouvrit la bouche pour rétorquer qu'il n'avait pas besoin de deux heures et demi pour mettre un costume. Et qu'ils n'avaient pas besoin de deux heures et demi pour aller au palais de Justice situé à moins de quinze minutes. Puis, il capitula. Ce que femme veut... "OK. J'y vais, marmonna-t-il en s'extirpant des draps douillets." Il apprécia le sourire gagné à sa juste valeur. Comme le baiser qui suivit.
"Je vais te préparer un petit-déjeuner, marine !"

Mâchant pensivement son pancake, Mac regardait son amie qui s'affairait devant les plaques. Une semaine. C'était étrange à quel point tout cela semblait naturel malgré le peu de temps passé ensemble. Peut-être parce qu'ils se connaissaient depuis toujours... Peut-être que c'était inscrit dans le étoiles. Le destin. Il se sentait enfin en paix avec lui-même, comme s' il avait enfin trouvé la chose qu'il avait cherché durant des années - sans même le savoir. Il se demanda s'il en était de même pour Stella. Ressentait-elle ce grand soulagement elle-aussi ? En tout cas, se dit-il en la voyant laver sa tasse pour la deuxième fois, ce matin, ce n'était pas flagrant...
"Tu es prête ?
- Pour ?
- Le juge. Le verdict." Stella reposa le verre qu'elle était en train d'essuyer. "Oui. De toute façon, ce n'est pas comme s'il y avait à discuter. Madeline veut avoir la garde de Rém'. C'est sa cousine, sa seule famille alors elle l'aura... Je m'y suis préparée.
- Et tu te sens comment ?
- Je me sens...à la fois soulagée et triste. Elle va beaucoup me manquer. Mais Maddie est tout à fait capable de s'occuper d'elle. Elle a déjà tout prévu, je crois que tout ira bien." Mac sourit. "Stella Bonasera vous êtes une femme exceptionnelle.
- Merci, je le sais, fit-elle mutine. Regardant l'horloge qui affichait 7h30. "On ferait mieux d'y aller... Si jamais il y a des bouchons.
- Allons-y."

La juge pour enfants, Judith Derral avait plus de 50 ans. Plus de vingt ans de carrière et pendant toutes ces années, elle en avait vu défiler des familles. Unies, désunies...Des gardes d'enfants et des familles d'accueil. Des parents qui se déchiraient au dessus de berceaux et des grands-parents dépassés par des responsabilités dont ils ne voulaient pas ou plus... Elle en avait vu des petites vies chamboulées par une catastrophe mais là, c'était de l'inédit.
Face à elle, une étudiante en école vétérinaire et un couple de policiers. Un tout jeune couple, pouvait-elle dire à la façon un peu maladroite dont leurs mains s'effleuraient sous la table. Et qui, paradoxalement, avait déjà l'air de se connaître par cœur.
La jeune femme, une jolie rouquine dont la ressemblance avec la petite fille était flagrante, se tenait légèrement à l'écart - les jambes sagement croisées et triturant un collier d'ambre.
Et au milieu de tout ça, une petite fille aux yeux verts d'eau et une poupée qui avait revêtu ses plus beaux vêtements - une jolie robe de jean assortie à celle de l'enfant. Rémy. Rémy ne parlait pas, elle avait l'air encore un peu fatiguée mais elle était en confiance. Judith pouvait le dire à la façon dont la fillette escaladait les genoux de sa cousine, fouillait dans son petit sac en forme d'ours et se dirigeait vers la femme-policier pour lui offrir un dessin. Et quémander un baiser. C'était une enfant qui allait bien. Qui était bien entourée. Elle s'en sortirait. Gentiment, la juge se baissa pour être à la hauteur des yeux verts.
"Alors, Rémy... tu sais ce qu'on fait ici ?
- oui
- Bien. Tu veux rester pendant que les adultes discutent ou tu veux aller jouer à côté ?" Rémy se blottit contre la jambe de Stella. "Ok. Tu peux rester. Tiens, installe-toi là-bas." Gentiment la juge lui désigna une petite table de jeux dans l'angle du bureau. Les quatre adultes la regardèrent s'installer et puis Judith se racla la gorge.

"Madeline, j'aimerai entendre ce que vous envisagez pour l'avenir...
- Et bien, je...Je n'ai pas eu le temps de tout voir dans les détails, vous savez. Mais je pensais venir m'installer à New-York" Stella sentit son cœur faire un bond dans sa poitrine. Ce serait fantastique. Peut-être qu'elle serait autorisée à voir Rém' de temps à autres... elle pourrait même faire un peu de baby-sitting si Maddie en avait besoin. "L'année dernière j'ai fait un stage chez Stampton, sur la 5ème avenue. C'est un excellent cabinet - et je les ait rappelés lundi, ils sont prêts à m'engager dès que j'aurai mon diplôme. C'était ce qui était convenu à la fin du stage, un de leur collaborateur part à la retraite cette année.
- C'est très bien.
- J'ai commencé à regarder si je pouvais trouver un appartement à proximité de l'école de Rémy, je voudrais qu'elle ne soit pas trop déphasée. Une de mes amies est déjà prête à faire du baby-sitting quand j'en aurai besoin : elle est instit'. " Maddie avait tout débité d'un seul coup, comme une enfant traqueuse obligée de réciter un poème devant toute sa classe. Elle avait bien préparé son speech. Judith sourit doucement. "Je vois que vous avez prévu ce qu'il fallait pour votre cousine, et c'est tout à votre honneur, Mlle. Mais vous êtes certaine de pouvoir assumer une enfant ? Vous êtes très jeune. A votre âge, les jeunes femmes ont d'autres projets que de s'occuper d'une petite fille; Une petite fille fragile, qui plus est." Madeline rougit. "Mais...je suis prête pour ça. Je sais que ce ne sera pas facile - rien de ce qui en vaut vraiment la peine ne l'est jamais, madame le Juge. Entrer à l'université de Pennsylvanie ne l'était pas, cumuler les études et le boulot pour pouvoir les financer ne l'était pas non plus et pourtant je ne regrette rien. M'occuper de Rémy... Ce n'est pas ce que j'avais espéré mais je suis certaine que je ne regretterai rien non plus. C'est ma cousine, elle a besoin de moi. Le reste n'a pas d'importance...
- Le reste ?
- Je sais ce que vous sous-entendez, en parlant des projets des jeunes femmes. Vous pensez à des éventuels petits-amis, à un mari et des enfants. Des sorties entre amis...
- Cela ne vous intéresse pas ?" La futur vétérinaire sourit. "Bien sûr que si. Et dans un monde idéal, je pourrais avoir tout ça. Dans un monde idéal, Rém' aurait encore les parents les plus aimants du monde et j'aurai une famille qui ne pense pas que je suis... une raté. Mais on ne vit pas dans un monde idéal, ce n'est pas à vous que je vais apprendre tout cela. Tout ce qu'on puisse faire, c'est de s'arranger de celui-ci. De faire au mieux pour le rendre vivable.
- Et vous pensez que ce sera le cas si vous avez la garde Rémy ?
- Oui. Je le crois sincèrement."
Un silence quasi-religieux salua cette déclaration, et Maddie se tourna vers sa cousine qui jouait tranquillement avec des legos. "On va faire une bonne équipe."

La juge se racla la gorge. "Bien. Tout cela me dit ce que vous avez prévu pour après votre diplôme mais il vous reste encore quelques mois de cours, non ?
- TRois.
- Et quels sont vos plans ?
- Je...J'ai parlé au médecin, elle a dit qu'elle ne voyait pas de problème à ce que Rémy m'accompagne à Philly en attendant. Je l'installerai dans le studio et mon colocataire est d'accord pour me dépanner quand je serai en cours.
- Il ne va pas en cours, ce jeune homme ?" Maddie rougit. "On se débrouillera. Je ne veux pas la laisser dans un foyer - même pour quelques semaines. je ne pense pas qu'elle soit prête à socialiser avec autant d'enfants, surtout en ce moment. Elle est trop fragile.
- Mmm. Je vois." La juge se tourna alors vers Mac et Stella. "Et vous ? Comment envisagez-vous l'avenir ?" La scientifique se racla la gorge. "Je ne...en fait, j'imaginais adopter Rémy. J'aurai pris soin d'elle - mais je ne suis pas venue ici pour qu'on se dispute la garde. Je voulais juste m'assurer que son avenir à elle était assuré. Bien sûr, l'idéal ce serait qu'on puisse garder des contacts mais... Enfin, tout ce qui compte, c'est que l'on fasse ce qu'il y a de mieux pour Rém'."
- Et vous Monsieur ?" Mac sursauta légèrement, un peu surpris d'être sollicité sur une question que, en fin de compte, ne le concernait pas tellement. "Moi ?
- Oui. Si vous êtes ici, c'est que quelque part, toute cette histoire vous touche. Et je serais curieuse de connaître votre point de vue. "En réalité, je ne suis pas certain d'avoir un avis. Je ne connais pas suffisamment Mademoiselle Milton pour cela. Je suis veuf, je n'ai jamais eu d'enfant alors je ne suis pas non plus qualifié pour juger de la situation. Mais je sais d'expérience qu'un enfant n'est jamais trop entouré. Et que ces deux femmes seront toutes les deux des mères formidables.
- Et vous ?
- Je ne… Je me suis beaucoup attaché à cette petite fille, je dois l'avouer. Et je serais ravi d'avoir une place dans son avenir. Quel qu'il soit." Judith parcouru une nouvelle fois cette étrange petite assemblée du regard, sentant l'amour qui vibrait dans ce bureau et elle se dit qu'elle aimerait bien voir plus souvent des enfants aussi aimés. Elle était convaincue que, quelque serait sa décision, la petite fille ne manquerait de rien. A la fac de droit, on leur apprenait qu'il fallait toujours mettre l'intérêt de l'enfant avant tout le reste. Mais l'expérience lui avait prouvé que ce n'était pas tout à fait vrai. Il lui fallait aussi s'assurer que les adultes se sentiraient bien... Un enfant ne peut être heureux que si ceux qui l'entourent ne le sont aussi... La juge soupira. "Bien. Il y a un café de l'autre côté de la rue, ils ont des croissants délicieux. Alors je vous suggère d'aller y faire un tour pendant une petite heure...Je vous donnerai ma décision ensuite."

A suivre : THE décision.

C'est toujours aussi sublime, j'adore

J'aime bien la complicité de Stella et Mac, ils sont vraiment mignons ensemble, ils se connaissent tellement bien!
C'est vrai que Rémy a de la chance d'avoir tout ce petit monde qui ne veut que son bonheur!
J'ai adoré le passage où Rémy est sur les genoux de sa cousine pour ensuite aller chez Stell' lui offrir un dessin et quémander un baiser, j'ai trouvé cette scène tellement belle...Woaw!!!
La question de la juge pour Mac...LA bonne question parce qu'après tout, il fait partie de la vie de Stella donc, il fera inévitablement parti de celle de Rémy!
Le discours de Stella est juste....Je ne trouve pas mes mots...Tout ce qui l'intéresse c'est que Rémy est une famille qui s'occupe d'elle, elle ne veut que le bonheur de la fillette même si cela veut dire qu'elle soit loin d'elle...Cela révèle un grand coeur
Quelque soit la décision de la juge, ce sera difficile pour l'une des deux parties mais, je pense qu'ils pourront toujours trouver un accord entre eux!
Merci La Dilettante

Encoreeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeee

ah cette suite est parfaite ! j'adore !!
mac et stella sont trop cute !
et c'est bien que Stella soit prête à laisser la garde à Maddie si c'est la décision du juge. c'est bien qu'il ne se dispute pas sa garde .
et puis maintenant stella à Mac ... ça lui donne une force en plus pour gérer tout ça, quelque soit la décision ... :)

j'ai hâte de savoir qui aura la garde ?!

merci la dilettante pour cette superbe suite ! :)
hâte de lire la prochaine

Comme ce chapitre est un peu court, je vais vous poster la suite probablement jeudi... En attendant, j'ai hâte de savoir ce que vous pensez de la décision de la juge !

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Chapitre 23 : The wanderer

But it’s so hard not to fall
‘Cause the morning always comes to kill the dream
You had the night before
[…]
Up in the sky, there’s someone behind
And he’s guiding my steps
Up and down the life stairs
Helps me thereby living again

Jil is lucky

Ils avaient eu du mal à savourer leurs croissants pour être honnête. Malgré tous leurs efforts pour avoir une conversation détendue et normale, les mots avaient du mal à se former et leurs esprits semblaient coincés dans le petit bureau du juge pour enfant. Il n'y avait que Rémy qui, étrangement, ne semblait pas affectée par la tension ambiante. Cette petite fille ultrasensible, qui absorbait tout avec la facilité d'une éponge et ressentait les moindres variations d'humeur comme un chat, mangeait tranquillement son croissant. Elle avait des moustaches de chocolat chaud et offrait régulièrement des miettes beurrées à Kit.
"C'est drôle, murmura Maddie, on dirait qu'elle n'a pas compris ce qui se passait...
- Il n'y a pas grand chose qui lui échappe, en général, répondit Stella sur le même ton.
- Je sais. Et on lui a tout expliqué des dizaine de fois..." Mac sourit à la petite fille qui essayait maladroitement de s'essuyer la bouche. Et il tendit la main vers la serviette, interrogatif. L'espace d'un instant, tout sembla se figer dans le bar. Il n'avait pas vraiment de contacts avec la petite fille en général. C'était Stella qui se chargeait de la traduction et du reste... Mais cette fois ci, Rémy le scruta avec intensité. Lui tendit la serviette blanche. Puis, lorsqu'il eut terminé de la débarbouiller, il put presque l'entendre dire "merci. " C'était donc ça…ce que Stella ressentait. Cette vague d'amour inconsidéré pour une petite fille qu'il connaissait à peine, pourtant. Mais ce n'était pas le moment de se laisser charmer par la bouille semée de tache de sons… Dans quelques instants, une juge de New-york allait décider de l'avenir de Rémy. D'ailleurs, il regarda sa montre pour échapper aux yeux verts scrutateurs de l'enfant, c'était l'heure fatidique.

"Voilà, ce que je propose... Mlle Bonasera pourrait garder Rémy pendant les trois mois à venir, comme elle avait prévu de le faire. Dès que Mlle Milton sera correctement installée, la petite pourrait venir la rejoindre."

Mac se tourna vers Stella, guettant sa réaction. Elle semblait hésiter; tiraillée entre son envie de dire oui et la crainte de l'échéance des trois mois. "Vous n'êtes pas obligée de répondre tout de suite, dit la juge.
- Je veux le faire. Je vais m'occuper d'elle, bien sûr." Judith Donelly sourit, referma doucement le dossier et regarda en direction de Rémy qui n'avait pas loupé une miette de la conversation. "Rémy ?" L'enfant releva ses yeux verts, l'air sérieux. "Tu veux ajouter quelque chose ?
- Non.
- Très bien. Alors, je vous souhaite bonne chance à tous. On se reverra dans trois mois pour tout officialiser."

ah super suite !!
j'adore l'image de Mac essuyant la bouche de la petite, c'est mimi :)

la décision du juge est très bien, en même temps il n'y avait plus ou moins aucune réel mauvaise option ... mais en même temps j'ai un peu peur pour Stella à la fin des trois mois quand même, elle risque encore plus de s'attacher à rémy et j'ai peur que la séparation à la fin des trois mois soit encore plus dur :/
mais bon en même temps si Maddie et dans le coin après, elle pourra toujours voir la petite de temps en temps.

Merci pour cette suite

hâte de lire la prochaine :)

Il n'y a pas de bon choix,la situation est très délicate et quelque soit la décision du juge, on ne peut jamais savoir si c'est la meilleure pour Rémy mais, je pense que c'est un bon compromis, Rémy est déjà habitué à Stella, ce sera plus facile avec elle durant ces trois mois...Cependant, il y a juste un petit bémol, j'ai peur que la séparation soit dure pour Stella, elle s'attachera encore plus à la petite ce qui rendra la tâche encore plus difficile au terme des trois mois. Le bon côté des choses, c'est que Rémy et Maddie seront à New York donc, je pense que Stella pour la voir plus souvent...

J'ai adoré ce moment au bar où Mac aidait la petite à se débarbouiller, le sentiment qu'il a eu en faisant ça et qu'il comprenne ce que Stell' pouvait ressentir...C'est juste sublime

Cette suite est superbe Merci La Dilettante Hâte de lire la prochaine

Here we are. Le chapitre du jeudi... Et le début d"un nouveau 'volet' de la fic si on peut dire. Les mois qui vont venir vont en effet être riches en émotions, et en guimauve. Mais vous verrez en temps utiles ! Quoiqu'il en soit, merci de prendre le temps de me laisser un petit message à chaque fois. C'est mieux qu'un fix de chocolat (l'idéal c'est ; chocolat et reviews !). Merci. Et à dimanche;..
PS : Je crois que cette chanson d'isaac K.... (j'avoue c'est galère à taper sur deezer ou youtube) est une des plus belle que je connaisse. Avec la tempête par derrière, c'est magique.

PS 2 : les 'paroles' de Rémy, en italique sont évidement des hochement de tête puisqu'elle ne parle toujours pas. Cependant, je ne pouvais pas répéter elle secoua la tête toutes les deux lignes; Ca aurait été lourd...

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Chapitre 24 : Over the rainbow

" Well I see trees of green and
Red roses too,
I'll watch them bloom for me and you
And I think to myself
What a wonderful world

Well I see skies of blue and I see clouds of white
And the brightness of day
I like the dark and I think to myself
What a wonderful world" Israel Kamakawiwo'Ole


Elle avait prit un taxi. C'était idiot, parce qu'il faisait beau et que les routes étaient sèches, parfaitement dégagées mais... au dernier moment, à l'instant, où elle avait posé ses mains sur le volant, Stella avait sentit le cauchemar des derniers mois l'assaillir. Elle n'avait pas eu de problème à conduire pourtant, en sortant de l'hôpital. Mais c'était avant... Lorsqu'elle regrettait encore de ne pas avoir été tuée dans l'accident.
Tout à l'heure, il y aurait Rémy sur la banquette arrière. Une petite fille fragile, muette et à qui elle avait déjà fait tant de mal. Alors, Stella avait appelé un taxi.
"Où va-t-on, petite dame?" S'enquit le chauffeur, d'une voix chaleureuse. "Hôpital de Mercy.
- Oh." Dans le rétroviseur, le regard brun du vieil homme s'était fait compatissant. "Rien de grave, au moins ?" Stella sourit. "Non. Je vais...chercher une petite fille.
- La vôtre ?
- Non, pas vraiment... Pas exactement. C'est plus..." Saul, puisque c'est le prénom qu'indiquait la licence de chauffeur, Saul lui renvoya un sourire. "C'est juste la famille, quoi. Y a rien de plus compliqué et de plus simple que la famille... On n'sait pas trop qui ils sont mais on les aime quand même." Et avant qu'elle n'ait eu le temps de méditer ces paroles empreintes de la sagesse populaire de ceux qui ont pris le temps de vivre en étudiant leurs contemporains, Stella sentit le taxi ralentir - lui laissant apercevoir la silhouette massive de Mercy avant de stopper. "Voilà, ma p'tite dame. On y est. Je vous souhaite bonne chance, à vous et à la petite.
- Merci." La scientifique attrapa son sac, hésita un instant la main sur la poignée. "Saul ? Vous...Attendez-moi ici, d'accord ? Vous pouvez faire tourner le compteur..." Elle se moquait du prix que cela allait lui coûter, elle faisait confiance à cet homme pour dieu savait quelle raison et elle voulait que ce soit lui qui les ramène, elle et Rémy, à la maison. Saul secoua la tête, amusé. "V'savez quoi, ma p'tite dame ? J'vais plutôt aller me chercher un sandwich le temps que vous fassiez votre affaire et puis j'vous ramènerai chez vous.
- Merci." L'homme exécuta une sorte de salut militaire et lui adressa un clin d'œil. "A tout de suite, ma p'tite dame."

Saul avait tenu parole. Lorsque Stella était ressortie une heure plus tard, une valise dans une main et une petite fille fermement plantée sur la hanche, il était toujours là. Adossé à l'aile un peu enfoncée de son vieux taxi, le visage tourné vers le soleil et les yeux mi-clos, leur chauffeur fumait une de ces cigarettes brunes à l'odeur légèrement caramélisée. Debout, il paraissait encore plus grand et musclé. "Ey. V'là, les plus jolies filles de Manhattan ! C'est mon jour de chance." Avec une adresse surprenante pour un homme de sa corpulence, et de son âge, Saul attrapa la valise, la fourra dans le coffre et leur tint la porte avec une courbette. "Mesdemoiselles." Il tendit une de ses grosses paluches brunes à la fillette et Stella craignit un instant qu'il ne l'effraie. Mais Saul était un géant qui savait se faire tout petit... Et Rémy, sérieuse comme le pape, serra solennellement la main qu'on lui tendait avec un petit signe de tête qui devait vouloir dire. 'Enchantée'.

Ensuite, ils avaient traversé les rues ensoleillées de New-York, et Stella avait pensé qu'il ne neigerait peut-être plus jamais dans sa vie. Puis elle avait repensé à la douce sérénité qui se dégageait de Central Park après une averse de neige, avant que les passants n'aient piétinés le manteau blanc. La beauté d'un arbre pliant sous le poids de la neige. Les rires des enfants en luge. La jeune femme avait serré la petite main de Rémy dans la sienne et elle avait pensé...Peut-être qu'il neigerait cet hiver et que ce serait magnifique. Allez savoir ce que la vie vous réservait.
Hier, il faisait froid, il faisait nuit toute la journée et elle nageait dans des eaux noires et glaciales...
Aujourd'hui, le soleil de printemps faisait ressortir ses taches de rousseurs, elle avait une petite fille avec elle et elle avait Mac.
Mac...Il avait été parfait - avec ce don naturel qu'il avait de savoir précisément à quel moment il devait s'éclipser. Ce n'était pas donné à tout le monde, mais Mac... il n'était pas seulement un homme discret : il avait l'instinct de la discrétion. Cet instinct qui l'avait poussé à ramasser ses affaires, la veille et rentrer chez lui en disant : 'appelle moi lorsque vous serez prêtes...' Stella sourit. Tout était allé si vite qu'elle n'était plus très sûre de savoir ce qui était vraiment arrivé... Elle avait eu tellement besoin de réconfort. Est-ce qu'ils n'étaient pas en train de tout mélanger ? L'amour, et l'amitié ? Lorsque les choses se seraient tassées, elle devrait réfléchir à eux, à leur avenir.

Mais pour le moment, elles étaient arrivées et c'était à Rémy qu'elle devait penser. Saul les aida à descendre, il offrit même de monter les valises à l'étage et lui glissa un numéro 'réservé aux clients particuliers' dans la main. " Et vous en avez beaucoup des 'clients particuliers' ? avait-elle sourit, pas dupe. Mais l'homme était sérieux. "Avec vous, ça fera quatre. Vous appelez, je suis là.
- Merci, Saul. Merci pour...tout.
- Pas de quoi, ma p'tite dame." Il souleva sa casquette à carreaux du bout des doigts. "Au bientôt, mesdemoiselles." La scientifique le regarda descendre les escaliers, se tourna vers la fillette. "Chérie, je crois qu'on vient juste de gagner un chauffeur..." Rémy hocha la tête, gravement. "On entre ?
- oui."

Un tour de piste plus tard, la petite fille semblait se détendre légèrement. Elle avait libéré son emprise mortelle sur le bras de Stella et celle-ci sentait le sang y affluer à nouveau. Avec un sourire, elle entra dans la chambre qu'elle et Mac avaient aménagés exprès. "Et voilà, ma puce. Tu es chez toi." Stella déposa Rémy sur le petit lit et s'assit à côté d'elle. "Ca va ?
- Oui
- Tu as besoin de quelque chose ? Tu as soif ?
- Non.
- Qu'est-ce que tu veux faire ?" Haussement d'épaules. La scientifique se mordit la lèvre. Cela n'allait peut-être pas être aussi facile que prévu...

j'aime beaucoup cette suite !
elle est génial ... comme d'hab en même temps
et le chauffeur est marrent :)

je me demande maintenant comment tout ça va se passer avec Rémy ...

Merci pour cette suite la dilettante
hâte de lire la prochaine

Merci ! Voilà le chapitre du dimanche soir (ou du lundi matin selon l'heure à laquelle vous décidez que le week-end est terminé). Je n'ai pas vraiment le temps de répondre aux commentaires que vous faites (là, je reviens d'un dimanche après-midi exposé - jusqu'à 21h00 sans dîner. Vous le croyez ça ?) mais je les lis toujours avec une grande attention. Je dois dire que je ne m'attendais pas à ce que vous appréciez autant Saul. Moi j'adore les personnages 'secondaires' dans les séries/livres... en général, ils ont un potentiel génial et je m'étais bien amusée à créer ce brave homme.
Peut-être que je le ferais revenir, qui sait ?
Bref, une nouvelle musique que j'adore. C'est une berceuse très classique aux E-U, en fait (pour tout ceux qui ne regarderaient pas NCIS) - vous la trouverez sur Youtube, aussi.
Bonne lecture !

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CHAPITRE 25 : Hush little baby, don't you cry

Hush little baby don't say
a word, Mama's gonna buy you
a mocking bird, [...]

Mama's gonna love you
'til the end of time,
I'm always gonna love you
'til the end of time.


Mac s'étira et regarda la pendule au dessus de la porte. 18H00. Vendredi soir, Stella avait ramené Rémy chez elle, pris quelques jours de congés, et il n'avait pas osé les déranger du week-end.
D'abord, l'accident. Puis cette période...difficile. Rémy. Madeline. Le baiser...leur semaine, rien qu'à eux. Comme une parenthèse de douceur. La juge, Rémy encore. Tout cela allait beaucoup trop vite pour le vieux garçon qu'il était devenu. Il n'arrivait même plus à savoir s'il était heureux, ou s'il...C'était difficile. Surtout quand on avait l'habitude d'enfermer toutes ses émotions dans une petite boite, bien fermée.
Finalement, il avait été soulagé de pouvoir se mettre à l'écart quelques jours, le temps que Rémy s'adapte. Il était resté au labo, rattraper le temps perdu avec tout ce...chambardement dans sa vie ces derniers jours. Le week-end était passé très vite - métro, boulot, dodo. Presque comme avant.
Mais ce matin, il avait senti quelque chose d'étrange. Un vide dans sa poitrine et l'envie de téléphoner à Stella... De lui parler, au moins. Puis on l'avait appelé sur une scène de crime, il n'avait plus eu le temps de penser à quoi que ce soit d'autre. Ce soir, Mac se disait qu'il pourrait peut-être... passer là-bas; voir comment son amie s'en sortait.

L'immeuble était étrangement silencieux pour un lundi soir, se dit-il en gravissant lentement les escaliers jusqu'à l'appartement de Stella. A force de fréquentations, il avait pris l'habitude d'entendre la famille 'porte à gauche' se disputer et le couple 'en face' mettre la musique trop fort. Et le chien des 'portes à droite' qui aboyait chaque fois qu'il entendait quelqu'un passer dans le couloir. Mais ce soir, il n'entendait rien. Puis le marine se souvint d'un flyer distribué le matin même devant le commissariat. 'Fête foraine de Manhattan : ouverture ce soir et manèges moitié-prix pour cette inauguration.' C'est là qu'ils devaient être tous passés... Si ça se trouve, Stella y avait amenée Rémy, se dit-il en frappant deux coups à la porte. Ne recevant aucune réponse, il commença à envisager de les rejoindre là-bas lorsque la porte s'ouvrit... et son cœur fit un bond dans sa poitrine.
"Stel' ?" Sa collègue était pieds nus, en jean délavé, et sweat-shirt trop grand au couleurs de la NYPD. Elle avait l'air fatiguée. Mais pas autant que la petite fille qu'elle tenait dans les bras. Rémy était très pâle, geignant comme un animal malade. "Qu'est-ce qui se passe ?" Stella passa une main lasse sur son front, comme pour en chasser les soucis. "Elle est malade.
- Tu as appelé le Dr Turner ?
- C'est une de ses migraines. Tu sais à cause de..." Stella s'interrompit, l'air coupable mais il connaissait déjà la fin de la phrase. L'accident. "Elle avait prévenu que cela pourrait arriver...mais là, je dois avouer... c'est pire que ce que je pensais.
- Comment ça ?" Rémy se mit à pleurnicher, probablement incommodée par le bruit de leurs voix ou bien par le courant d'air et Stella se décala légèrement pour laisser son collègue passer. "Entre, murmura-t-elle.

Il la suivit à travers l'appartement plongé dans la pénombre, jusqu'au salon. Elle avait disposé une série de serviettes de bain et d'oreillers au sol, comme une sorte de terrain de jeux molletonné pour l'armada de peluches multicolores qui s'y trouvaient. Légèrement déstabilisé, Mac la regarda déposer Rémy au milieu des coussins. Il s'aperçut alors que la petite n'était pas en pyjama mais flottait dans un sweat-shirt 'NY Police Department' et une paire de chaussettes de sport qui tire-bouchonnaient sur ses mollets. Et, encore plus étrange, Kit n'était nulle part en vue... Il jeta un regard interrogateur à son amie. "Ca a été une nuit horrible. Elle a vomi dans son lit, expliqua Stella à mi-voix sans quitter sa petite protégée des yeux. J'ai changé ses draps et son pyjama, mais elle a été malade à nouveau et cette fois-ci Kit n'a pas échappé au désastre. Mon lit non plus. Je n'ai plus de draps propres, ni de pyjamas et sa poupée est dans la machine - ce qui n'arrange rien. Elle pleure sans arrêt sans que j'arrive à savoir si c'est parce qu'elle veut Kit ou parce qu'elle a mal..." La scientifique ne paraissait pas loin des larmes non plus. "Est-ce qu'elle a eu ses médicaments ?
- Oui. Ca a eu l'air de la soulager un peu, je lui en donnerai volontiers une nouvelle dose mais la notice dit 'deux cuillérées par tranche de trois heures.' Je ne sais plus quoi faire, avoua-t-elle d'une petite voix.
"Va te coucher. Essaie de dormir un peu. Je m'occupe de tout...
- Non, tu as bossé toute la semaine et tu...
- Je m'en occupe." Répéta-t-il d'une voix qui n'admettait pas la réplique. Pour confirmer ses dires, le marine s'assit auprès de la fillette et la cala précautionneusement entre ses bras musclés. "Tout ira bien."

Il ne fallut pas longtemps à Stella pour plonger dans un sommeil réparateur dont elle n'émergea que quelques heures plus tard, les cheveux emmêlés et les yeux brillants. Iris ronronnait à ses côtés. Elle attrapa un pull - jeta un œil par la fenêtre et constata que c'était le milieu de la nuit. De la musique lui parvenait depuis le salon.

En fait de musique, ce n'était que Mac qui, assis par terre et adossé au canapé, fredonnait une berceuse à Rémy. Assise entre les jambes du marine, sa petite tête reposant sur la poitrine de Mac pendant que celui-ci lui massait les tempes, la petite semblait apaisée. Encore très pâle, mais éveillée, berçant sa précieuse poupée. Kit... Clignant des yeux, Stella s'aperçut alors que quelqu'un avait troqué le sweat-shirt gris de la rouquine contre le petit pyjama Snoopy rose.
"Mac ?" Il releva la tête avec un sourire à faire fondre le pôle sud. "Stella. Tu as pu te reposer ?
- Je...Comment est-ce qu'elle va ?
- Mieux. Elle a dormi tout à l'heure, et je lui ait fait boire de l'eau sucrée avec son médicament.
- Kit ?
- J'ai fait une machine. Les draps sont propres et secs - j'ai essayé de la remettre au lit mais elle ne voulait pas. Je pense qu'elle a eu peur de tout salir à nouveau.
- Elle a été encore malade ? s'enquit la scientifique en s'agenouillant pour caresser la petite tête rousse.
- Non. Elle est fatiguée, mais elle va s'en remettre." La jeune femme sourit. "Je vais la recoucher...Viens, princesse. On va libérer Mac."

"Elle s'est endormie à peine la tête posée sur l'oreiller... Murmura Stella en revenant. Je crois que le plus dur est derrière nous, non ?
- Pour ce soir, en tout cas." Elle vient se frotter contre lui comme le faisait Iris lorsqu'elle était en manque de câlins. Mac ouvrit les bras pour mieux l'accueillir et il l'embrassa. Pendant un instant, il n'y eut plus que le silence...tiède et réconfortant. Toutes les craintes qu'ils avaient pu ressentir au cours des derniers jours, toutes leurs peurs sur cette relation étrange semblaient enfin envolées. Il n'était plus question d'avenir parce que la réponse était là. Evidente. Ensemble, ils pouvaient tout affronter.
"Dis, Mac. Tu peux rester un peu ? " Il resserra un peu plus son étreinte. "J'avais peur que tu ne me le demande pas."

Un peu plus tard,

Les deux amants se sont enlacés, les doigts entremêlés et le sourire aux lèvres, ils se sont unis. Pendant un moment, il n'y a plus eu dans la chambre que le bruit de corps qui s'aiment - et le son de deux cœurs qui apprennent à battre en rythme. Une explosion de bonheur sous leurs paupières fermées jusqu'à ce que le silence ne revienne… Ils savouraient à présent l'enivrante sensation d'être en vie, la vie qui coulait dans leurs veines si vite, si forte qu'ils la sentaient tambouriner dans leurs oreilles. Comme pour dire 'Ey. Vous êtes vivants.'
"Mac…
- Mmm…
- Tu sais ce qui a été le pire, hier ?
- Non." Il se retourna vers elle, dressé sur un coude. A l'écoute. Lorsque Mac vous regardait ainsi, on aurait dit que le monde entier s'arrêtait de tourner pour vous laisser parler… Elle aurait pu jurer qu'il écoutait avec ses yeux si bleus qu'on avait envie de s'y noyer. "Quoi ?
- Que ce soit de ma faute. Si Rémy était malade…chaque fois que je pense avoir réussi à dépasser ce foutu accident… tout me revient en pleine figure." Elle quitta le plafond immaculé du regard pour le fixer. "Tu crois que je pourrais oublier, un jour ?
- Non, avoua-t-il honnête jusqu'à l'extrême. Je ne pense même pas que tu doives essayer d'oublier.
- Mais si je n'arrives pas à vivre avec ce poids sur la conscience ? Si c'était trop lourd ?" Il faillit dire qu'elle serait surprise de voir le nombre de choses avec lesquelles on pouvait vivre. Le poids qu'on pouvait s'infliger, porter, sans vaciller sur sa base. Ne laissant qu'une fêlure dans un talon d'Achille fatigué. Puis il se souvint qu'ils travaillaient ensemble, qu'elle savait. Ce n'était pas ce qu'elle voulait entendre. Doucement, le marine porta la main fine à ses lèvres pour l'embrasser. "Alors je t'aiderai à le porter." Tout le corps de la jeune femme se détendit et il compris qu'il avait la réponse. Et, lorsqu'elle lui murmura un 'je sais', il devina qu'en réalité, elle aussi l'avait, leur réponse. Elle voulait simplement se l'entendre dire. "Tu sais pourquoi je ne t'ai pas appelé ?" Il secoua la tête. "Je savais que tu finirais par frapper à ma porte."

OMG !!!! cette suite est vraiment superbe !!
Franchement j'adore !!
Mac qui viens voir ce qu'il se passe chez Stella, celle-ci qui a du mal avec la petite qui est malade et Mac qui l'aide, j'aime !!
d'ailleurs j'adore la vision qu'à Stella de Mac et la petit quand elle se lève de sa sieste, c'est adorable
Roohh et puis le Smac après .... Sublime !!!

Cette suite est vraiment parfaite !! Merci la Dilettante
hâte de lire la prochaine :)

j'avais oublié un détail dans mon com

La Dilettante a écrit:

- Je m'en occupe." Répéta-t-il d'une voix qui n'admettait pas la réplique. Pour confirmer ses dires, le marine s'assit auprès de la fillette et la cala précautionneusement entre ses bras musclés. "Tout ira bien."

[...]

En fait de musique, ce n'était que Mac qui, assis par terre et adossé au canapé, fredonnait une berceuse à Rémy. Assise entre les jambes du marine, sa petite tête reposant sur la poitrine de Mac pendant que celui-ci lui massait les tempes, la petite semblait apaisée.

Je viens de lire toute ta fics. Je ne vais pas faire un commentaire pour chaque suite parce que demain je n'aurais pas finis mais je vais résumé tout ça...

La petite Rémy n'a vraiment pas eu de chance, à 4 ans, elle endure déjà le deuil de la mort de ses deux parents et elle se fait renverser par Stella, plongeant dans un coma entre la vie et la mort. Elle ne parle plus et ne reparlera plus pendant un long moment...jusqu'à qu'elle reçoive un déclic. Mais en attendant, Stella est à ses côtés comme une mère auprès de son enfant.
Stella se sent coupable de l'accident, un simple accident qui a faillit coûter la vie à la petite. Elle a sombré seule, évitant et repoussant les proches, ses amis qui ne voulaient que la soutenir...heureusement Mac était là. Discret mais présent.
Grâce à lui, elle est arrivée à remonter la pente, redevant Stella, ce caractère butée et fort mais mélangé avec la nouvelle Stella, sensible, blessée, montrant plus facilement ses sentiments et ayant de soutien.
Mac est un grand soutien pour Stella, il l'aide dans ses décisions autant avec la petite que concernant directement Stella. Il lui a fait remontée la pente, l'a aidé pour l'adoption de Rémy. Il l'a aidé pour la chambre, pour la calmer à la venue de Maddy. Et en plus Mac et Stella sont enfin ensemble. Stella a réussit à avoir la garde momentanée certes mais la garde tout de même de Rémy et Mac qui commence à vraiment s'attacher à la petite. Une véritable petite famille...

Espérons qu'à terme de ces 3 mois, ils puissent garder la petite

J'ai dévoré ta fics, elle est Sublime.
Tu écris vraiment très bien on a l'impression d'être présent sur chaque scène, de voir les personnages évoluaient comme ci on était présent... bravo

Merci La Dilettante pour nous faire partager cette fics
Vivement la suite

Hello ! Je crois que j'ai oublié de poster la semaine dernière, je ne sais plus…j'ai complètement perdu la notion du temps (45h00 de cours par semaine : c'est pas illégal, ça ?). Quoiqu'il en soit, je suis heureuse de trouver vos commentaires… et surtout que vous aimiez autant Rémy. Un bonjour tout particulier à Manhattan qui vient de nous rejoindre. Merci pour ton long com' et bienvenue par ici.
Poupi, si le chapitre précédent - tout fluffy qu'il était - a illuminé ta journée, celui devrait faire fondre la neige. (et ne rêve pas, la place entre les bras de Mac est la source d'une longue file d'attente !)

Allez, trêves de blabla. Magnéto, Serge !

PS : la chanson correspond tellement que c'est elle qui m'a inspiré le chapitre... Il faut l'entendre en entier, avec le clip pour la comprendre !
https://www.youtube.com/watch?v=XzCOo76nusY


CHAPITRE 26 - He didn't have to be

And now all of a sudden
It seemed so strange to me
How we've gone from something's missing
To a family
Lookin' through the glass I think about the man
That's standin' next to me
And I hope I'm at least half the dad
That he didn't have to be
Brad Paisley

L'arrivée du printemps à new-york se manifestait chaque année de la même façon. On voyait les tables et parasols fleurir les trottoirs de la ville, rapidement occupés par de jolies étudiantes sortant leurs jambes pour les faire bronzer. Et par des hommes d'affaires, cravates dénouées, bière à la main, savourant le spectacle.
La saison de tennis reprenait et remplaçait temporairement les séries télé qui reprendraient à la rentrée.
Et le week-end, les voitures désertaient peu à peu les rues de la grosse Pomme pour filer vers les plages de Manhattan. S'asseoir sur le sable tiède, respirer autre chose que les pots d'échappement et tremper les pieds dans l'eau claire…
C'était en tout cas le programme de Mac pour les trois jours à venir. Dans 40 minutes, s'il n'y avait pas trop d'embouteillages, ils seraient installés dans un petit bungalow avec vue sur la plage. Juste Stella, lui et Rémy.
Justement, la fillette était assise sur sa petite valise rose, sa poupée dans les bras, une casquette vert pomme à l'effigie d'un de ces personnages de dessin animé japonais qu'elle affectionnait tant. Comment s'appelait celle-ci déjà ? Ponyo, oui c'était ça. Ponyo, la petite-fille poisson rouge. Quoi de plus adapté pour leur enfant carpe silencieuse ? A peine les mots s'étaient-ils formés dans sa pensée que Mac sursauta. Leur enfant. Il ne devait pas penser comme ça… Rémy n'était pas, et ne serait jamais, leur enfant. Dans quelques semaines, elle allait partir et ce serait déjà suffisamment difficile pour Stella sans qu'il n'aille s'y mettre lui aussi.
A propos de Stella… "Où est Stella ?" Rémy pointa la salle de bain du doigt. "Ca fait longtemps ?" Hochement de tête. "Je vais la chercher ou tu y vas ?" La fillette tendit l'index vers lui. "J'y vais. Mais si je suis pas revenu dans dix minutes, tu appelles les secours." Rémy eut un petit sourire et Mac se sentit immensément heureux. Ca allait être un excellent week-end.

Trois heures plus tard,

Les valises avaient été déchargées, les vêtements empilés sagement dans les petits placards du bungalow et le soleil brillait plus fort que jamais. C'était l'occasion rêvée pour s'installer sur la plage, avec un bon livre et une couche de crème solaire. Du genre de celle dont Stella enduisait le corps de Rémy en lui prodiguant une série de conseils maternels. "Tu as ta casquette ?
- Oui
- Tu veux de l'eau ? Manger quelque chose ?
- Non
- On va se baigner ?
- Oui. "

La main en visière, Mac les regarda marcher vers la grande bleue, main dans la main - zigzagant entre les parasols colorés et s'arrêtant parfois pour ramasser un coquillage ou un caillou. Il fronça les sourcils en surprenant quelques regards masculins s'arrêter sur les formes parfaites de sa compagne. C'est vrai qu'elle était magnifique dans ce bikini noir. Il n'avait jamais été homme à se retourner sur une jolie fille pour mieux la déshabiller, ou le genre à éplucher la presse 'masculine' à la recherche de Miss Juillet. Mais il était certain que Stella n'avait rien à leur envier… Et qu'il était un sacré veinard.

Mettre les pieds dans l'eau, c'était facile. C'était même agréable - après cette route dans une voiture surchauffée. Mais aller plus loin, songea Stella, c'était peut-être trop demander pour aujourd'hui. Après tout, on était que début juin. L'eau n'avait pas réellement eu le temps de chauffer. La jeune femme baissa les yeux vers sa protégée qu'elle cramponnait fermement. Rémy ne manifestait aucune émotion - elle se contentait de regarder les vagues qui lui léchaient les pieds, agitant les orteils sous l'eau. Stella se demanda si ses parents l'avaient déjà emmenée ici, si elle s'en souvenait…mais se refusa à lui poser la question. Rémy parlerait si elle en avait envie. Quand elle en aurait envie. "Allez, ma puce. Dès que tes lèvres sont aussi bleues que ton maillot, je te sors de là." Rémy acquiesça vigoureusement et se pencha pour cueillir un morceau d'écume entre ses mains jointes.

Plus tard…

Ils marchaient main dans la main, Rémy perchée sur les épaules de Mac. Les gens se retournaient sur leur passage, attendris et amusés. "Tu vois quelque chose, Rém' ?" Lança le Marine à l'attention de son précieux fardeau qui avait été nommé guetteur en chef. Sans la voir, il la devina secouer la tête négativement. "Qui aurait cru que trouver un restaurant un vendredi soir serait si difficile ? sourit Stella en embrassant la promenade du regard. Tout est bondé." La jeune femme scannait les terrasses, face à la mer - cherchant désespérément une table libre. Une table pour trois…

"Ey, Mac… Regarde." Le marine quitta l'horizon des yeux, suivant le regard de sa compagne. Au bout de la jetée, minuscules parmi la foule, il y avait un couple d'amoureux marchant bras dessus, bras dessous. La jeune femme portait une petite robe blanche, assortie à la chemisette de son compagnon. Aussi blonde que lui était brun, ils formaient un couple à la Truffaut - harmonieux et fluide. Hypnotisé, il fallut plusieurs minutes à Mac pour reconnaitre le grand brun en jean noir. "C'est Flack.
- Avec sa nouvelle amie, sourit Stella. On devrait leur faire signe.
- Je ne sais pas…" Ils avaient l'air tellement heureux tous les deux, seuls au monde. Puis il n'avait pas tellement envie de partager Stella. C'était leur week-end, non ? Mais déjà la jeune femme, dévorée de curiosité à l'idée d'enfin connaître cette fille que Flack leur cachait depuis des semaines, agitait la main dans leur direction. "Stella, attend !
- Quoi ?
- Ils vont savoir pour…nous." Sa remarque embarrassée fut ponctuée d'un magnifique éclat de rire qui dégomma tout ses doutes. "Oh, Mac. Tout le monde est déjà au courant depuis longtemps !" Et sans lui laisser le temps de rétorquer, Stella reprit son activité de sémaphore.

"Don…" Le détective avait entreprit de déposer une série de baiser dans la nuque féminine parfumée et ne laisserait personne le détourner du droit chemin. Il s'enivrerait toute la nuit de cette senteur gourmande aux accents de réglisse, vanille et d'agrumes. "Donnie." Il caresserait ce corps de ballerine, musclé et bronzé qui faisait tourner les têtes sur leur passage. Pour le moment, Flack avait glissé un bras possessif autour de la taille fine. Cette fille était à lui et personne d'autre. Ma sa proie se dégageait déjà en riant. "Don ! Arrête !
- Quoi ? s'inquiéta-t-il. Elle lui prit doucement le menton pour lui faire tourner la tête. "On nous fait signe, là-bas."
En effet. De l'autre côté du ponton, il y avait un autre couple. Un homme en chemise bleu, portant une fillette sur ses épaules, et une femme en robe rouge. La femme leur faisait de grands signes. Impossible de ne pas reconnaître cette masse de boucles couleur de miel. "Stella." Il n'eut pas à plisser les yeux longtemps pour identifier son compagnon et la petite. "Mac. Et Rémy.
- Le Mac et la Stella ? demanda la jeune femme en mettant sa main en visière pour mieux apercevoir le couple. "Tes collègues ?
- Mmm.
- Rémy, c'est leur fille ? Tu ne m'avais pas dit qu'ils étaient ensemble…" Flack eut une petite grimace. "Ils sont…compliqués. Et Rémy n'est pas leur fille, c'est…compliqué." Elle gloussa. "Je vois. Est-ce qu'on va tout de même les saluer ou bien est-ce que c'est trop compliqué ?
- Ca dépend.
- De quoi ?
- Si tu es prête à passer un interrogatoire à la Stella." La jolie blonde pencha la tête sur le côté, dans un geste inconsciemment charmeur et absolument irrésistible. "Un interrogatoire à la Stella ? Ca sonne très Agatha Christie. Ca peut être intéressant.
- Oh, ça oui."

"Bonsoir." Les deux couples se saluèrent avec un soupçon de gêne. Chacun ayant l'impression d'être en tort pour des raisons différentes… Don ne l'avait pas avoué à son amie, mais il se sentait légèrement coupable de…enfin, il ne voulait surtout pas que ses collègues ne pensent qu'il remplaçait Jess. Surtout Mac. "Euh…Mac, Stella, je vous présente mon…amie. Blake. B', je te présente…des collègues. Mac et Stella. Et…Rémy." Blake sourit à la petite troupe, elle était manifestement la seule à trouver cette situation parfaitement normale ? En même temps, se dit Stella, elle ne pouvait pas savoir… Elle ne savait peut-être pas qui était Jess. Ni Claire. Ou que Mac était son supérieur ce qui rendait leur relation légèrement…compliquée. La scientifique lui rendit son sourire et lança "On allait dîner. Vous vous joignez à nous ?" Don consulta sa blonde amie du regard et acquiesça. "Pourquoi pas ?"

Le plateau de fruits de mer était délicieux, les vagues leur offraient la plus belle des bandes-sons tandis que le ciel prenait une teinte mauve. Le bref instant de gêne s'était vite évaporé, sous l'effet du vin blanc et de la chaleur. Il fallait dire, avoua Mac, que Blake était une invitée délicieuse. Vive, spirituelle et amusante. Flack était absolument hypnotisé. Lui, c'était autre chose qu'il ne pouvait quitter des yeux. Une parfaite vision de maternité à la Raphaël. Rémy, l'estomac plein de crevettes, était venue se blottir entre les bras de Stella. Sa petite tête rousse reposait sur le tissu carmin de la robe de la jeune femme qui la dévorait du regard, les yeux luisant de tendresse. "Elle est adorable, murmura Blake avec un sourire. "Quel âge a-t-elle ?
- Quatre ans.
- J'ai un neveu qui a à peu près son âge. J'ai toujours trouvé que c'était leurs plus belles années…vous savez, après le stade nourrisson qui pleure toute la nuit et avant celui de l'ado qui ne s'exprime plus que par grognements.
- Vous avez une grande famille ?
- Non. Pas vraiment. Un frère, des parents et quelques oncles et tantes. Juste ce qu'il faut." Stella hocha la tête, pensive. Un père, une mère et deux enfants…C'était juste ce qu'il fallait, oui.

A suivre : Quand tout va mal... All you need is love !